Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/06/29

 

L'Homme Whippet : un livre nocif

Au détour de ma promenade du midi avant-hier, je me suis retrouvé chez Renaud-Bray (pas un gros détour, mon bureau est juste au dessus!) à fureter pour me trouver un bouquin à lire sur mon heure de dîner, ma réserve de livres frais étant épuisée. J'ai eu le malheur de tomber sur un livre-pamphlet sur la situation de l'homme de 30-40 ans au Québec. Prémisse intéressante me dis-je intérieurement.

J'aurais pourtant dû m'en douter. Couverture léchée et très graphique, du joli carton coated avec des tons mauves. Du texte beaucoup trop gros dans des pages avec des marges trop petites. Un auteur qui cogne dur sur la couverture arrière. Mais je fut eu. 11.95$, c'est pas si cher. Pfffft. C'est une vraie calomnie ce bouquin. Ça devrait être mis à l'index... le nouvel index là, celui des livres qui n'auraient pas dû être publiés parce que la qualité de l'ouvrage est douteuse à souhait. Serais-je en pleine montée de lait? Pas du tout. Je suis en tabarnak tout court.

Pour ne pas faire comme l'auteur (Charles Paquin) dudit manuscrit, je ne vais certainement pas m'en tenir à des généralités, étayer des thèses sur des il me semble que" et des la plupart de mes amis disent, ni non plus citer des références culturelles douteuses comme autorité en la matière (Lise Dion?!?), la matière en question étant la condition de l'homme en trentaine au Québec en deux mille quelques (publié en 2004, probablement écrit en 2003, quoi que "écrit" c'est un peu fort comme terme dans le cas présent).

Bon, je ne serais pas le premier à pourfendre le faible pamphlet. J'irais de manière directe par contre, je n'ai pas d'éditorialiste en chef pour me retenir.

Premièrement, c'est qui ce gars là? Un autre concepteur publicitaire qui fait de la critique sociale moderne et qui se plonge dans la contemplation du mâle québécois. Parfois ça donne de bon résultats. Pas cette fois-ci. Le style d'écriture est très faible, de courts paragraphes et des citations "savamment choisies" pour appuyer une thèse avec la consistance d'une botte de foin. Au pire, ça passe dans un blogue, mais dans un livre?

Une idiote mise en garde, probablement rajoutée par la suite, débute l'ouvrage: Je vous prierais de ne pas lire ce livre au premier degré. Merde! Alors, pourquoi c'est écrit au premier degré? Aucune subtilité, aucun doute, aucun écho sauf de l'ego. Pas de nuances, que des affirmations trop grosse pour vraiment être supportables. Le livre n'a qu'une thèse : ça va mal. Très mal. L'homme est mou. Soumis. Imbécile malheureux. Toutes les femmes sont pareilles, contrôlantes et manipulatrices, avec un seul but dans la vie, faire des bébés (on y reviendra). C'est comme ça. Solutions? Quelles solutions? "Faut se tenir debout". "Il ne faut pas tolérer la situation".

Ce "jeune auteur" n'a aucun respect pour les femmes. Ni pour les enfants. Ni pour les hommes. Pour lui-même? Aurait-il publié un tel chiffon? Sa thèse principale, si on travaille un peu pour la dégager, est la suivante: Le couple c'est de la marde. C'est un principe révolu parce qu'il ne fait qu'avilir l'homme et le contraindre. Le malheur est garanti en couple. Sous-thèse: les enfants sont le plus grand malheur qui peut vous arriver. Sous-sous-thèse: l'homme d'aujourd'hui a peu d'estime de lui (c'est la seule piste potentiellement intéressante mais c'est mentionné de manière très courte et sans creuser sur le sujet).

Ça me donne vraiment l'envie de l'écrire le manifeste de l'homme rouge. Celui qui a un grand coeur ET une colonne. Moi j'en connais beaucoup (pour utiliser une technique statistique qui semblent bien servir l'auteur). L'homme qui sait aimer parce qu'il comprends que le couple ce n'est pas qu'une question de "satisfaction". Depuis quand la vie c'est "le bonheur à 100%, tout le temps"? Ah oui, c'est un concepteur publicitaire le gars, ça lui a probablement ramolli le cerveau toutes ces années à raconter de telles âneries et se faire payer pour trouver des slogans pour de la bière vendue par des filles en bikini.

"J'aimerais qu'aujourd'hui soit l'aube d'une révolution". En tout cas, mon homme whippet là, c'est pas ton papier qui servira à édifier grand chose! Au lieu de te plaindre que les enfants c'est moche et lourd et trop cher, ça t'aurait peut-être fait du bien d'en avoir. Ça responsabilise, ça remet la vie en perspective, ça t'enlève le complexe que ta blonde c'est ta mère (c'est textuel dans le livre!) et ça permet de construire au lieu de détruire. "Mais qu'est-ce que l'homme whippet pourrait léguer à ses enfants". C'est bien vrai, rien.

C'est mieux de ne pas se reproduire l'homme whippet, c'est mieux de mettre fin à la chaîne tout de suite, c'est mauvais pour l'humanité. Les vrais hommes de toutes façons survivent assez bien merci. J'avais tu écris quelque chose moi il y a quelques jours à propos de double dose d'humilité? Demain, demain! De toutes façon je suis à 4 strikes sur cette liste là déjà, mais c'est le sujet d'un autre billet!

2005/06/28

 

Du plomb dans les speakers

Led Zeppelin. Du vieux. Blues à l'os. Voix languissante. Don't you hear it calling me the way it used to do?

 

Une bonne question... et une réponse en conséquence!

Épicurienne me pose une foutue de bonne question à laquelle j'ai réfléchit presque toute la journée après l'avoir lue:
Mais qu'est-ce que c'est que cette expression "pathétiquement en amour"!?!
C'est vraiment une bonne question.
C'est sans doute ton côté cynique qui essaie de minimiser ainsi le potentiel de cette émotion si puissante. Cette flamme qui nous fait nous sentir si vivant et qui peut aussi nous consummer...
Je dois ici faire un aveu. Pour moi aimer, c'est beaucoup plus une question de décision que d'émotion. Je sais, je sais, je vais me faire rabrouer pour une telle réponse, mais c'est très vrai. Puisque aimer est une action pour moi avant tout. Aimer ça a des conséquences. Ça veux dire être là pour l'autre. J'esseye de devenir meilleur là dedans, mais j'ai encore des bouts pas mal poche.

Aimer pour de vrai, selon moi, ce n'est pas basé sur comment je me sens, c'est basé sur comment je fais sentir l'autre. Là dedans aussi je suis poche pas à peu près parfois. Mais c'est basé fondamentalement sur la relation, sans l'autre il n'y a pas d'amour. Est-ce que ça produit des émotions? Certain. Est-ce que les émotions peuvent mener à l'amour? Parfois. Mais l'amour vrai (l'essence de l'amour) ne peux pas se baser sur les émotions, ça serait beaucoup trop fragile. Comment je fais le test de ma théorie? En tentant de l'appliquer. J'aime mes enfants. Même quand je suis fatigué, nerveux, stressé, etc. Ça veux dire quoi, aimer ses enfants? Ça veux dire être là pour eux, dans ce qu'ils ont besoins. Est-ce que ça me remplit d'émotions? Oh yes! Est-ce que ça me rends heureux. Tout à fait.

Est-ce que je peux aimer vraiment encore, après avoir été déçu en amour suite à la triste fin de ma précédente relation? Certainement. Mais ça prends du temps. Par contre, à cause de ça, quand j'aime, j'aime pour de vrai. Férocement. Longtemps. Pour toujours, peut-être, ça dépends si c'est réciproque, je pense que ce n'est qu'à nos enfants qu'on peux donner amour inconditionnel, et encore c'est très difficile. Mais c'est possible de s'en approcher avec une autre personne. J'en suis certain.
Est-ce le doute, l'ambivalence, le fait de ne pas être certain de ce que tu ressens qui te rend si frileux? Ou ne serait-ce pas plutôt la prudence maladroite de celui qui a peur d'être blessé qui souffle la réplique à l'antagoniste du romantique en toi?
J'avoue que c'est pas mal bien écrit comme paragraphe, c'est rempli de pointes acérées mais fausses. Ce n'est pas l'ambivalence de ce que je ressens, c'est certain. Ce n'est pas non plus de la prudence, parce que je n'ai pas peur d'aimer. Non, c'est autre chose.
Allons! L'amour, c'est tout sauf pathétique! C'est ce qu'on décide d'en faire qui nous rend parfois pathétiques...
Hum, est-ce qu'on s'approche? Je ne sais pas. Quand j'écrivais pathétiquement amoureux, c'était par dérision de moi-même en effet, parce que je ne veux pas me prendre trop au sérieux. C'est aussi parce que je suis romantique tout plein, pis ça me fait faire des conneries parfois, parce que j'ai des élans de grandeurs et d'éternité. J'esseye de soigner ça pour être un peu plus pragmatique. Les grandeurs, ça donne le vertige.
Mais là, aujourd'hui, évite d'éteindre ta braise. C'est un conseil d'amie.
C'est un excellent conseil. Merci! C'est une autre chose que je tente de faire, rester moi-même, ne pas trop me fier sur ce que les autres pensent de moi, faire ce que je crois qui est la bonne chose à faire, dire ce que je pense qui doit être dit, écrire ces mots quand j'ai envie de les partager. Souvent ça vient tout seul. Parfois c'est difficile.

Comme ce soir.

J'écris au premier niveau la plupart du temps, parce que je trouve fatiguant les seconds et troisièmes niveaux présumés ou présents. Je sais, il y en a tout le temps et on se doit d'être sensible à comment sera reçu ce qu'on écrit. Mon texte de ce soir il est générique, pas spécifique. Il témoigne par contre de vraies réflexions que j'ai sur le sujet, parce qu'après tout, j'ai tellement de choses à apprendre. Parce que j'ai bien peu à offrir comme modèle ou comme idéal, sauf celui d'être vrai. Avec tout ce que ça comporte de défauts.

Authentique mais ça pique. Transparent mais virulent. Très conscient. Assis sur la clôture entre ma tête et mon coeur, à tenter de ne pas tomber d'un côté ou de l'autre... Moi je ne tombe pas en amour. Je me lance!

2005/06/27

 

Recul

Parfois, ça fait du bien de prendre un peu de recul et de constater que :
  • je bois (beaucoup) trop d'alcool
  • je ne mange pas très bien
  • je suis prétentieux
  • j'ai une grande gueule
  • je néglige des choses dans ma vie
Donc à partir de maintenant (et je l'écrit en public pour m'y tenir):
  • je bois de l'eau, pas de la bière
  • je mange trois repas par jours, équilibrés, lentement
  • une double dose d'humilité
  • plus de silence et d'écoute
  • je fais du ménage dans mes affaires
Voilà, c'est tout. Pas de sous-entendus là dedans, n'en cherchez pas! Les choses à régler dans ma vie sont surtout paperasse (ma carte d'assurance maladie est expirée et non renouvellée depuis 3 ans!)

Je pense que ça va faire du bien. J'ai quelques autres points à mettre comme ça en liste d'épicerie de mieux-être, mais j'y vais quelques-uns à la fois. On pourrait appeller ça des résolutions de mi-année peut-être?

2005/06/26

 

À lire parce que ça coule comme du miel

Délicieuse constatation de mots blogués:
Après tout ici c'est le paradis du court, l'écriture coup de poing. Finies les correspondances interminables. La virtualité c'est le royaume de l'instantané. Les mots tronqués des discussions en direct, les correspondances courriel courtes et saccadées, l'ennui qui naît dès que le texte déborde un peu la longueur de l'écran.
Une belle suite à ma réflexion récente. Cette fille-là elle écrit vraiment bien!

 

Pas végétarien

Les paninis au brie et tomates du Café Pi me font presque oublier que je ne suis pas végétarien... Je dois avouer que la Boréale rousse et la connection ISF ne nuisent pas non plus.

 

Séance de bulle

Sortir son laptop dans le bus de banlieue,
comme un yuppie qui ne demanderait pas mieux,
que de faire semblant qu'il est hot-cool-dedans,
ce n'est pas mon intention, non, mais pourtant.

C'est parce que j'ai envie de vous parler de ma bulle,
celle ou je suis invincible, indomptable, je fabule.
Dans mes écouteurs j'ai du métal violent et rhytmé,
j'observe mon entourage d'un air certain et détaché.

Je me contente de rimes pauvres encore parce que c'est l'instant
que je veux vous partager, pas sa distillation autant,
que son essence pure, son jus de fréquence du moment,
violent pornography qui assaille justement mes tympans.

Alors j'observe de mon arrêt d'autobus le tatoué trop sérieux dans sa jeep,
les jolies filles si jeunes que juste d'y rêver je me sens cheap,
ma nouvelle voisine de banlieue nord qui veux me donner un lift,
j'm'en vais juste au coin de la rue, merci quand même nice welcome gift.

Et je vais vers une soirée de boys, soirée de gars,
parce que Alex en en voulu comme ça, déclaré de son blogue,
comment vais-je faire pour faire une rime autre que bogue?
Je recommence, quand même, effort, merde, j'ai juste psychologue.
Quoi que ça fitte assez bien non, thérapie ou écriture, c'est ça.

J'assume que je dis, je souris que j'écris, je vis par ici.
Je vis ailleurs aussi. C'est là que je vais ce soir. Ailleurs.
Un ailleurs rempli d'autres pour faire choc avec mon meilleur,
Je garde mon pire pour mes lecteurs, c'est tu pas gentil?

Et je me prétends si grand parce que j'en ai tant besoin.
Avec mes Etnies troués, mes shorts cargo et mon t-shirt Quicksilver,
histoire de rester dans le ton cool et toujours et whenever,
whatever, n'importe quoi tant que je me crois si haut, si loin.

Lunettes fumées qui cachent mes inconsistances, mes défaillances,
yeux derrières ces verres pour ne pas trahir mon manque d'assurance,
j'y ai pas droit, je veux être légende, pas déchéance,
J'ai envie de sucre et de sel, pas de trop de rance!

Et je m'invente encore, me ré-invente, me projette extrême,
parce que dans le neutre la mort m'attends et je la fuis.
Réduit à vous raconter l'essence du maintenant et de l'ici.
Et malgré tant de cynisme, vous savez quoi? Je me crois quand même.

Sourire. Délire. Pire. Rire.
Ne pas se prendre au sérieux.
Ne pas se prendre au sérieux.
Juste un peu, OK, juste un peu?

Sourire. Délire. Pire. Rire.
Fuir. Embellir. Dire. Écrire.

Espérer mieux et vivre en conséquence,
surfer sur ses propres circonstances.

Arrêter ici parce que le terminus arrive.
Arrêter ici pour éviter la dérive.

 

Le cynique et l'idéaliste

J'ai bien dormi. Et le cynique en moi qui relit mon texte de hier n'a pas envie d'abondonner la guerre. Il me nargue sans cesse ce matin.

Il se demande pourquoi j'écris de telles affaires, si je n'aurais pas du me retenir, que c'est personnel et que je ne devrais pas étaler de telles choses sur la place publique. Alors il propose à mon romantique de capituler et d'effacer le texte. Mais, on devait s'y attendre, l'idéaliste ne veut pas. Pas qu'il soit particulièrement allié du romantique, parfois, mais pas toujours.

Parce qu'on efface pas ce qu'on a écrit. Est-ce que ça représente comment on se sentait hier? En effet. Est-ce que c'est écrit en état d'ébriété? Même pas (pis ça ne serait pas une raison non plus anyway). Si t'es pas capable t'assumer ce que t'écrit mec, pourquoi t'écrivait que t'assumais?

Il a bien raison et il le sait. C'est pourquoi je l'apprécie tant, au fond.

2005/06/25

 

Revenu à la maison, pas envie de sortir...

Après le cinéma j'ai décidé de revenir à la maison. Je suis dans mon sous-sol de banlieue sud, dans un vieux lazy-boy brun entouré de murs de stucco avec des fausses briques en plastiques. Eurk. Au moins j'ai de la bonne musique dans les écouteurs, le laptop sur les cuisses.

J'ai eu un message sur mon cell pendant que j'était plongé dans les histoires arrangées du ciné, pas une bonne nouvelle. Pas si grave, mais le genre d'appel qui fait comme un coup de batte de baseball en plein ventre, qui fait réaliser des choses. Trop de choses. Mélangées. En même temps. Réflexions à 200 milles à l'heures dans ma tête pour ma marche du cinéma jusqu'à ma résidence secondaire.

Elle a eu un accident de voiture. Rien de grave dit-elle. Épaule cassée, coupures multiples. Sa fille est indemne. Mais ça m'a coupé les deux jambes. Merde, et si? Si cet accident avait été fatal? Si je n'avais jamais reçu ce coup de fil, mais appris autrement qu'elle n'était plus? Une partie de moi me dit "faut pas penser à des affaires de même". Une autre lui répond "non, justement, penses-y, c'est important". Je suis toujours pris avec mes multiples moi-mêmes qui s'astinent dans ma tête. Au moins j'ai appris à garder ça à l'intérieur. Et j'ai eu chaud. Et peur.

J'était content d'entendre sa voix. Elle avait de la difficulté à parler sur mon répondeur. Merde. Comment j'ai pu manquer un tel appel? J'ai eu la faible consolation de SMS échangés brièvements par la suite. Nous nous étions parlés par répondeurs interposés avant son départ vendredi, elle avait envie d'entendre ma voix ma je dormais, c'est mon répondeur qui lui avait répondu la réponse. Triste. J'ai écouté ce message quelques fois, pour l'entendre rire et me dire de jolies choses que je garde pour moi. Ça aurait pu être le dernier souvenir que j'avais d'elle.

J'avais plein de chose à vous écrire, mais je n'arrête pas de penser à ça. Je vais aller me coucher dans mon lit pour ne pas dormir maintenant. Je vais aller projeter mon cinéma à moi sur le plafond de ma chambre d'ado retrouvée. Je vais aller arpenter mes couvertures de droite à gauche, gauche à droite, encore. Je vais aller ne pas dormir en paix. Je n'ai pas sommeil mais pas envie d'aller ailleurs que dans mon lit. Si en fait, dans ses bras, mais elle a l'épaule cassée et elle est un peu loin.

Je suis pathétiquement en amour je pense. Mais j'assume. Comme toujours. Je pense que je suis irrécupérable. Mon cynique à perdu, c'est le romantique en moi qui triomphe ce soir. Ce n'est qu'une bataille, pas la guerre. C'est ça que je me dis.

 

Cinéma pour débuter la soirée

Tout seul. Je ne suis pas certain si j'aime ça ou non. En même temps, plaisir solitaire et solitude peu plaisante. Ça me fascine toujours autant de me retrouver seul, je connais tant de monde. Mais souvent je me sens mieux seul et assuré que perdu dans une foule de trop "d'amis".

Paradoxe assumé. C.R.A.Z.Y. sur grand écran de banlieue ce soir. Après j'attaque la ville. Ou mon lit, selon l'humeur. À suivre.


2005/06/23

 

La seule chose pire...

Que de boire de la bière dans un verre de plastique dans un parc... C'est de pisser la même bière dans une toilette en plastique dans un parc...


 

Pre St-Jean...

Les Respectables a Mercier... Pas mal!


 

Des Filleries

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai des petites pointes pour les dames de matin.

Préambule: je respecte énormément les femmes. J'ai de l'admiration pour les femmes en général, parce que c'est vrai qu'elle ont plus souvent qu'à leur tour vécu injustices et que la société n'est pas encore vraiment moderne, les idées d'il y a 50 ans commencent à peine à prendre racine dans le quotidien en ce qui concerne la condition féminine (on parlera de la masculine une autre fois). Mais quand je lis des affaires comme ça:
Il y a une fille qui a un blog (que je ne nommerais pas) et qui mets sur son blog des photos "sexy" d'elle (...) mais surtout, alors que visiblement elle se trouve jolie et sensuelle, moi tout ce que je retiens, c'est qu'elle a le même nom que le chien de ma soeur.
Vous savez quoi les filles? La seule chose qui me viens en tête avec ce que j'ai appris sur les femmes c'est: "hehe, elle est jalouse!". Ben oui. C'est sûr. Et même si ce n'est pas le cas, c'est automatiquement ce que tu viens de communiquer Pascale. Désolé. Par ailleurs autrement ton blog est rempli de sensibilité et de phrases savoureuses. Mais pas cette fois là. Ça me fait penser à toute une série de filleries, ces réflexes/réponses automatiqus qu'ont les gars, qui sont souvent le contraire de l'intention originale (vous êtes bienvenue messieurs d'en ajouter dans les commentaires):

Situation: Une fille qui mets un chandail long parce qu'elle trouve qu'elle a des grosses fesses et se dit que ça va les cacher.
Réflexe automatique du gars qui voit ça : tiens cette fille pense qu'elle a de grosses fesses (ce qui peut une vérité physique ou non, c'est pas important)

Situation provoqué par la fille (SPPF): elle dit "regarde pas le ménage"
Réflexe automatique du gars (RADG): soit que le ménage est super bien fait pis il pense "elle se vante encore" ou soit c'est vrai que c'est le bordel, auquel cas il se dit "hum, peut-être qu'elle me tolérerait..." ou finalement "de quoi elle parle?".

SPPF: elle est "super amie" avec un gars mais juste "comme ami".
RADG: "je vais être patient", "stie qu'est agace", "me semble de l'affection", "arrête de ma parler des autres gars!" et/ou "naïve, je sacre mon camp parce que ça va mal finir". Ou bien ça finit mal. Le gars est frustré et la fille comprend rien. Les filles, ça *ne se peux pas* une relation d'amitié gars/fille, y'en a toujours un des deux qui "est en amour" et/ou "a envie de baiser" l'autre. Mais ce conseil s'adresse à notre auditoire féminin aujourd'hui.

SPPF: elle a vraiment l'impression que "cette activité/projet" va "sauver notre couple"
RADG: "ah merde, ça empire". Si votre couple a besoin "d'être sauvé" ça va prendre plus qu'un voyage ou même qu'une maison. Et surtout pas un bébé, de grâce. Les bébés ça se fait dans les couples qui n'ont pas besoin d'être sauvés. Si votre chum ne vous en parle pas et ne réponds pas à vos questions sur *le* sujet, c'est *ben* mal parti.

SPPF: elle se trouve super belle
RADG: Y'a des bonnes chances que le gars aussi la trouve belle. Une fille qui se trouve belle, c'est minimum deux fois plus charismatique qu'une fille qui ne se trouve pas belle (de manière neutre). Pour ma part, si elle n'est pas intelligente c'est un turnoff 4 fois pire, mais j'ai appris que pour plusieurs gars ce n'est pas le cas.

SPPF: elle se touve moche
RADG: lire ci-haut

SPPF: elle assume qui elle est et sait manier son charme avec brio
RADG: si le gars est moindrement dans la même situation, ça va faire de jolies flamèches!

SPPF: elle lit un billet dans un blogue et elle a vivement le goût de réagir!
RADGQÉLB (réflexe automatique du gars qui écrit le bilelt): Go! C'est fait avec un sourire en coin et tout plein de sarcasme pas méchant du tout. De plus, celles qui écrivent des commentaires avec répartie s'assurent symnpathie de la part de l'égotique auteur. Entre autre.

Je pense qu'il y a pas mal de potentiel dans cette formule et je risque d'y revenir!

PS. C'est de la caricature hein? Des généralités, des banalités, des pointes de vérité. J'ai tenté d'éviter des trucs qui seraient spécifiques à mon vécu de trop près, mais je pourrais aussi en faire un excellent billet maintenant que j'y pense...

2005/06/22

 

Écrire en public

C'est une chose à laquelle j'ai beaucoup réfléchis dans les 5 dernières années. Qu'est-ce qui fait l'attrait d'écrire dans un carnet web, au vu et au su de tous. Potentiellement tous c'est compris, peut-être pas instantanément mais certainement via les archives et les engins de recherche, les mots couchés sur blogue le sont pour "toujours" et "tous". Je mets des guillemets, parce que c'est important dans ma réflexion. D'un autre côté, le blogue est le médium du "maintenant" et du "lecteur régulier". C'est à l'opposé des deux premiers concepts. Je pense qu'une maturité d'écriture demande de balancer les deux. Les gens plutôt sérieux et intellectuels investissent dans les blogues parce qu'ils créent de la pérennité et de la traction autour d'eux sur des idées/concepts. Ceux plus relationnels (d'autres diront émotifs ou éphémères) se servent du blogue comme d'une machine à maintenant et/ou comme d'un courriel à "tous ceux qui me lisent".

Le problème vient du fait que "tous ceux qui me lisent" c'est une valeur inconnue. Ce qui donne lieu à de drôles de comportement, comme deux personnes qui s'écrivent entre elles dans des endroits publics, par blogues interposés. Un peu comme si certains pratiquaient la communication personnelle par panneau d'affichage de pub. Ou pire, en laissant des commentaires sur les blogues des autres, ce qui est l'équivalent de communiquer par graffitis. Cette distinction entre "ceux que je connais", "ceux qui me lisent", "ceux que je connais et que je sais qui me lisent" et "tout le monde" fait partie selon de la valeur des weblogs. Mais encore faut-il apprendre à y écrire, parce que c'est une première dans l'histoire de la communication (s'il y a un académique qui veux me prouver le contraire ça me ferait plaisir d'ajuster ma théorie!).

J'aurais donc du titrer ce billet "écrire en publics" parce que chaque fois qu'on écrit, c'est à l'ensemble des cercles de lecteurs qu'on s'adresse. Si on ne comprends pas ça, on écrit tout croche. Écrire en publics demande entre autre d'être très explicite et articulé dans l'écriture et la communication (l'hyperlien ici ajoute de la valeur). C'est pourquoi les blogues "perso" qui ne s'adressent qu'à un public (mes amis qui lisent mon blogue) plutôt qu'à l'ensemble restent marginaux. C'est une autre utilisation du même moyen, à un tel point que certains services (livejournal entre autre) illustrent le genre, entre autre par les moyens de communiquer des choses personnelles (mood, ce que j'écoute, mes amis, accès restreint) et qu'on nomme même ces écrivains de blogues très personnel du nom de "diaristes".

Pourquoi j'écris tout ça ici donc? Parce que ça fait partie du processus du blogue d'écrire des idées "à moitié" en public, parce que le fait de se forcer à les écrire aide à cristalliser la pensée. Le fait de savoir que "tous les publics" pourront le lire me force à mieux écrire et à être conscient de ce que j'exprime, j'évite les sous-entendus ou les messages qui ne seraient perçus correctement que par un petit cercle. Il est possible de jouer exactement sur le contraire, c'est ce que les diaristes font en général, ce qui rends la lecture et l'interprétation de ce qu'ils écrivent totalement aléatoire et imprécis. Mais je suppose que cette confusion est voulue (lorsque que c'est conscient, pas toujours) afin de garder "le petit cercle" tout prêt et se refuser de l'agrandir un peu. C'est très adolescent comme comportement (je sais de quoi je parle j'étais dans une cour d'école hier toute la matinée!). Je ne pense pas qu'il y ait un mode "correct" de communication par blogue, mais ça m'aide de comprendre qu'il y en a des de très différents, avec le même outil. Ce qui est normal avec tout outil, mais dans ce cas ci on semble plus mélangé entre l'outil (le moyen) et ce qu'il produit (le type de communication)

Pour conclure, je pense qu'il ne faut pas sous-estimer la notion du public-cible, qui influence même "comment" on écrit. J'ai par exemple une certaine difficulté à décider sur lequel de mes deux blogues j'ai envie de poster ce billet, et je l'aurais écris de manière différente si j'avais décidé dès le départ "à qui" je voulais m'adresser. Mais j'ai décider de laisser ce texte sur un ton neutre et de les mettre aux deux endroits, dans mon carnet techno/professionnel et dans mon carnet personnel/intimiste. C'est un art qui s'apprend, ce n'est pas facile et ça me passsionne...

2005/06/21

 

Mieux

Y'a pas à dire, musique punk/rock, soleil et téléphone, ça fait du bien! Merci à celle qui sait m'écouter et se confier à moi.

 

Post spleen

Quel nostradamus je suis, j'avais prédis qu'un moment donné j'irais mieux. Je me suis donné ce moment ce matin. Comme l'extrême analytique que je suis a pu décrypter toute la soirée et toute la nuit la longueur et la largeur de mes malheurs, la hauteur et la profondeur de mes malaises, j'ai décidé que ça ne pouvait pas durer commer ça. J'ai cette chance, je peux décider de ça si je me botte le derrière très fort. J'ai décidé ça parce que personne qui m'entoure ne mérite de me recevoir ainsi. Parce que mes enfants avaient une fête a l'école ce matin ou je devais aller, c'était très important.

Alors j'y suis allé, pas convaincu mais fermement décidé à sourire. Et si les parents banlieursards me dépriment à tout coup, les enfants, peu importe d'où, c'est toujours le contraire. Alors je me suis amusé avec eux. Surtout les grands flancs mou de sixième, ces p'tits gars là je l'ai ai dans mon coeur, j'sais pas pourquoi. Vous êtes le père de qui vous monsieur? Hey le jeune, lâche moi le monsieur ok? J'suis la père de Raphaëlle. Ah oui, c'est vous son père! Je me souviens de vous l'année passée! Vous allez encore faire des jeux de fou? Mets-en kid, attache ta casquette croche avec de la broche!

J'ai été ré-élu au vote secret et non-offciel le papa le plus cool de l'école. Ça pas du nuire que je leur montre comment faire des powerslides (old-school!) et des nollies shove-it (new school!) en skate. Mais ça c'est juste un détail. Ce que j'aime le plus et que je leur partage je pense, c'est que je les prends juste assez au sérieux pour qu'ils se sentent respectés. Et juste pas assez parce que finalement c'est des grands enfants, pas plus, pas moins. Assis sur ma terrasse de banlieu, mes jambes trops blanches reçoivent en cet instant un inlfux vital de soleil. Ma nouvelle batterie de laptop peut durer 4 heures, ce qui devrait me laisser le temps de terminer mon travail de la journée, c'est quand même chouette être son propre boss. Voilà. Je n'ai toujours pas plus d'idées pourquoi je vous raconte ça. En fait je le sais très bien mais c'est pour un autre billet...

2005/06/20

 

Spleen post-moderne

J'ai des rimes que de poussières, antiques,
je tente des vers seul, que je ne peux pas compter,
m'enfarge dans quoi, onze, douze, treize pieds,
j'dirais que c'est plus tendance et moins pathétique.

13. Me semble pour le dernier. Et les autres.

Je ferais croire que c'est un exercice voulu,
je clamerais que c'est plus moderne ainsi, non?
Je ferais style pour cacher l'absence de raison,
je tenterais de vous faire croire à tant de dévolu.

Merde. Le dernier, il buste pas à peu près.

j'aimerais vous faire voir tant de dévolu.

Douze me semble. Ok. Zut, j'étais parti sur treize.

Enrobage et format résolument mystique,
alexandrins imparfaits, alors le sont-ils?

Prétention. Mensonge. Punctuation. Rhytme.
Mythe pour rimer avec rhytme? Non, Déjà.
Humilité peut-être, parce que c'est en deça!
Ordinaire. Vraiment. J'assume. Malheureusement.

Encore trop. Ces pieds, c'est moche, de dire mon indiscipline.

Et la douleur que je sucre pour vous faire croire à tant de recherce alors qu'au fond c'est pathétique et que je répète les mêmes mots pour dire encore ce que je souffre et que je dévale cette phrase à bout de souffle et sans pause et que je tords la saine ponctuation et que je décline mes funestes oraisons et que j'ambitionne mes virugules absentes et que je viole les règles pas si récentes et que je vous engueule à coup de "et" inlassables et que je me mets KO et inclassable pour me faire croire que j'existe un peu plus.

J'ose pas la compter celle là.

Des cendres de mon désespoir j'ai attisé mes mots.

Ah oui. C'est pour ça que je l'aimais mon spleen.
J'me fais légende pour un instant, et j'y crois.

 

Soy un perdedor

Retour de conjonctivite (mais l'autre oeil). Mes lunettes pas prêtes avant jeudi. Pile de lavage. Pile monstre. Maison en désordre, même si j'ai pas été là depuis 4 jours. Vaisselle à faire. Foutu spectacle plate d'école primaire avec des parents balieusards moches en prime ce soir. Ouais mes enfants étaient fameux, c'est sûr, mais bon. Besoin de passer un balai sur le plancher de la cuisine, presqu'une pelle. Une chance que ça va bien au travail.

Frigo tout à l'envers, faut y faire du ménage. Une chance qu'il n'est pas vide, l'armoire presque par exemple, trouver du temps pour faire l'épicerie, demain soir, je demanderais à ma grande de garder ses frères pour une heure. Lampe du salon bancale, une autre affaire que mes coups de vents chéris ont cassé, c'est la troisième de l'année. Le gazon est trop long. La piscine hors d'usage. Faut repeinturer le fer forgé des deux balcons, ainsi que le bois traité dans la cour pour le grand patio. Les chats ont faim pis y'a pu de bouffe.

Ah oui, pis merde que je me sens seul. Hallucinant pour un gars qui connaît tant de monde. Prise de bec avec l'ex hier au sujet de vide et de rien. Après si longtemps, j'en reviens pas encore. Merde qu'on est poche sur la communication. Affreux pour un gars qui parle et qui écrit tant. Garde partagée que j'ai l'impression d'accomplir seul... En plus les enfants sont difficiles à coucher ces temps-ci. Et les cauchemards de Benjamin qui ont repris.

Pleins de doutes, pleins d'amertume sans grandes raisons, un tout plein de déprime extra fromage/bacon. Comme si ça aidait. Faut pas s'en faire, ça va passer, ça arrive à tout le monde non? Oui, oui. C'est ça. Le matin il est tout fier, quelques jours auparavant crinqué. Pis là il déprime. Comme ça. Pas sans raisons, qu'une accumulation de toutes petites affaires, des gouttes à faire déborder son vase on dirait. Mais rien de vraiment grave non plus. C'est mon spleen. Ça faisait tellement longtemps qu'il n'était pas venu me visiter. Je suis tellement menteur en plus. Ça fait pas si longtemps. Je l'aime et je le déteste ce spleen. Me souviens plus pourquoi je l'aimais... ah oui, il me mets les trippes sur la tables, parfois ça fait du bien.

Mais bon, c'est pas le genre de chose qu'un égotique héroïque voudrait partager avec l'interner au grand complet, non? Que Google m'épargne et saute par dessus ce billet. Il me reste beaucoup trop de fierté pour l'effacer demain matin. Que ça soit passé ou non. J'ai appris à vivre avec mes cicatrices. J'ai malachop d'Arseniq33 qui tourne en boucle dans mes oreilles. C'est ça oui. Playlist déprime svp. This mess we're in de Radiohead. Tainted love de Manson. St.Anger de Metallica. Saoul des Vulgaires Machins. Hurt par Johny Cash. Mission Impossible par Limp Bizkit. Etc, etc, etc.

I Will Survive de Cake. Quand même. Ça va passer.

 

Réflexion croisée

Nous, les hommes, on se demande toujours pourquoi les femmes on l'air de comprendre mieux que nous mêmes comment nous nous sentons vraiment (ref). C'est un peu troublant non? (oui, oui je sais, c'est de la grande dichotomie là, c'est à gros traits et sans nuances, mais c'est une généralité sommes toutes observable me semble)... Je pense que c'est parce qu'elle posent tellement plus de questions!

 

Lundi sushis, finalement.

J'ai esseyé les sushis de chez Yoy ce midi (à 2.5 minutes du bureau). C'est pas mal comme sushis à apporter finalement, je ne sais pas trop pourquoi, la devanture ne m'inspirait pas trop mais l'intérieur correct pour un resto 24 heures. Frais et savoureux donc ce midi, excellent pour la santé, pas mal mieux que le Fameux qui est son voisin (qui reste excellent pour les plaisirs coupables de son smoke meat). Vous avez d'autres sugggestions dans le coin pour des sushis midis?

 

Du muscle!

Je suppose que je devrais écrire quelque chose pour parler de la fête des pères. J'ai beaucoup d'idées mais peu de mots ce matin. Ça viendra. (MAJ: effectivement, c'est venu!) On pourrait commencer par citer les articles intéressants publiés hier dans La Presse (pourquoi c'est si difficile de citer sur internet un article paru dans la presse, c'est vraiment con, un journal si bien fait avec un site si mal adapté au médium). Ceux sur la garde partagée en hausse et sur les jeunes pères m'ont de toute évidence touchés. Tout comme la lettre de la mère qui citait tu sera un homme mon fils de Kipling, poème qui sait encore me tirer une larme timide à l'oeil (j'étais dans le train stie, j'étais pas pour brailler comme une madeleine!)

Je pourrais peut-être faire de la statistique, c'est facile et peu prenant, dire que j'ai trois enfants, de 12, 9 et 7 ans. Que j'ai eu ma fille quand je n'avais que 21 ans. Que c'était voulu oui, merci bien, y'a pas juste des accidents dans la vie, des fois, même si ça pouvait paraître incensé (ce l'était un peu) y'a de grandes choses qui arrivent en tout petits paquets, paquet de vie, de joie, de manque de sommeil, d'espoir, de changement. Je sais j'abuse des virgules, c'est pas trop grave, non? Je pourrais dire que depuis que j'ai la garde partagée 50/50 de mes enfants (un peu plus de deux ans si je me souviens bien) j'ai beaucoup appris et que ça m'a forcé à devenir un meilleur père. Je me suis forcé devrais-je dire, pour moi c'était le seul non-négociable de ma séparation.

J'ai peu de mots et beaucoup d'émotions. Comme cette révolte de marketing de la fête des pères. De la grosse marde. Z'avez pas remarqué que dans la plupart des concepts publicitaires ils présentent des actvités que les pères font sans leurs enfants? Golf, chasse, pêche, parties de cartes. Ça m'énarve! De toute manière, je ne me retrouve dans aucun de ces clichés, mais si la pub est un constat de société (oui) c'est désolant...

J'ai réussi à apprendre dans les deux dernières années qu'on peut être père sans être mari, qu'on peut travailler plus fort (mieux) et investir beaucoup de temps avec ses enfants, que les enfants sont des boomerangs à amour inconditionnel (c'est le secret!) et que oui les bricolages malhabiles parfois font toujours plus plaisir qu'un cadeau acheté. Qu'un câlin d'enfant c'est rempli de promesses et d'espoirs, que même les nuits interrompues par des mauvais rêves sont des occasions de grandir avec eux et que je serais tellement moins que ce que je suis devenu aujourd'hui si je n'avais pas eu ces petits bouts pour me botter le derrière et organiser ma vie (ok, ok, il en reste des longs bouts à organiser mais je partais de tellement loin!)

Fondamentalement, j'ai aussi retenu une chose que je considère comme l'esssence même du rôle de parent, mère ou père, c'est que aimer, c'est décider. Décider d'aller encore redonner une poussée à la balançoire même si ça fait 250 qu'on donne et qu'on est tanné. Décider de sourire même quand on est fatigué. Décider d'être patient même quand on est en retard le matin pour l'école et le travail quand il y a une chaîne de bicyclette à réparer, une sandale qui ne s'attache pas et un mirroir de salle de bain qui retiens votre fille captive. Décider et tenir ferme, mordicus. Persévérer et ne pas douter. Douter peut-être mais ne pas vaciller.

Je commence à sonner mélo pas à peu près... Je pense qu'il est temps que j'arrête. J'ai probablement des mots cyniques qui se retiennent pour un autre billet qui s'énervent un peu là. Faut quand même garder une juste balance entre le cynique, le romantique, l'idéaliste et le pragmatique qui m'habitent. Et toutes les autres voix dans ma tête et mon coeur. Ah oui, j'ai appris ça aussi. Le coeur. C'est un muscle les gars, vous saviez ça? Vous allez au gym parfois pour ce muscle là?

2005/06/19

 

Hier

Oui, je sais la qualité de la langue ainsi que des signes typographiques pour ma soirée d'hier laisse à désirer. Mais je laisse ça comme ça, c'est une bonne représentation de l'avancement de ma décrépitude durant la soirée... Le fait que j'ai simplement pu taper tout ça sur mon Treo me surprends déjà... donc c'est ça qui est ça.

 

Trop tard...

Je pense qu'il est l'heure de s'échoir dans mon lit. Non? C:est en tout cas ce que les oiseaux chantent...


 

il est très tard...

Je sors du Syndrome avec quelques bleus mais sans illusions. Celle que j'aime est ailleurs. N'en déplaise aux demoiselles qui me pressent maitenant. Vous êtes vaines! Je suis tellement trop égotique... Mais j'assume, encore.


 

Rendu au Syndrome
Ambience intese. Références connues. Facile mais difficile...


 

Bon j'ai pas trop le choix... :-)

Quand même le chanteur sur le stage dis que la suite de la soirée c'est au Syndrome, j'ai tu vraiment le choix?


2005/06/18

 

Alcoholica

Le chaos progresse très bien! Rencontré Anders au St-Sulpice. Un Danois esseulé qui cherchait quelqu'un qui savait parler anglais...

Ensuite il m'a présenté sa gang de franco, Danielle, Roxanne, Melanie, Simon et 3-4 autres. Ils m'ont offert d'aller avec eux au Medlay voir Alcoholica, cover de Metallica. Ça doit être à cause de mes cheveux long...

Après un peu d'herbe en commun et quelque bière j'apprends que Simon est aussi un skater 30+ comme moi et on se raconte des histoires de trop de bleus sur le jambes.

Pas mal à date! Je sens le moshpit quie m'apelle bientôt... D'autres updates tantôt, qui sait où je serais et avec qui?


 

Soirée déambulatoire...

Parti a 19h de la creuse banlieue sud. Transporté communément en autobus tranquille vers le métro Angrignon. Commencer la soirée en faisant une ligne... de métro.

Arrivé trop tard au ciné pour le début de Lords of Dogtown. Longer la Catherine jusqu'a la main... Bifurquer à Ontario pour redescendre au St-Sulpice. Noté au passage le St-Éli et les foufs comme autres destinations possibles ce soir.

Pour l'instant je boréale rousse sur la terasse et j'observe anthropologiquement la faune clairesemée. Entre chien et loup, il est encore si tôt...


 

Surf's up!

Dormi comme pas possible d'hier à aujourd'hui. Levé à 13h30. 12 heures de sommeil, j'en avais tellement besoin! Je suis allé me commander une nouvelle paire de lunettes cet après-midi, mes mots aux sujets de mes maux d'yeux étaient réels dans mon dernier billet, pas métaphoriques.

J'ai pas trop envie de vous raconter comme la demoiselle était jolie, avec ses cheveux châtains méchés de blond et ses yeux gris perçants. Ça aide pas non plus le fait que j'ai dû la regarder droit dans les yeux au travers l'appareil pour mesurer l'écart entre mes pupilles pour ma prescription. Elle était à environ 12 centimètres de mon visage.

Je pense que mon sourire assumé et mes rides au coins des yeux ont fait un certain effet. Elle n'arrêtait pas de se tromper en entrant la commande dans l'ordinateur, elle était gauche pas possible, j'sais pas pourquoi. J'ai tu dis que j'avais pas envie de vous raconter ça moi? Je suis menteur, j'avoue. Mais j'assume. J'aime bien ces épisodes-bulles de petites étincelles anodines.

Hier soir j'ai aidé Isabelle avec son blog, c'est un genre de fétiche sado-maso comme relation, c'est la web maîtresse et moi le geek serviteur. Ça l'air que je l'excite quand je lui parle d'informatique. J'ai déjà connu pas mal plus weird malgré tout. Elle a tout plein de lecteurs et ça l'énerve.

Elle est comme ça. Forte et sensible et fragile et fonceuse et timide et impudique et réservée, un peu comme toutes les jeunes femmes d'aujourd'hui. Du moins celles qui vivent leurs paradoxes avec sourires et larmes tout autant. Du genre de celles que j'aime. Je ne surprendrais personne ici avec mes yeux brillants quand j'écris à son sujet, même mes virgules sont plus pointues et mes apostrophes plus acrobatiques quand elle est dans mes mots. Et ailleurs aussi...

Ce soir, je vais suivre mes pieds pour voir où ils me mènent. Je quitte ma banlieue sud vers 19h direction de la ville que j'aime. Toutes les options sont ouvertes. Mon cellulaire et mon hotmail aussi si certain(e)s on des suggestions, avec l'internet en poche, ça donne parfois des soirées très réussies, impromtues et chaotiques.

J'ai bien envie de ça moi une soirée de chaos semi-contrôlé, je me sens d'attaque pour ça. Crinqué. C'est ça, je suis pas mal crinqué. J'ai des tempêtes d'émotions en moi et ça me plaît.

Je surf avec plaisir sur mes hauts et mes bas, sachant reconnaître maintenant les vagues de fond et le tourbillons destructeurs, les vagues pour la vitesse, celles pour les acrobaties en lip tricks, celles pour slasher férocement les jambes droites, celles qui sont rampes de lancement pour une séance d'air ultime. Tiens, j'ai mon chandail Quicksilver sur le dos... Boarding Company que ça dit. Paddle kid! La prochaine vague arrive!

2005/06/14

 

Conjonctivite inspirant rimes pauvres et émotions fortes

Y'a des matins comme ça,
les yeux rougis infectés d'MTO,
maladie transmise occulairement,
cette fois plutôt qu'accessoirement,
elle est tombée dans mon oeil, sitôt,
trop ma pupille trémoussa...

Le blanc des yeux cramoisi,
mon sourire hâtif, furtif, naïf,
dans du beurre comme un canif,
acéré pour rien mais j'ai choisi...

Cicatrices et balafres je recherche,
et risque d'allumer aussi sa mèche.

Souffrir. saigner, sauter, survivre.

Aye.

C'est le bruit de mon espoir.
Trop tard le soir dans le noir.

Je peux bien avoir les yeux bouffis,
à regarder personne toute la nuit.


2005/06/13

 

Quand l'envie me saisit...

C'est irrésistible. Ça commence de manière toute anodine, mais ça plante ses racines, ça turlupine, ça travaille, ça démange, ça fait son chemin, ça part, ça revient.

Ça se développe. Ça se corse. Ça s'envenime. Ça m'obsède. Ça me possède. Ça me hante. Alors quand je suis à bout, j'écris.

Quand ça naît en moi une histoire, c'est souffrant et joussif. J'achève de souffrir le thème de la semaine en ce moment, j'aime ce qui se pointe le bout du nez sous mon clavier! C'est sociétalement acide j'oserais même néologismer...

2005/06/11

 

Quand même les ordis ont trop chaud

J'étais en train d'écrire un long billet tout plein de mots d'esprits et de descriptions jubilantes de ma journée, truffé d'hyperliens savoureux et de clin d'oeils. Pis là le vieil ordi sur lequel j'écris ce soir dans ma banlieue sud (because mon laptop est resté dans ma banlieu nord jusqu'à demain) a tout simplement refusé de répondre. Pas le droit de me faire ça!! En plus il fait 10 degrés de plus frais dans le sous-sol, pas de raison de surchaffer...

En tout cas, j'ai fait du skateboard aujourd'hui même s'il faisait trop chaud, promené dans les rues de la ville au soleil, acheté deux cd pour ma fête (merci tif pour la carte HMV!) soit System of a Down (mezmerize) et Arseniq 33 (courtepointes). J'ai aussi fait du roller et tondu le gazon de la banlieue sud (because le paternel même s'il va de mieux en mieux viens quand même de subir une opération au coeur, tsé!)...

C'est un peu moche comme style descriptif, je me sens comme un blogue d'un kid de 19 ans (oups, tout plein de préjugés! j'ai pourtant de jeunes lectrices qui semblent apprécier mon style, va falloir que je fasse attention!) J'assume ma trentaine et mon restant de bédaine (elle achève!) faut pas s'en faire.

Si je réussis à me décider de ré-écrire mon billet initial je vous étonnerais (peut-être) de ma prose lubrique et lucide. Mais si j'étais vous, je ne compterais pas trop là dessus...

2005/06/08

 

Cuisine et voisine

The Science of Cooking. Pour le chef en formation que je suis. D'ailleurs ma pizza pesto/poulet/piments de ce soir à reçu une côte 5 étoiles des 3 clients réguliers de ma cuisine. Le truc qui a fait passer ma recette de 4 à 5? Cuire le pain pita de la croûte d'avance, pour le rendre croustillant (sinon avec la sauce il reste mou, pas fameux et très salissant)! C'est Martine qui va commencer à être fière de moi (et moi je suis fier d'eux, ça prospère bien par là bas)!

 

Histoire érotique sous réverbère

Dans le cadre du collectif. J'aime ça pas à peu près comme défi!

Elle m'a sourit. Encore. De son grand sourire chapeauté de ses yeux brillants, son nez petit en trompette claironnant la joie de ses boucles brunes sur ses épaules au soleil.

C'est le dernier jour d'école. Dernier jour du primaire, dernier jour d'une époque. Ça sent l'été, la pêche, le vélo, le soccer, le skateboard, les vacances! Pour la première fois de ma vie, l'été sent aussi les filles. Parfum de muguet, de lilas, de fous rires, d'incertitude et de curiosité. Chaleur, sueur, odeurs, saveurs. Le soleil inonde la vie, le futur m'appartient. Journée toute importante en elle-même, charnière pas encore assumée, les tournants semblent toujours droits si on s'arrête à un point précis. Ce n'est qu'avec un regard rétrospectif qu'on comprend ces moments forts et définitifs. Définitifs comme définitions, comme destins, comme marquants. Alors c'était un de ces jours. Un comme ça. Un jour J.

Si vous n'avez pas compris, ne blâmez pas l'auteur. Il s'efforce sans farce à farcir ses phrases de fruits mûrs. S'il en rajoute ça va pourrir. Vous me suivez? On continue...

Non seulement elle m'avait sourit de nouveau et tout ça, mais elle avait répondu au petit bout de papier que j'avais donné à mon meilleur ami qui l'avait donné à sa meilleure amie qui lui avait donné. Il avait sûrement passé quelques heures dans la poche de son jeans parce qu'il m'était revenu froissé, mais c'est peut-être aussi parce qu'elle l'avait redonné à sa meilleure amie qui l'avait donné à mon meilleur ami qui me l'avait donné. Ça froisse probablement le papier un tel parcours. L'idée que ce papier a peut-être été collé contre une de ses fesses me fait frémir. Une fesse de fille. Ça doit tellement être doux! J'en reviens pas du tout que je sois en train de penser à ça. Et ses hanches. L'année dernière elle n'en avait pas. Cette année, quelle différence. Moi je ne pense pas que j'ai trop changé, pas encore. Ça viendra. Ça importe peu aujourd'hui, parce que sur son petit papier, sur *notre* petite papier, elle avait coché "oui". ELLE AVAIT COCHÉ OUI! J'avais investi tout mon courage dans cette petite missive, et la mission était accomplie. En partie. Mon coeur emballé battait la chamade sur le xylophone des mes côtes. ELLE AVAIT DIT OUI!

Ce soir. Au parc Vincent. Au parc situé exactement entre sa maison et la mienne. Au parc où j'ai appris que je n'étais pas bon au baseball. Au parc ou j'ai appris la semaine dernière qu'elle me trouvait drôle. À cet âge, les garçons sont contents d'être drôles. Les filles ne disent pas encore qu'ils sont beaux. Peut-être à leur meilleure amie, mais pas aux garçons en tout cas. Et Danielle m'avait dit qu'Isabelle* me trouvait drôle et intelligent. Ça m'avait vraiment fait plaisir ça. Intelligent. Tant mieux, parce que c'est pas moi qui aurait prétendu être fort. Toujours pigé dernier au ballon chasseur.

Mais c'est pas grave, j'était ami avec Duquette, je l'aidais à faire ses devoirs, j'avais même été au bureau de la directrice parce que je lui soufflais les réponses au dernier examen d'anglais. Duquette c'était un toffe. Il avait redoublé sa sixième. Son père était un con, pas à peu près. Je pense qu'il le battait. En tout cas il l'engueulait pas à peu près. Ça faisait un petit Duquette à la carapace très dure. Le seul à avoir des vrais biceps en sixième année. Et de si grandes cicatrices sur son estime de soi, cachées derrière son arrogance. Je sais que ce n'est à propos de lui cette histoire, c'est à propos d'elle et moi mais je trouvais que c'était important comme aparté. Que ça apportait une information complémentaire permettant de saisir mieux l'époque.

Quand un auteur sabote une fin de paragraphe de la sorte, quand il se justifie de ses choix, ça va mal... On continue avant que ça empire.

Avec Hugo, en marchant vers la maison, le long de la rivière que chantait Beau Dommage (jadis, parce que maintenant l'eau au bout du quai personne n'aurait idée d'y avoir les pieds pendants, l'eau est brune!), j'étais d'une volubilité extrême. Aucune chance d'aller à la pêche donc. J'avais fait fuir tous les poissons. Il ne me croyait pas. L'incrédule de faux-frère! Certainement que j'aurais l'occasion de donner mon premier baiser ce soir! Un vrai là, avec la langue sortie. J'en avais des frissons partout. Le peu de poils que j'avais sur le bras étaient hérissés. J'avais cet étrange serrement de ventre, ma nuque était dressée, électrique. Il m'a laissé sur le pas de ma porte sachant qu'il ne tirerait rien de bon de moi cet après-midi. J'étais ailleurs. Au paradis. Couché ensuite sur mon lit, les yeux fermés, je repensais à tous les détails de celle qui serait mienne, de celle qui faisait titiller mes antennes depuis plusieurs années. Elle était toute faite pour moi. Depuis la deuxième année qu'elle et moi nous nous affrontions dans les concours de math, toujours les deux finalistes. Face à face. Elle était forte. D'une classe à part. Brillante. Jolie. Pétillante. Jolie. Souriante. Jolie. Souper! Déjà? J'arrive. Je n'ai jamais si peu mangé. Ventre noué. L'heure approchait. Le moment tant attendu. L'instant. Le now.

Ta yeule l'auteur, quand tu t'étends trop, ça aminci le tout. Ok. On continue.

Je me suis rendu plus tôt que prévu, question de ne pas être en retard. C'était sous le réverbère vert, le seul du parc, entre les deux bancs remplis de graffitis de pascale was here et de mario rules et de véronique aime matthieu et de de grossièretés autres, numéro de téléphone à l'appui. Ça sentait la gazon fraîchement coupé. Les cigales me chantaient un opéra à la John Williams. Ma princesse Léa. Moi le héros. Sous le réverbère des rebelles galactiques. Ma tête allait à 200 milles années lumières à la seconde. Je voyais comme des lasers de chaque côté de mon champs de vision. Mon corps s'éveillait et des sensations nouvelles m'habitaient. Et je ne l'avais pas encore embrassée! Je pensait à son cou. À ses épaules. À ses cheveux. À son odeur. À ses mains. Après, je pourrais lui donner la main. On se promènerait toute la soirée dans le parc. On s'embrasserait encore. Encore. Encore. Elle aurait les yeux brillants. Reflétants les miens. Si je me pressais contre elle lorsque je l'embrassais, je pourrais peut-être même sentir ses seins frôler mon torse. Peut-être. Faut pas exagérer quand même. Ce n'est pas un rêve là, c'est la réalité!

L'auteur se demande si vous vous doutez que ça va mal finir cette histoire là? Vous êtes prévenus. Si jamais vous étiez aussi naïf que notre jeune protagoniste, en chinois on dit "the end of innocence". Ça fesse fort en général. Mais c'est nécessaire.

En arrivant sur la colline, qui cachait les bancs et le réverbère, raison non négligeable du choix de l'endroit pour un premier baiser, pour de premières sensations érotiques de pré-ado, pour comprendre ce que c'était de sentir un corps contre le sien. L'amour simple, avant que ça devienne compliqué (ça viendra assez vite). Tous les espoirs permis (pas encore déceptions, ça viendra assez vite). Pas encore de sexe (ça viendra trop vite, surtout la première fois, mais c'est une autre histoire). Du frisson d'idéal. De l'intensité pure.

De la déception comme une douche glacée. Pire, tomber dans la rivière en hiver! Pire être pris sous la glace!

Duquette. Tabarnak! Qu'est-ce qu'il fait là! Et Isabelle est là aussi. Merde! Il est beaucoup trop près d'elle! Je fais quoi là! Non! NON! NOOOOON!

Toute la journée Isabelle s'était préparée à donner son premier baiser sous le réverbère. Elle en avait eu mal au ventre. Elle en avait trépigné. Elle en avait eu l'entre jambe curieusement stimulé. À sa grande surprise, ce n'est pas celui qu'elle attendait qui était sous le réverbère. Ça importait peu, elle était prête pour le grand plongeon. Le grand Duquette. Celui avec des biceps et quelques poils au menton. Pas le petit freluquet à lunette là. C'était encore mieux qu'elle s'était imaginée. Ce n'était pas la première fois qu'il embrassait une fille, c'est certain. En reprenant son souffle, elle crut apercevoir une silhouette sur la colline, là-bas dans la pénombre.

* Note de l'auteur : j'ai connu/aimé tellement d'isabelles que ça pourrait être le terme générique pour femme/fille dans ma vie. Chacune spéciale à sa façon tout de même.

2005/06/07

 

Je suis, tu es.

Ce soir je ne cherche rien mais je ne trouve pas.
Cette nuit je divague et je m'étale en mots épars.
Sombre recherche qui suit mes traces, mes pas.
Trop de bruit, je m'évade, je provoque mon départ.

Aucune raison d'être ainsi, j'avoue, c'est vrai.
Je galope, je détale, je m'emballe, je suis partant.
Oui c'est con, je me fuis, je joue, j'aimerais...
Être ailleurs. Un autre. C'est faux. Pourtant!

Pourtant pas du tout. Je fais semblant, tellement.
Je suis moi-même, égotrip intense et immense.
Je me moi. Complexe de supériorité, harcèlement,
projection, assurance, surmoi, alors, démence.

Conscient. Tellement. De mes cicatrices. Douleurs.
Content. Pour un temps. Beaucoup d'indices. J'ai peur?

Vérité, intégrité, révélations. Transparence, à quel coût?
Vélocité, intelligence, imagination. Essence de tout.

Être ou ne pas être, ce n'est pas une question.
Je suis. Tu es. Nous sommes. Oui? Non?

Ça importe peu. Ça importe tant.
Ça emporte tout. C'est important.

Autant en emporte l'avant.
Et demain, je serais, libéré, sûrement.

Et mes mots, par mon clavier, déversés, inconsciemment, violemment, intensémment, forcément.

Iront forger mes palissades invincibles.
Iront forcer mes pénombres invisibles.
Iront fortifier mes échos indicibles.
Iront former mes espoirs indivisibles.

Et moi-même, par mes rêves, partagés, inversés, résolument, réseautément, urgement, fermement.

Je suis, tu es. Je n'en prétends pas plus...

2005/06/06

 

Comment scrapper une soirée à ne rien faire

Soirée remplie de promesses, j'avais terminé mon esclavage quasi-quotidien (souper/vaisselle/lavage/devoirs/bains) pas mal tôt ce soir, j'envisageais donc une soirée potentiellement intéressante à faire des projets divers. Mais non. Oh que non.
  • mon téléphone à sonné 4 fois pour des appels pas importants
  • une fois pour un appel important (mon père est sorti de l'hopital très en forme!)
  • perdu une heure sur le gamecube des kids à jouer à THPS4
  • flâné sur internet à lire pleins de trucs accumulés dans tous les recoins
  • chatté pour rien dire avec quelques passant(e)s, agréable mais pas prévu
  • bu de la bière légère qui goûte presque rien parce que je fais attention à ça
  • en parralèlle je me suis battu contre mes envies de grignoter
  • terminé le tout en faisant des listes pas rapport sur mon blogue
  • ainsi que des paragraphes subséquents sans conséquences
Et maintenant? Que faire de mes heures perdues, fondues comme cire au pied de la chandelle de mes illusions de liberté? Que faire de mes élans littéraires, retenus en bride par les minutes évanouies et la nuit qui s'avance? Que faire de mes bonnes intentions de faire un ménage dans mes papiers personnels? Que faire de mes folies de grandeurs, de mes idéaux de conquête du monde, de mon égo bouillonant d'assurance, de mon altruisme disponible?

Rien. Rien pantoute. Au rancart, parce que mon lit va m'en vouloir si je ne fais pas une visite sur lui, mon corps sera frustré, mes paupières vont se rebeller, mes épaules courbées sur le clavier me semoncent d'arrêter cette torture du clavier qui n'aurait pas dû être. Pendant ce temps, il se passe des choses importantes ailleurs. Mais pas ici! Et ma seule consolation, c'est que vous avez lu tout ce concentré de vide pour rien! Pas de morale, pas de leçon de vie, même pas rien de drôle, du concentré de mou d'incertain de peut-être! Des électrons gaspillés! Du potentiel écrapouti. Comme une grenouille au milieu de la route en été, toute séchée avec ses trippes à l'air. Crounch. Ayoye, attention ou vous mettez les pieds!

2005/06/05

 

Drave

J'ai tout un tas d'idées à mettre en mots, j'en ai trop, ça crée un embouteilllage sur le flot de ma pensée. Faut que je drave tout ça vers mes différents carnets, sans tomber à l'eau. Je ne veux pas dire qu'il ne faut pas se mouiller un peu, mais j'ai pas envie de me noyer non plus... ;-)

 

Être un auteur classique malgré soi

Si Google était une autorité littéraire, ce matin marquerait mon intronisation comme auteur classique.

 

Un petit bout de papier

Mon texte de la semaine est maintenant disponible sur le sit de Coïtus Impromtus. Un petit bout de papier dans la poche arrière de son jeans. Écrit hier soir tard, avant d'aller déambuler dans les rues de la ville...

2005/06/04

 

Cueillir

Passé la journée dehors. Planté des fleurs pour ma mère, c'était son cadeau de fête des mères mais cette fin de semaine là il faisait beaucoup trop froid pour planter. Pris du soleil, ça me donne le sourire et les yeux encore plus éclatants.

Passé la soirée à l'intérieur, à visiter mon père à l'hopital, il va de mieux en mieux. Il devrait revenir à la maison en début de semaine prochaine. C'est drôle, ces temps-ci je pense la moitié de la semaine avec mes enfants, à me préoccuper de cette jeunesse et prendre soin d'elle, et les autres jours avec mes parents, mon père hospitalisé, ma mère qui a besoin de soutien, a des problèmes avec sa santé à cause de ça, mon grand-père qui est très fragile (c'est le dernier grand-parent qu'il me reste)... Entre la frénésie de la jeunesse qui pousse et les malheurs de la vieilliesse qui gruge la santé, je suis un peu entre deux eaux...

À réaliser que je dois prendre soin de ma propre santé pour m'occuper de ceux qui m'entourent et qui me sont chers, plus jeunes ou plus vieux. J'ai drôlement travaillé sur moi-même dans les deux dernières années. Recentrage obligé et bénéfique. Je me sens bien. Ce soir, j'ai envie de déambuler dans les rues sous la chaleur de la soirée urbaine. J'ai envie d'entendre les rires des terasses, la musique des planchers dansants et les tumultes des bars. Mais pas d'entrer ou d'y participer. Juste de saisir ces émotions en bruit au passage, pour me remplir les oreilles et la tête. Ce soir, après une semaine à m'occuper des autres, je vais aller me cueillir un bouquet de sons joyeux.

J'avoue, j'avoue, j'ai bien eu l'interlude de jeudi soir ou je suis sorti pour ma fête, mais ça c'est le sujet d'un autre billet!

2005/06/02

 

33 tours

Aujourd'hui, j'ai 33 ans. Ça commence à faire vieux non? Surtout quand ma fille fête ses 12 ans le même jour. Oui, oui, c'était mon cadeau de fête de 21 ans. Le plus beau que je n'ai jamais reçu. Ça permet de répondre "toi aussi" quand elle me sert un "bonne fête", comme ce matin.

Aujourd'hui, j'ai 33 ans. C'est encore très jeune, non? Surtout que hier j'étais à l'hôpital pour visiter mon père qui viens d'avoir une opération à coeur ouvert à 59 ans. Il se remet très bien. C'est le beau cadeau que je n'ai jamais reçu. Ça permet de répondre "moi aussi" quand il m'a dit "je suis très content de te voir", comme hier après-midi.

Aujourd'hui, j'ai 33 ans. J'ai Hey Jude dans la tête, parce que c'est la chanson de mon père, celle qui fait que mon nom complet c'est Jude Sylvain Carle. D'ailleurs Rubyjam ça vient un peu de là, je voulais un "y" comme dans Sylvain et un "j" comme dans Jude. Quelque chose de concis et distinctif. Mais revenons ce qui joue dans ma tête, particulièrement le passage suivant :
And any time you feel the pain, hey, Jude, refrain
Don't carry the world upon your shoulders
Well don't you know that its a fool who plays it cool
By making his world a little colder
J'étais comme ça avant, le confort par le froid. J'ai appris ça de mes parents, par mimétisme. J'ai eu des excellents parents, aujourd'hui je le sais. Mais j'ai détesté d'eux pendant tant d'années leur neutralité. Leur correctness. Leur on-ne-se-mèle-pas-de-la-vie-des-autres et leur on-ne-pose-pas-de-questions... Avec les années j'ai compris que c'était parce qu'ils n'avaient pas appris autrement. Qu'ils étaient toujours d'humeur égale, mais plutôt bonne. Que les sans éclats ça à l'avantage des sans drames. Que les sans excès ça à l'avantage d'être sans gueule de bois.

Je me suis rebellé très fort contre ça à une époque. Ça aura été formateur. Plus maintenant. Je garde un petit côté rebelle en moi mais juste par plaisir... et par peur de veillir ;-)

En fait, je n'ai plus vraiment peur de vieillir, j'ai juste peur d'être vieux. À 25 ans j'étais déjà vieux. Maintenant ça va mieux. J'aime ce que je deviens. Ça c'est un autre beau cadeau... je décide maintenant de ce que je veux prendre sur mes épaules, ce n'est plus la vie, ou le destion qui le fait pour moi. J'accepte les fardeaux que je veux porter, ce qui me rends beaucoup plus solide, patient et persévérant. Et le romantique au fond de moi à appris un peu d'intelligence du coeur, il sait qu'aimer c'est une décision encore plus qu'un sentiment. L'intellectuel dans ma tête a aussi appris la passion de l'intelligence, je l'espère.

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