Le pragmatique romantique

Je n'ai pas vu la neige tomber sur ta chevelure,
ni fondre sur ton front.

Je n'ai pas vu ton souffle devenu fumée au froid,
ni senti sur ma peau.

Je n'ai pas ressenti le froid de la journée qui fuit,
s'évaporer à ta présence.

Je n'ai pas entendu tes pas sur la neige qui crisse,
assuré malgré ton imbalance.

Je n'ai pas vu tes lèvres qui refusaient de gercer,
sous ton sourire craquant.

Hélas, ce jour là,
ta tête était ailleurs...

La première, c'était à peine endormi,
je me suis jetté crevé sur mon lit,
effondré, exténué, troublé, ramolli,
la tête trop pleine, ton sourire hormis.

Alors il est revenu, en coin, me détendre...

La seconde c'était magique, fragile,
je te voyais étendre le textile,
le canvas sur lequel ton imagination fertile,
allait s'incarner par tes mains agiles.

Ainsi j'avais mes soucis réussi à suspendre...

Ensuite mon téléphone m'a semoncé,
résonné dans la nuit a peine entamée,
ébahi j'ai à peine reconnu ces mots aimés,
entendu première fois, par ta bouche prononcés.

L'oiseau de nuit qui endormi se fait surprendre?

La troisième c'était ton rire en cascade,
esquissé et doux qui berçait ma balade,
limbes, nuages, ruisseaux d'espoir sans fade,
écho de bravoure, tendresse de gêne, joie en rasade.

Réveillé et alerte, désir à nouveau de l'entendre!