Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/06/28

 

Une bonne question... et une réponse en conséquence!

Épicurienne me pose une foutue de bonne question à laquelle j'ai réfléchit presque toute la journée après l'avoir lue:
Mais qu'est-ce que c'est que cette expression "pathétiquement en amour"!?!
C'est vraiment une bonne question.
C'est sans doute ton côté cynique qui essaie de minimiser ainsi le potentiel de cette émotion si puissante. Cette flamme qui nous fait nous sentir si vivant et qui peut aussi nous consummer...
Je dois ici faire un aveu. Pour moi aimer, c'est beaucoup plus une question de décision que d'émotion. Je sais, je sais, je vais me faire rabrouer pour une telle réponse, mais c'est très vrai. Puisque aimer est une action pour moi avant tout. Aimer ça a des conséquences. Ça veux dire être là pour l'autre. J'esseye de devenir meilleur là dedans, mais j'ai encore des bouts pas mal poche.

Aimer pour de vrai, selon moi, ce n'est pas basé sur comment je me sens, c'est basé sur comment je fais sentir l'autre. Là dedans aussi je suis poche pas à peu près parfois. Mais c'est basé fondamentalement sur la relation, sans l'autre il n'y a pas d'amour. Est-ce que ça produit des émotions? Certain. Est-ce que les émotions peuvent mener à l'amour? Parfois. Mais l'amour vrai (l'essence de l'amour) ne peux pas se baser sur les émotions, ça serait beaucoup trop fragile. Comment je fais le test de ma théorie? En tentant de l'appliquer. J'aime mes enfants. Même quand je suis fatigué, nerveux, stressé, etc. Ça veux dire quoi, aimer ses enfants? Ça veux dire être là pour eux, dans ce qu'ils ont besoins. Est-ce que ça me remplit d'émotions? Oh yes! Est-ce que ça me rends heureux. Tout à fait.

Est-ce que je peux aimer vraiment encore, après avoir été déçu en amour suite à la triste fin de ma précédente relation? Certainement. Mais ça prends du temps. Par contre, à cause de ça, quand j'aime, j'aime pour de vrai. Férocement. Longtemps. Pour toujours, peut-être, ça dépends si c'est réciproque, je pense que ce n'est qu'à nos enfants qu'on peux donner amour inconditionnel, et encore c'est très difficile. Mais c'est possible de s'en approcher avec une autre personne. J'en suis certain.
Est-ce le doute, l'ambivalence, le fait de ne pas être certain de ce que tu ressens qui te rend si frileux? Ou ne serait-ce pas plutôt la prudence maladroite de celui qui a peur d'être blessé qui souffle la réplique à l'antagoniste du romantique en toi?
J'avoue que c'est pas mal bien écrit comme paragraphe, c'est rempli de pointes acérées mais fausses. Ce n'est pas l'ambivalence de ce que je ressens, c'est certain. Ce n'est pas non plus de la prudence, parce que je n'ai pas peur d'aimer. Non, c'est autre chose.
Allons! L'amour, c'est tout sauf pathétique! C'est ce qu'on décide d'en faire qui nous rend parfois pathétiques...
Hum, est-ce qu'on s'approche? Je ne sais pas. Quand j'écrivais pathétiquement amoureux, c'était par dérision de moi-même en effet, parce que je ne veux pas me prendre trop au sérieux. C'est aussi parce que je suis romantique tout plein, pis ça me fait faire des conneries parfois, parce que j'ai des élans de grandeurs et d'éternité. J'esseye de soigner ça pour être un peu plus pragmatique. Les grandeurs, ça donne le vertige.
Mais là, aujourd'hui, évite d'éteindre ta braise. C'est un conseil d'amie.
C'est un excellent conseil. Merci! C'est une autre chose que je tente de faire, rester moi-même, ne pas trop me fier sur ce que les autres pensent de moi, faire ce que je crois qui est la bonne chose à faire, dire ce que je pense qui doit être dit, écrire ces mots quand j'ai envie de les partager. Souvent ça vient tout seul. Parfois c'est difficile.

Comme ce soir.

J'écris au premier niveau la plupart du temps, parce que je trouve fatiguant les seconds et troisièmes niveaux présumés ou présents. Je sais, il y en a tout le temps et on se doit d'être sensible à comment sera reçu ce qu'on écrit. Mon texte de ce soir il est générique, pas spécifique. Il témoigne par contre de vraies réflexions que j'ai sur le sujet, parce qu'après tout, j'ai tellement de choses à apprendre. Parce que j'ai bien peu à offrir comme modèle ou comme idéal, sauf celui d'être vrai. Avec tout ce que ça comporte de défauts.

Authentique mais ça pique. Transparent mais virulent. Très conscient. Assis sur la clôture entre ma tête et mon coeur, à tenter de ne pas tomber d'un côté ou de l'autre... Moi je ne tombe pas en amour. Je me lance!

Comments:
J'adore le mot de la fin!

Et je suis bien d'accord avec toi qu'aimer est surtout une décision. (Bin non! Même pas de tomates!)

Je pense que si on se servait un peu plus de sa tête en amour, y aurait peut-être un peu moins de crash amoureux.

"Moi je ne tombe pas en amour. Je me lance" Wow! M'en vais coller ça sur mon frigo pour jamais l'oubier!
 
Wow! Je suis bien contente d'avoir, en quelque sorte, provoqué cette réflexion et de pouvoir lire ta généreuse réponse ce matin.

Tes précisions me rassurent. Mais non, je n'étais pas vraiment inquiète. Cependant, tu as soulevé un questionnement qui me chatouille souvent et je suis heureuse de constater ta belle lucidité sur ce point.

En fait, j'ai peut-être été un peu provocatrice dans mon propos, mais de là à parler de pointes acérées... tu es loin de mon intention.

J'ai été frappée par les nuances dans ta façon d'exprimer ce que tu sembles ressentir pour elle et j'ai l'impression de m'être un peu reconnue (dans ce que j'ai interprété comme ta prudence). Sauf que dans mon cas, le pragmatisme est beaucoup plus ancré dans mon rapport à l'amour alors je m'efforce plutôt de redonner sa place à l'émotion... Eh oui, encore une question d'équilibre! Et tu sais quoi? Il paraît qu'on enseigne le mieux ce qu'on a le plus besoin d'apprendre... ;-)

N'empêche, je fais de gros progrès. J'ai même laissé aller mon impulsion jusqu'à accepter, il y a environ trois semaines, de vivre avec mon chum après moins de trois mois de fréquentations (bien sûr, mon côté pragmatique a voulu qu'on garde l'autre appartement en backup pour l'été, mais tout de même!). C'est une sorte d'engagement étapiste. ;-) Je suis plutôt fière d'avoir réussi à ne pas trop me poser de questions. Y a des fois où ça nous freine plus que d'autres choses. Pour reprendre ton expression, je ne me suis peut-être pas encore "lancée" à la mer (en amour), mais j'ai plongé dans la rivière et c'est très doux.

Enfin, pour renevir sur le concept du choix d'aimer, je crois que ma conception de l'amour est peut être un peu plus large que la tienne. En fait, je crois qu'il peut arriver d'aimer malgré soi, que le sentiment d'aimer n'est pas que volontaire, mais que l'engagement, ce que tu sembles décrire comme le choix d'aimer activement l'autre est le plus beau gage d'amour et qu'il s'agit du seul moyen pour permettre à l'amour de s'enraciner et d'évoluer pour atteindre des niveaux où on se sent plus solide dans notre humanitude. Est-ce que ça se dit ça?

Hummm... C'est à mon tour de poursuivre cette réflexion...

Merci pour ce bel échange!
 
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