Au détour de ma promenade du midi avant-hier, je me suis retrouvé chez
Renaud-Bray (pas un gros détour, mon bureau est juste au dessus!) à fureter pour me trouver un bouquin à lire sur mon heure de dîner, ma réserve de livres frais étant épuisée. J'ai eu le malheur de tomber sur un livre-pamphlet sur la situation de l'homme de 30-40 ans au Québec. Prémisse intéressante me dis-je intérieurement.
J'aurais pourtant dû m'en douter. Couverture léchée et très graphique, du joli carton
coated avec des tons mauves. Du texte beaucoup trop gros dans des pages avec des marges trop petites.
Un auteur qui cogne dur sur la couverture arrière. Mais je fut eu. 11.95$, c'est pas si cher. Pfffft. C'est une vraie calomnie ce bouquin. Ça devrait être mis à l'index... le nouvel index là, celui des livres qui n'auraient pas dû être publiés parce que la qualité de l'ouvrage est douteuse à souhait. Serais-je en pleine montée de lait? Pas du tout. Je suis en tabarnak tout court.
Pour ne pas faire comme l'auteur (Charles Paquin) dudit manuscrit, je ne vais certainement pas m'en tenir à des généralités, étayer des thèses sur des
il me semble que" et des
la plupart de mes amis disent, ni non plus citer des références culturelles douteuses comme autorité en la matière (Lise Dion?!?), la matière en question étant la condition de l'homme en trentaine au Québec en deux mille quelques (publié en 2004, probablement écrit en 2003, quoi que "écrit" c'est un peu fort comme terme dans le cas présent).
Bon, je ne serais pas le
premier à
pourfendre le faible pamphlet. J'irais de manière directe par contre, je n'ai pas d'éditorialiste en chef pour me retenir.
Premièrement, c'est qui ce gars là? Un autre
concepteur publicitaire qui fait de la critique sociale moderne et qui se plonge dans la contemplation du mâle québécois.
Parfois ça donne de bon
résultats. Pas cette fois-ci. Le style d'écriture est très faible, de courts paragraphes et des citations "savamment choisies" pour appuyer une thèse avec la consistance d'une botte de foin. Au pire, ça passe dans un blogue, mais dans un livre?
Une idiote mise en garde, probablement rajoutée par la suite, débute l'ouvrage:
Je vous prierais de ne pas lire ce livre au premier degré. Merde! Alors, pourquoi c'est écrit au premier degré? Aucune subtilité, aucun doute, aucun écho sauf de l'ego. Pas de nuances, que des affirmations trop grosse pour vraiment être supportables. Le livre n'a qu'une thèse : ça va mal. Très mal. L'homme est mou. Soumis. Imbécile malheureux. Toutes les femmes sont pareilles, contrôlantes et manipulatrices, avec un seul but dans la vie, faire des bébés (on y reviendra). C'est comme ça. Solutions? Quelles solutions? "Faut se tenir debout". "Il ne faut pas tolérer la situation".
Ce "jeune auteur" n'a aucun respect pour les femmes. Ni pour les enfants. Ni pour les hommes. Pour lui-même? Aurait-il publié un tel chiffon? Sa thèse principale, si on travaille un peu pour la dégager, est la suivante: Le couple c'est de la marde. C'est un principe révolu parce qu'il ne fait qu'avilir l'homme et le contraindre. Le malheur est garanti en couple. Sous-thèse: les enfants sont le plus grand malheur qui peut vous arriver. Sous-sous-thèse: l'homme d'aujourd'hui a peu d'estime de lui (c'est la seule piste potentiellement intéressante mais c'est mentionné de manière très courte et sans creuser sur le sujet).
Ça me donne vraiment l'envie de l'écrire le manifeste de l'homme rouge. Celui qui a un grand coeur ET une colonne. Moi j'en connais beaucoup (pour utiliser une technique statistique qui semblent bien servir l'auteur). L'homme qui sait aimer parce qu'il comprends que le couple ce n'est pas qu'une question de "satisfaction". Depuis quand la vie c'est "le bonheur à 100%, tout le temps"? Ah oui, c'est un concepteur publicitaire le gars, ça lui a probablement ramolli le cerveau toutes ces années à raconter de telles âneries et se faire payer pour trouver des slogans pour de la bière vendue par des filles en bikini.
"J'aimerais qu'aujourd'hui soit l'aube d'une révolution". En tout cas, mon homme whippet là, c'est pas ton papier qui servira à édifier grand chose! Au lieu de te plaindre que les enfants c'est moche et lourd et trop cher, ça t'aurait peut-être fait du bien d'en avoir. Ça responsabilise, ça remet la vie en perspective, ça t'enlève le complexe que ta blonde c'est ta mère (c'est textuel dans le livre!) et ça permet de construire au lieu de détruire. "Mais qu'est-ce que l'homme whippet pourrait léguer à ses enfants". C'est bien vrai, rien.
C'est mieux de ne pas se reproduire l'homme whippet, c'est mieux de mettre fin à la chaîne tout de suite, c'est mauvais pour l'humanité. Les vrais hommes de toutes façons survivent assez bien merci. J'avais tu écris
quelque chose moi il y a quelques jours à propos de
double dose d'humilité? Demain, demain! De toutes façon je suis à 4 strikes sur cette liste là déjà, mais c'est le sujet d'un autre billet!