Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/09/30

 

Matin

Matin mieux.
Semaine de paternité achevée.

Matin frileux.
Sourire et postérité échevelée.

Matin énergie.
Musique groovy/punk pour déplacer.

Matin écriture.
Mots graves/pieux faut remplacer.

Matin clavier, alors.
Matin musique et dehors.
Matin kangourou et jeans et lunettes.
Matin j'ai bien dormi et lu hier soir mots chouettes.
Matin j'ai le coeur léger malgré les méandres qui s'y creusent.
Matin je suis en vie justement parce qu'à mon coeur si des affreuses,
matin aussi des idées, des histoires, du vécu, des lumières des joyeuses.
Matin qui s'étire comme mes mots qui s'étale qui s'emballe. Entonnoir du train au boulot.
Matin ça va être une journée de fou, matin c'est une grosse journée, matin déboucher les goulots.

Matin stress c'est certain, midi plus relax et après-midi chargé, surtout la fin, qui porte questions.
Matin de ce soir ensuite souper de roi parce que c'est pas souvent et qu'après deux ans de gestion,
matin numéro sept cent trente de ma compagnie, vingt quatre mois d'espoirs et d'efforts.
Matin mise au point de deux ans plus tard j'ai presque fini de trimer si fort,
matin de c'était cette semaine que ça se concluait, ou presque,
matin de paperasse et médiation ça achève cette fresque.
Matin de mes enfants sont très heureux.
Matin de moi moins malheureux.
Matin ici, aussi.

Matin merci.

Reconnaissance d'aimer être qui je suis, où je suis.
Désir d'essence d'être avec celle qui...

(Note de l'auteuur : les lignes progressent et dégressent en longueur au milieu, mais dans le template blogger ça passe pas très bien, si vous aimez la forme, copiez-coller dans un éditeur texte pour apprécier, ou non.)

2005/09/28

 

Ne plus avoir de mots et en avoir trop

Je vis plein de choses fantastiques et d'autres assez difficiles ces jours-ci, je ne peux pas encore vous parler de tout ça, certaines demandent aussi de la pudeur et de la retenue, que je vais tenter d'avoir, je suis un peu poche là dedans mais je vais prendre du recul. Une situation en particulier m'a un peu scié les jambes ce soir, me laissant sans mots.

Je ne sais pas si vous avez une idée de ce que c'est de se retrouver sans mots, mais pour un gars comme moi, c'est très difficile. Mais en même temps, ça signifie beaucoup quand je n'ai plus de mots, beaucoup. Et j'ai vainement tenté d'en trouver, de questionner, de faire l'imbécile (le con que je suis, pas très difficile, ça vient tout seul). Mais parfois la réponse appropriée c'est le silence. C'est difficile.

Alors, voilà. Trop de mot pour raconter le silence. Trop de mots pour raconter les émotions. Et je sais, je sais, c'est flou et vide et pas spécifique mais ça va rester comme ça. C'est déjà beaucoup trop de mots. Et pis là j'ai envie d'écire un poème, qui sera encore trop de mots. C'est relatif je suppose, comme elle disait.

 

Concentration!

Quand je pense à mon petit Benjamin, qui a toute la misère du monde à rester assis en place pour faire sa demi-heure de devoir à chaque soir, 30 minutes qui finissent toujours par être 60 ou 90 parce qu'il a beaucoup de difficulté à se concentrer sur la tâche à faire, ne serait-ce même qu'à la commencer, je ne peux pas m'empêcher de me dire, tout en écrivant ici alors que j'ai tellement de travail à faire, qu'il ne retient pas du voisin...

Le mercredi c'est la comptabilité. Yark. J'haïs ça. Mais bon, c'est ma compagnie, faut ben que je m'en occupe un peu. Crinqué la musique au max dans les écouteurs, ça pourrait aider. La mort au choix, Amputé. Noir les horreurs / manifeste et J'ai peur comme musique baraque. Je déteste la comptabilié et la paperrasse, je vous l'ai déjà dit? Alors hein, qu'est-ce que je fous ici? Ha fiston, j'te comprends tellement, c'est pour ça que je suis patient avec toi...

 

Quelle jolie phrase!

J'ai trop de bruits, trop d'horaires, trop de désirs.
Ça vient de . Je tentais d'expliquer ça avant-hier, merci pour le joli condensé.

 

Du désaccord

J'aime ça faire des titres comme ça. Je trouve que ça fait essayiste. Ça me fait me prendre pour Montaigne. Mais juste dans le titre, hein, pas pour le reste. Faut que je me garde un soupçon d'humilité. D'ailleurs, je suis certain que Montaigne ne savait pas qu'il deviendrait montagne, à coup sûr. Me je suis certain qu'il en avait un bout d'ambition... Mais ce n'est pas le sujet du billet.

Alors pour ce court billet, avec une intro hors sujet qui risque d'être aussi longue que ledit billet, je voulais remercier Kitty pour son désaccord : Vous êtes vraiment pathétiques... Bon j'avoue au début j'avais envie de lui dire que j'appréciais son désaccord (sérieusement) mais que j'aurais aimé un peu plus de viande dans la répartie, mais heureusement cette fois ci je n'ai pas été paresseux (et j'avais le temps!) et j'ai pu aller lire pas mal de viande sur son propre blog (d'ailleurs c'est pour ça que les commentaires anonymes sont si poches), dixit la banlieue (pas qu'on aurait deviné avec le titre, mais ici non plus alors).

Je ne suis pas complètement en désaccord avec sa réplique, mais ça importe peu, ce que j'ai vraiment aimé c'est qu'elle puisse prendre le temps de développer sur le sujet et de belle manière. Alors Merci. Et quant à mon autre désaccord récent, j'y reviendrai, avec une bonne quantité de mots parce que la vraie vie et les vrais débats, même si plus facile à digérer lorsque polarisés, ça se passe pas aux extrêmes, y'a rien à faire avec les extrémistes. En plus ils tournent en rond. Et se rejoignent dans leur esprit fermé. Mais j'en connais peu. La plupart ferment leur blogues après pas longtemps ou se font bannir l'accès aux commentaires des autres.

Le dialogue, y'a que ça de vrai. En tout cas, ça aide (je pourrais vous en parler longtemps, séance de médiation avec mon ex hier, qui a super bien été, mais bon là je fais encore de la pré-rédaction de billet et ça énerve Alex).

2005/09/27

 

Me semblait aussi

Hehe. 2h43. Ok, je pense que faudrait que je me couche là... Dans l'encre noire de mes nuits ou je ne rêve jamais, ou très rarement. Et quand j'y rêve c'est jamais très bon. Mais je raconte ça une autre fois, pas là.

MAJ: Ouille. Ça viens trop vite 6h15! On a paressé jusqu'à 7h, ça va, ça va, tout va bien, on va être à l'heure, mais pour ce qui est du physique, aye... je suis vieux là.

 

Prélude, d'espoir de solitude temporaire, le livre.

J'ai pas vraiment l'énergie pour écrire ce que je voulais écrire aujourd'hui, alors je vais faire le paresseux magnanime et vous publier un chapître de mon livre en cours de rédaction. À l'origine, j'avais comme idée de faire de ca chapître le premier, mais j'ai remis ça en question un peu depuis que je l'ai écrit, mais la structure, le thème et le ton sont restés et ça va ressembler à ça.

J'avais fait une liste de thème aussi, c'est assez risible la quantité, ça devrait m'occuper pour très longtemps...

Thèmes : espoir, cynisme, le destin, le fatalisme, le réalisme, les rêves, les idéaux, l'intégrité, l'ego, l'honneur, la patience, le courage, la transparence, l'échec, tomber, se relever, la faiblesse, la tristesse, se résoudre, persévérer, les modèles, la culture, la conséquence des choix et des non choix, l'amour?

Alors, voilà, brut et pas retravaillé encore, donc c'est une version alpha, ok? Mais c'est tout à fait moi.



Espoir de solitude temporaire

Chapitre 0

Ou l'auteur tente vainement de se justifier. Notez le verbe et le complément.
Deviens tu c'que t'as voulu?
Deviens tu c'que t'avais vu?
Deviens tu c'que t'aurais pu?
T'as-tu fait c'qu'y aurait fallu?
Deviens tu c'que t'as voulu? - Daniel Boucher

Ben non. Je ne savais pas ce que je voulais. Je ne voyais pas très clairement. C'est tu une bonne excuse ça? À plat ventre dans mon lit, avec mon laptop qui chauffe sur mon drap trop épais pour qu'il puisse ventiler (le laptop, pas le drap), je fais semblant de me prendre au sérieux pour écrire ce livre. Très drôle. Je n'ai aucune idée pourquoi j'ai envie d'écrire un livre. En fait si. J'ai beaucoup d'idées mais pas vraiment d'idées réelles. L'idée avec un "I" majuscule là. Une grande idée, une idée noble, quelque chose de transcendant. Bullshit. Moi et la transcendance, c'est deux. En fait la seule raison qui me vient en tête c'est parce que je suis égotique. Je suis comme ça. Même pas dark et gothique. Juste égotique. Centré sur moi. Il n'y a rien de plus transcendant que moi même. Me dis-je. Je me crois aussi. Bullshit. Je ne me crois pas du tout, mais je vais faire semblant. Non mais sérieusement, vous allez me lire si je ne me crois même pas moi-même? J'espère bien. C'est juste pour ça que j'écris...

Et en plus j'ai plein de mauvais réflexes. J'ai attrapé ça sur le blogues. Faut pas s'en faire, c'est pas trop contagieux. J'ai envie de mettre des hyperliens partout. J'ai envie de mettre des mp3 de chansons partout. De vous faire part de mon cynisme par binettes interposées. :p . Binettes. Merde, quand même. Binettes. Il y a du vrai monde qui appelle ça des binettes et pas des smilies? J'ai envie de lire les commentaires demain matin. De regarder mes statistiques pour savoir qui m'a envoyé des visiteurs. De lire dans mes courriels de la sympathie, de la haine ou de la dérison. Mais non. Je vais faire ça comme un vrai, sans aucun de ces artifices technologiques modernes. À la dure, comme un vrai. Je pense qu'il y a un nom pour ça. Je pense en plus que c'est inspiré de l'américain. Wannabe. Hehe. Malgré tout, c'est comme ça qu'on nomme celui qui courtise la gente dame. Un prétendant. En fait, c'est la manière politically correct de dire qu'il ne baise pas avec. Ça y est. J'ai succombé. Deux paragraphes même pas et je suis déjà dans la baise. Je me demande bien ce que ça révèle de moi-même. Je vais tenter de vous inventer quelque chose là dessus.

La forme aussi ça m'obsède. La longueur, le rhytme. Je vais tenter de ne pas trop m'en faire. Mais j'aime bien quand c'est plus court que long, du moins pour les chapîtres. Parce qu'il faudrait bien que je me couche là. Écrire à une heure du matin c'est bien beau pour les jeunes auteurs remplis d'ambitions. Mais je ne suis ni jeune, ni auteur, ni rempli d'ambition. Enfin oui, mais je n'oserais pas l'avouer. Jeune c'est relatif j'avoue. Auteur, c'est plus facile de faire semblant que ça ne m'intéresse pas. Auto-défense. Mais si j'écris je suis un auteur non? Non, c'est pas mal plus compliqué que ça. Si je suis publié? Ça compte? Et pour l'ambition. Pour l'ambition je suis foutrement menteur. Mais ça, vous allez le comprendre assez vite. Du moins je l'espère. De toute manière, pour la forme, on inventera rien un soir de septembre en 2005 hein? J'ai de l'ambition, mais quand même pas tant de prétention que ça. Quand même pas tant que ça. Juste un peu moins. Ah ok. Pas mal moins. Ça vous va ça? Deal?

Le fond maintenant. Faudrait bien que je puisse raconter quelque chose de vaguement intéressant sans vous faire croire que vous payez ma thérapie en plus de la taxe sur ce livre. Comme si j'avais besoin d'une thérapie. Comme si j'avais besoin d'une autre thérapie. Hehe. C'est ça. Mais non, les jeunes auteurs ambitieux, ça n'a que deux but dans l'écriture. Se faire dire que c'est génial (même quand la critique manque de vocabulaire et déclare que c'est pourri, c'est qu'il y a un certain génie là dessous). Et baiser les jolies filles. Euh, les jeunes femmes intelligentes et sensibles là. Pas juste les jolies filles. Le jeunes femmes intelligentes et sensibles et jolies et pas trop intelligentes quand même pour s'appercevoir que l'autre là, le pas si jeune pas si auteur trop ambitieux, ben c'est ça. Mais on est au 21ième siècle non? Les jeunes femmes intelligentes et sensibles et jolies, elle sont à l'aise avec ça l'honnêteté et l'intégrité? Alors je ne tenterais pas de vous faire croire que je suis sans prétention. On assumes ok? Et messieurs, vous avez le droit de lire ce livre aussi. Il est probablement remplie d'une sagesse millénaire. Ou non. Ça dépends de votre capacité à trouver des seconds et des troisièmes degrés ou je n'aurais même pas osé en mettre. Ça vous va?

Alors on revient à la question du chanteur là. Oui, ça fait partie de la forme aussi, c'est vrai. J'avais pensé intituler ce bouquin "j'ai 243 chansons dans mon iPod". Mais je n'ai pas d'iPod. Ni non plus le courage de faire 243 chapîtres. Je suis paresseux. Honnête mais paresseux. Exactement le contraire de quand on écrit sa fiche dans un site de rencontre sur internet. Ça aura eu au moins ça de bon. J'ai compris ça. Dans le grand cycle de la vie, quand t'es rendu à spin, tu as des choses à comprendre. Me semble que j'ai lu ça quelque part cette analogie du cycle de la vie et de la laveuse. J'invente peu. Je sais. Je construit une cathédrale sur les assises déposées par mes prédécesseurs. Ou quelque chose du genre. Pas vraiment une cathédrale en fait. Quoi que j'ai bien quelques gargouilles à y greffer, des élans architecturaux immémoriaux et des vitraux colorés à poser sur cet édifice. En plus les fondations me semblent assez solides, sommes toutes. Mais ça prends des générations batîr une cathédrale. Moi je suis de la génération de la télécommande et du micro-onde! Elle est de moi celle là, j'en suis presuqe certain. Je l'aime bien. Alors c'est notre programme. L'histoire d'une génération, de la fin d'une génération, la X. Génial non? En plus ça va être ma citation musicale pour le prochain chapître. Ouais. Kurt Cobain, Nirvana. Finalement, peut-être que ça pourrait avoir de l'allure comme bouquin. Peut-être.



Bon. J'en ai quelques autres sur mon disque dur, je vous en servirais quelques-uns selon mes sautes d'humeurs... c'est loin d'être fini, mais je pense que c'est moi. C'est ça qui compte en fin de compte...

 

Minuit douze... 12:12.

Et ça ressemble à un minuit douze faudrait bien que j'aille me coucher mais ça s'enligne pas pour ça pantoute... C'est pas déterminant, ou déterminitif, ou d'ether-minant, ou autre. Mais ça ressemble à ça. Et puis, c'est pas comme si je ne commençait pas à me connaître là.

Pas que mon lendemain sera paresseux, au contraire. Debout 6h demain matin, 6h30 si on fait la grasse matinée. Pas reposant les matins. C'est bien pour ça que j'étire mes soirées, ça permet un bel équilibre en théorie (en théorie parce que si j'étire trop les soirées en nuits en presque matin, ça rends le lendemain pas très chouette en général, faut faire attention).

2005/09/26

 

Me semble

Qu'il faudrait bien que j'écrive quelque chose. Mais j'ai une chanson de collée dans la tête depuis la fin de l'après-midi...
If I say to you tomorrow,
Take my hand child come with me,
It's to a castle I will take you,
Where what's to be they say will be.

Catch the wind see us spin,
Sail away leave the day,
Way up high in the sky.
But the wind won't blow,
You really shouldn't go,
It only goes to show.
That you will be mine,
By taking our time.
Et tout ça, là. Chanson de tout les possibles et des impossibles. Genre. Et puis c'est rien pour m'aider ça, blues de guitare qui se lamente, vocales en tourmentes.
So if you wake up with the sunrise,
And all your dreams are still as new,
And happiness is what you need so bad,
Girl the answer lies with you.
C'est trop exactement ça, si j'en faisait la traduction simultanée et adpatée, ça serait parfait (mais trop, ok, je la fais pas)... Je peux bien pas avoir de mots à moi, ceux là sont bien suffisants.
Everybody I know seems to know me well,
But does anybody know I'm gonna move like hell?
Whatever ce que ça veux dire "move like hell", en tout cas, ça sonne pas mal en concordance avec quelques racines en moi...

2005/09/24

 

Banlieue assumée, habitée, subjuguée.

Je dois m'y résoudre, je ne suis pas un banlieusard. Si j'y suis, c'est accidentel. Contrairement à Martine, qui s'y retrouve après tant de montréalitées (et oh ironie, qui a sa chronique hebdo dans le journal de montréal depuis plusieurs mois!), je suis plutôt dans la situation contraire. J'ai vécu trop de banlieue dans mes dernières années, j'ai soif de ville.

Actif dans ma grande maison vide cet après-midi, j'appercevais mes voisins agglomérés au coin de la rue au travers mes vitres qui auraient sérieusement besoin d'êtres lavées. Je les entendais aussi, fenêtres sales mais ouvertes toutes grandes quand même, raconter n'importe quoi de tout ce qui ne m'intéresse pas... Je me disais que Brel, s'il avait habité ma banlieue au lieu de sa localité de France, il aurait composé les voisins au lieu des bourgeois. Mais bon, ça va, Meunier à fait le travail admirablement pour ça (est-ce que ça fait partie du patrimoine mondial quand c'est disponible sur amazon.com?)

En tout cas. Après ma session de tondeuse qui dure un CD et demi de system of a down (ça vous donne une idée de la superficie, non mais, à fond, ça enterre le moteur de ma tondeuse correctement, et ça donne certainement un swing supplémentaire dans les dénivellation de mon terrain, et oui, j'avoue, avec mes écouteurs in-ears, je pourrais passer une petite bête de presque campagne dans mon moteur de bête-à-gazon sans m'en rendre compte, mais hey, c'est pas une tondeuse de fif que j'ai là, je ne connais rien dans les moteurs, mais ça tire pas à peu près, banlieue oblige, et non, ce n'est pas un jugement de valeur sur les couples homosexuels qui peuvent bien avoir une tondeuse respectable aussi, c'est simplement l'utilisation d'un péjoratif chargé pour faire accroire que je suis un macho mécanique, malgré mes si longues parenthèses, mais qu'est-ce qu'on va faire avec ce cerveau débridé et déridé, comme un étalon apache incontrôlable? Non mais! Quoi donc!).

Faut le faire pareil, des commentaire parenthésiques 12 fois plus long que la phrase qui le supporte. C'est pas scientifique comme mesure, ok? Mais le questionnement reste entier.

Alors oui, perdu dans ma banlieue trop loin, à faire des trucs de maison nécessaires mais plates (mais pas tant que ça, ce billet a été composé entièrement pendant la tonte dudit gazon), à repenser que mes voisins m'emmerdent et que si je déteste tant la banlieu c'est en grande partie à cause d'eux, eux qui me regardent tout croche quand je vais au dépanneur acheter du lait à pied ou en skate, eux qui se révulsent que je n'ai pas de voiture stationnée dans mon entrée pas asphaltée assez récemment à leur goût, eux qui se demandent pourquoi certains soir aucune lumière ne s'allume dans ma chaumière (j'suis pas là, personne non plus, probablement que je dors au bureau par dépit d'un meilleur pied à terrre, mais ça viendra), eux qui trimment leur haies trop bien et qui sont caricature de tout ce qui me déplait tant de cette monoculture de région...

Eux qui supportent leur misérable couple avec tant que compromis que ça m'en donne envie de vomir, du mien qui n'est plus par intégrité, que je respecte tant de la mère de mes enfants, parce que c'est cette intégrité qui fait qu'on a pas décidé de continuer à se raconter des fausses histoires pour se faire à croire, parce que sinon, on construit rien de valable et qu'on ne va pas supporter une telle médiocrité, mais ces voisins ils me la larguent à voix trop haute cette médiocrité, et si j'ai des écouteurs dans mes oreilles quand je suis dehors, si je n'ai pas envie de parler avec vous sur le coin de la rue ou par-dessus la clôture, c'est que mes idéaux ne peuvent pas le supporter, c'est que je me demande ce que je fais ici...

Mais je trouve la paix aussi dans ce gazon fraîchement coupé, dans chacune des chambres de mes enfants qui s'amménagent à leur goût, dans ce petit bout de rue en cul-de-sac avec un parc au bout, une rivière, mulitude d'arbres et d'oiseaux. Tout n'est pas que gris. Et le boucher du coin de la rue, la bagelrie ou je vais déjeuner souvent, la saucisserie qui fait des merveilles à faire des cauchemards au végétariens, la petite succursale de la SAQ avec ses vins californiens, australiens, espagnols et trop peu de bières importées, le vieux petit monsieur du dépanneur la matin qui demande toujours des nouvelles des enfants et la jeune demoiselle du soir au même endroit qui rigole encore de me voir arriver en planche à roulette et que me fait des clins d'oeils coquins sympatiques et sans prétention (hey, on est lucide hein, elle a 19 ans et moi 33, ça aide d'être lucide dans l'évaluation des rapports, hein?). Et tout ça.

Et tout ça. Et ma solitude de voisins et ma voisine nouvelle qui m'énerve d'être trop gentille, mais que voulez-vous c'est une madame avec une petite fille, en plus elle aussi est séparée, mais je n'ai rien en commun avec elle sauf qu'on mets nos vidanges au bord de la rue le même soir, et j'ai soif de mes vrais voisins, de ceux qui sont sur ma liste de liens juste là à droite sur mon blog, ce sont eux que j'espère entendre trop tard le soir ou trop tôt le matin ou le samedi comme ça en fin d'après-midi...Et elle est vraiment relative ma solitude, vraiment, parce que ces voisins là, c'est voisin virtuels, ils sont tellement plus présents que mes voisins sur ma rue. La vraie vie, elle n'est pas contrainte aux adresses postales. Pas en 2005. Pas pour moi.

Merci à toutes mes voisines, mes voisins, qui sont eux-même pour de vrai, dans cet espace qui est mien. Je sais qu'il ne sont ici qu'en partie, je sais que ce ne sont que quelques facettes qu'ils nous exposent, mais c'est tellement plus vrai, plus sincère. plus réel pour moi que toutes ces assemblées de voisins ou je suis étranger, que toutes ces conceptions défaitistes et ces abandons d'idéaux, ces concessions de je ferme ma gueule de ne pas trop déranger, de ne pas faire trop de bruit, de mourir en silence de le bruit trop dérangeant des banalitées qu'ils profèrent. Un jour, voisins, voisines, je vais tous vous inviter dans ma banlieue. On va faire un party pas d'allure, la police va venir parce qu'on va déranger l'ordre public, on va ré-inventer le monde ensemble plusieurs fois, on va rire trop fort, boire et manger sans retenue, baiser dans les bosquets parce que les maringuoins sont partis maitnenant, on va se raconter tout ce qu'on aurait aimé être, tout ce qu'on est, tout ce qu'on espère encore devenir...

Un jour, peut-être. Pourquoi pas? Hehe. :)

Ce n'est pas drôle d'être réduit à conclure par un sourire ascii. Un smilie. Non, c'est drôle. :)

Je peux entendre un lol quelque part au moins?

 

Diversité

En voulant préparer un petit extrait musical pour mon prochain billet, j'ai fouillé un peu dans ma librairie musicale, toute organisée (automatiquement, hein, parce que perso c'est pas mon fort) par ordre alphabétique. Et alors que je cherchais dans les "J", pour trouver les bourgeois de Brel, j'avais la liste suivante:
  • Jacob Carle
  • Jacques Brel
  • Jane's Addiction
  • Jars of Clay
  • Jean Lapointe
  • Jean Leloup
  • Jean-Pierre Ferland
  • Jesus Jones
  • Jet
  • Jewel
  • Jimi Hendrix
  • Jimmy Eat World
  • Jimmy Page and Robert Plant
  • Joan Jett
  • Johnny Cash
Et, souriant, j'étais bien content en ce petit moment d'éternité figée (google search : éternité : 2 680 000 results : ok ça prends pas de "e" à la fin!) , de constater que mon héritage métissé est fait des grands chansonniers francophones, de musique alternative des années 80, 90 et 2000, de musique d'ici, d'ailleurs, de rock, de folk, de blues, de pop, de country... et de la musique que mon propre fils compose, avec Garage Band. J'sais pas, me semble que ça disait quelque chose de grand sur moi-même, que de mes sources, je pouvais extraire un peu plus de définition de moi même. Ou alors j'ai passé trop de temps au soleil à tondre mon gazon de banlieue. Mais ça c'est le sujet de mon prochain billet. Une chose à la fois!

2005/09/23

 

Ironie de la vie...

Ce matin, je suis à une conférence, reliée à mon travail. Dans exactement la même salle, non mais exactement la même, que dans l'histoire que je vous ai racontée hier, à l'Ex-Centris. Même si je voulais scénariser ma vie ainsi, j'y arriverais pas.

2005/09/22

 

Jeudi soir

Fini mon boulot pour la journée. Fini un long billet. Encore en ville. Hum, je fais quoi ce soir de ma liberté de célibataire? Dans le genre social là, avec tout plein de monde ou un peu moins? Les suggestions sont les bienvenues...

MAJ: merci à Bruno pour scotch bien vieilli et conversations toujours aussi intéressantes. Ah oui, et upgrade de mon kit de "je dors au bureau" (oreiller supplémentaire et matelas gonflable, c'est fou comme je me contente de peu par nécessité!).

Bon là je pense que je vais aller sur le pilote automatique à un endroit ou la barmaid sait reconnaître mon sourire... Déjeuner demain à 8h, faut quand même pas que je me couche trop tard. Ou alors faut quand même pas que je me couche tout court. Hehe. Pas grave. I can manage that. Au pire, non mais au pire. je vous reblogue des conneries avant de me coucher quelque part cette nuit. Au pire...

 

Ha, c'est ça que je voulais vous raconter, finalement!

Ah. Enfin. 16h30 je quitte la maison. Je laisse mes petits pour 30 minutes tout seuls. Ma grande est bien capable de jeter un oeil sur ses frères. Surtout s'ils jouent au gamecube, très tranquilles, hypnotisés. Bon, pour l'instant je ne vais pas m'en scandaliser. Leur mère va venir les ramasser dans une demi-heure. C'est ok. Moi je quitte. Ne vous méprenez pas. J'aime bien arriver avec mes enfants, plus que tout. Mais j'ai fait la paix avec l'idée de partir aussi. Voilà.

Et maintenant, j'ai envie de vous raconter une histoire. Je fais de l'exhibitionnisme de laptop dans l'autobus là. Fuck it. Oui j'écris sur un laptop dans l'autobus. Get with it les curieux. Ma fille me disait ce matin j'en reviens pas tout ce que tu fais avec cette petite affaire là (dixit le laptop qui joue de la musique, des émissions télé et qui me connecte à mon monde internet, elle comprends tout ça trop facilement). Oui c'est ça. C'est mon nexus Raphie. Un nexus c'est comme une connexion essentielle au monde. Ou quelque chose comme ça, tu comprends? Ben oui, c'est évident qu'elle dit.

Alors je voulais vous raconter l'histoire de la première femme que j'ai aimé pour de vrai après celle que j'ai aimé très longtemp. Parce qu'au début je pensais que je pourrais intellectualiser tout ça et expliquer l'amour, l'intelligence émotive, la sagesse et ce que c'est qu'être romantique dans un cadre intellectuel de recherche philosophique. Non. Je ne peux pas. Je ne suis plus comme ça. Avant, ça aurait été facile. Avant, c'était tout mathématique et chirurgical ces histoires. Avant c'était tout calculé et découpé au scalpel ma vie. Avant, je me pratiquais tout seul l'ablation du coeur et des sentiments, quand je pensais que c'était mieux ainsi. J'étais con et d'une précision abominable, il va sans dire. Je croyais même que je souffrais moins ainsi...

Parce que, entre vous et moi, aimer "pour de vrai", avec les guillemets et tout, ça veux dire quoi? Ça veux dire qu'il faut que je garde un peu de cet esprit didactique pour vous expliquer ce que je pense que ça veut dire, "aimer". Ensuite je dois vous avouer que j'ai été tellement incompétent dans le domaine. L'intelligence émotionnelle, ça passe par l'honnêteté malaisée, souvent. Et je dois, avec humilité, déclarer que je suis encore en train d'apprendre, et que le peu de lumière que je peux jeter sur le sujet n'est que l'éclairage vacillant de ma flamme toute dansante dans le vent de mes incertitudes. J'aime bien cette image, malgré qu'elle soit si glauque, parce qu'elle est vraie. Ça commence là, il me semble.

Oui. Alors je vous ai déjà raconté que je savais que je ferais cavalier seul depuis janvier 2003. Ça aura quand même pris presque toute une autre année avant que je ne me décide à rencontrer d'autres femmes. Je trouvais ça normal, ce délai de deuil, après avoir été si longtemp avec celle qui est la mère de mes enfants. Bon, je dois le concéder, elle c'était autrement. C'était plutôt rapide. C'était baume sur baume sur baume sur les cicatrices que je lui avait affligé. Ça va. J'ai compris ça. Une fois que c'était clair comme situation, je n'avais vraiment pas de problème avec ça. Whatever comme disent les polonais.

J'ai timidement commencé à tenter de rencontrer d'autres femmes. Par les moyens que j'avais à ma portée, vous ne serez pas surpris d'apprendre que ça s'est passé par internet. Je suis à l'aise là. C'était très bien. Par mots interposés. Hehe. Je pense que je suis à l'aise là dedans. Trop peut-être. Alors j'ai répandu mon âme. J'ai appris tout pleins de trucs. Vraiment. Discuter avec des femmes sereines de leur séparation, sereines de la paix qu'elles pouvaient procurer à leur(s) enfant(s), ça m'a permis de refaire mon identité de père qui n'est pas un conjoint. Merci à toutes celles là, elles n'ont même pas idée. Après quelques mois, j'étais près à rencontrer de ces créatures bizarres en personnes. Pas juste prêt, j'en avais vraiment besoin.

Mais j'ai du faire un autre deuil auparavant. Celui de l'amour romantique. Parce que voyez-vous, en 2003, ha quelle belle époque... en 2003, un idéaliste ça écorche un peu. Quand je dis que je suis romantique, si je me permet même de le déclarer, c'est que pour moi ça appelle à l'absolu. Je sais, je suis fatiguant avec ça, désolé pour celles qui ont du en porter un fragment. Mais j'ai l'idéal romantique du siècle des lumières. Pas celui du souper avec bouteille de vin rouge au resto italien. En tout cas pas par défaut. Pour moi, romantique ça veut dire "qui plonge". Ça veut dire "qui y croit". Ça veut dire "qui s'y investit". Mais bon. C'est pas facile ça, au 21ème siècle. Ça fait une approche un peu lourde, comme un B-52 sur une petite piste de brousse.

Alors j'ai raffiné tout ça un peu. Je me suis dis "hey, peut-être que ça se peut pour de vrai une fille qui n'a aucune attente". Ouille. Peut-être. Mais mon expérience me démontre que malgré tout ce qu'on dit, c'est très rare. J'ai eu deux tentatives d'atterrissage vraiment mochea. C'est moi qui a tiré sur le manche à balai bien avant que mes roues touchent le sol. Ça a donné entre autre ce poème. Ensuite, j'ai apprivoisé l'idée d'engagement et de non engagement. À divers degrés de succès. Ok, j'avoue, ça a rendu quelques demoiselles très tristes. Je m'en veux encore pour ces histoires, elle ne sont pas expiées, ou à peine. Ça viendra.

Puis j'ai rencontré une femme extraordinaire. Vraiment. J'étais rendu à me dire que de faire des compromis, c'était pas mal un recette absolue pour l'échec. Je le crois encore. Et sur plusieurs mois, j'ai correspondu avec cette femme qui me laissait découvrir une sensibilité en elle qui m'assoiffait vraiment. Je suis comme ça, vous savez. À milles pieds de distance, j'hésite pas, je choisis toujours la plus jolie, j'ai pas de gêne de mes ambitions et de mes désirs... et puis, je sais ce dont je suis capable! ;) À cent pieds, j'écoute, j'analyse, j'évalue, je m'immisce. Ah. Je cherche les intelligences. Alors là les trop jolies mais imbéciles, elle ne tiennent pas le coup. Et les pas mal chouettes mais très articulées, elles reprenant du poil de la bête.

Ensuite, je m'approche tout près. Mais vraiment près. Moi je suis comme ça. Quand je désire, c'est au complet. Pas à moitié. Je suis passionné. Et quand je découvre, en plus d'un joli minois (mais c'est relatif) et d'une intelligence affirmée (sans prétention) un coeur qui palpite, une sensibilité, une tendresse, une lucidité émotive, c'est le coup de foudre. Juste là. De même. Alors j'ai eu cette femme, qui m'a plu énormément dans sa simplicité du moment et dans sa complexité de vie. C'était quelque part à l'automne et après plusieurs mois de messages agréables mais décousus, sa vie lui laissait assez de répit pour m'inviter au cinéma. Pour faire exprès et tourner le fer dans la plaie, à l'ex-centris, cinéma de répertoire. Sur un thème familial, sociologique et quasi théologique. Elle avait un front qui me plaisait énormément cette demoiselle! J'ai bien sûr accepté. Tout de go.

On s'est rencontré sur St-Laurent. Elle était très jolie. Plus petite que moi, les yeux gris pétillants, les cheveux juste assez décoiffés. Revêtu de mon parka et de mon foulard noir de 12 pieds, j'ai su immédiatement qu'on se plaisait. Café. Ciné. Ouf. Discussion passionnée. Marche de beaucoup beaucoup de coins de rues. Pas mal plus que nécessaire. Bise, bise, oui, oui, on va se revoir. Je flotte. Je suis sur ce nuage incandescent. Mon chum JF qui me ramasse après son shift de boulot ridiculise mon air béât. C'est ça. Oui. J'ai les yeux tellement brillants qu'il n'aurait même pas besoin d'allumer ses phares. Ok, presque.

Alors on s'est revu pour sûr. Me souviens même pas le contexte. Encore une sortie. Souper chez elle je crois. Oui c'est ça. Vins et fromages ça me reviens. Vraiment une belle soirée. Vraiment. On rigole. Vraiment. Complicité sans compromis. Wow. Mais je suis un peu idiot. Ok, très idiot. J'ose pas. Mais c'est compliqué vous savez? Et elle est gênée juste assez, pas trop, et moi, comme un idiot, je souris. Elle va me reconduire au métro. Et elle m'assassine. Parfois j'ai besoin de ça. Hey, Sylvain, pourquoi tu m'embrasses pas?. Rire gêné. Heu. Je pense que j'ai pas de bonnes raisons. Non, je ne pense pas non plus. Feu d'artifice. Wow. Ses lèvres sont si douces. Et j'avais besoin de celle qui saurait me poser cette question, sans me remettre en question au complet, mais aussi sans compromis faible ou pratique. Je l'ai tellement aimé à ce moment là. Mais je n'étais pas encore prêt à lui dire. Je l'ai quittée sur le même nuage que les deux ou trois fois précédentes, mais cette fois je savais qu'elle était à moi et moi à elle.

Ensuite, la fois d'après, elle m'a invité chez elle un après-midi quelconque. Hehe. Comme si. J'ai encore fait l'idiot. J'ai dis oui, oui, ça va, à demain. Elle m'attendais. Depuis très longtemps j'ai su ensuite. On se désirait tellement que la moitié de nos vêtements n'ont pas survécu le couloir. Dans son lit, sa peau sur la mienne était d'une douleur si douce que j'en avais envie de pleurer. Et parce que dans ces moments la providence nous fait toujours des clins d'oeils, et parce que j'étais d'une naïveté affolante, on s'est rendu compte qu'on avait pas de condom. Si dévêtus et si dépendants d'un si petit morceau de revêtement. Vous n'avez jamais vu deux imbéciles heureux rhabillés trop vite dans un dépanneur vietnamien avec un si grand sourire peinturé dans le visage.

C'était encore mieux. Comme si cette interruption était nécessaire à notre passion. Comme si c'était scénarisé ainsi. Je dois avouer que dans le rôle de la femme assumée, elle était casting à souhait. Et nous avons consumé nos désirs dans une passion sans retenue. Ainsi. Soit-il. Elle a pleuré. Ça m'a ébranlé. Je l'ai serrée plus près de moi. Au creux de mon épaule. Elle me disait, ça va, ça va. Ça allait, parce que ça passait. Des mois trop longs depuis le départ du père de son fils après à peine quelque mois de grossesse. Mais elle avait persévéré. De toute la vie, de sa vie de mère, de femme, de fille, d'artiste. Elle m'a viré à l'envers. Encore. Et je l'aimais. Mais je ne pouvais pas lui dire. Parce que dire "je t'aime", c'était chargé d'une promesse que j'avais peur de faire.

Mais elle était pas mal plus intelligente que moi. Pas mal plus sensible aussi. Elle a su m'apprivoiser. Rapidement. Un après-midi, alors que nos vêtements s'évaporaient encore si rapidement dans le couloir menant à sa chambre, je lui ai dit. "Je t'aime". Ouf. Oui. "Je t'aime". "Pour de vrai". "J'assume". "Je t'aime au complet, je peux?". "Oui, tu peux". On s'est aimé durant des mois. J'ai vécu des moments inoubliables avec elle. Des jours, des soirs, des matins, des nuits. Tendres. Sourire au lèvres. Paix. C'était jamais compliqué avec elle, en surface. Mais ce n'était jamais non plus abruti en profondeur, juste pour faire semblant, non, pour une fille si habile dans le cinéma, c'était d'une véracité si touchante.

Après plusieurs mois, au printemps, on s'est quitté. C'était le plus beau départ de ma vie. Doucement. Lucidement. Ma vie trop compliquée, la sienne, ça n'allait pas. Mais sans fracas. Sur du Blue Rodeo, nous avons fait l'amour dans la cuisine, sur son matelas déplacé à cause de rénovation dans sa chambre, nus toutes les fenêtres ouvertes dans un quartier ou les ruelles sont très fréquentées, en plein jour. C'était si beau. Paisible. Je dis le printemps mais j'exagère, c'était à peine la fin février, à peine. Mais elle réchauffait mon coeur à un tel point que les fleurs étaient déjà en bulbes précoces.

Nous nous sommes quittés sereins. J'avais réappris à dire "je t'aime". Sans que ça fasse trop mal. J'avais appris à laisser parler mon coeur, j'avais appris que ça valait mieux ainsi. Comme dans un film de David Lynch, qu'elle aimait tant pour ses ambiances caustiques, j'avais su naviguer avec elles les incertitudes et les démons qui m'habitaient. Après elle, je n'ai dit "je t'aime" qu'une seule autre fois depuis. Parce que quand je dis ça, c'est parce que ça me coûte tout. Parce que je ne retiens plus rien. Parce que je capitule ma raison à mon coeur et que je soumet mon coeur à ma raison.

Depuis ce temps je n'ai dit je t'aime qu'à une seule autre. Parce que pour moi dire "je t'aime" c'est faire une promesse. Une promesse douloureuse. Une promesse entière. Une promesse de tout ce que je suis. Du meilleur et du pire. De manière lucide, oui. Je suis un romantique. J'aime une à la fois. C'est un investissement de tout mon être. Ça pèse lourd aussi. J'en attends autant en retour. Je suis un passionné. Un idéaliste. Un foutu romantique fini. Désolé. Je n'ai vraiment pas envie d'être autre chose. Et je suis en paix avec ça. Je sais qui je suis maintenant. J'aime ce que je deviens. Entier. Intègre. Imparfait. Conscient d'être imbécile parfois. D'être jaloux. D'être trop aussi, à l'occasion. Mais toujours lucide. Jamais froid. En tout cas, j'espère que non.

Et celle qui saura cueillir le respect que je lui porte, celle qui saura être tout pour moi comme je désire être tout pour elle, celle là, Elle, avec un "e" majuscule, je saurais la combler. Parce que malgré tout mes mots ici, conséquence triste de ma solitude de vie, rançon de mon délire de célibataire, parce que cette femme qui saura combattre mon désarroi et ma bêtise, je l'aimerais. Trop. Vraiment trop. Elle saura le porter. Elle saura mon allégeance à elle. Au complet. Au complet. Ça coûte cher, vous êtes prévenues d'avance. Je veux tout. Mais je vous promet tout aussi. Sérieusement, un romantique comme il ne s'en fait plus. La sagesse, alors, l'intelligence émotionnelle, pardonnez-moi, mais ça sera pour un autre billet...

 

C'est tu pas beau comme paroles ça?

Parfois, les mots se placent tout seul dans ma tête...
Si on m'abandonne dans l'oeil de l'ouragan
Et que dans mon coeur il tonne d'absences et de vents
Même la lune pleine ne pourrait me consoler
Car elle reflète ma peine dans sa triste beauté

Quand l'esprit me gèle en voulant tout démêler
Et que la peau me pèle d'avoir trop tremblé
Aucune substance n'arrive à engourdir
Toutes ces images intenses que je voudrais fuir

Quand dans la pénombre la solitude vient s'offrir
Je recherche mon ombre pour m'y retenir
Toujours ce vertige m'attirant dans la peur
Des forces qui me dirigent vers un sombre ailleurs
Je vous fais confiance pour trouver l'artiste et la musique. Deux morceaux de Rubyjam à la première bonne réponse... bonus si vous n'avez pas utilisé Google...

 

Raconter des histoires

C'est vraiment pas fameux ce que j'ai écris ce matin. J'avais oublié pourquoi j'aimais mieux raconter des histoires qu'écrire des essais...

 

Trio conceptuel de contenu intemporel (n'importe quoi!)

Bon ça tombe bien ce matin parce que j'ai tout plein de matériel pour écrire mon billet, je n'ai pas eu besoin de creuser très loin pour trouver de l'inspiration... Déjà les commentaires sur mon billet précédant contenaient pas mal de moëlle après l'os pour en faire un suivi bien juteux (destin, contrôle, évènements, trouble shooting personnel, conditionnement, éducation, lucidité, naïveté, réponses convenues... ouf! je pourrais faire très long avec tout ça!). En plus je suis tombé hier en fin d'après-midi sur la question de Magenta (ou j'ai posté une réponse de nerd), sur la relance d'Alex et la discussion qui s'ensuit chez Tchendoh. Et tout ça, je vais tenter d'attacher ça ensemble. Notez le bémol ici. Effort. Tentative. Essai. Dans le sens premier du mot (un des jolis mots français qui s'est anglicisé, ça arrive plus souvent qu'on le pense, ou du moins ça arrivait).

Donc, dis-je, bégayais-je, tentais-je, écrivis-je, ce matin je me suis ambitionné à vous écrire sur l'intelligence émotionnelle, la sagesse et le romantisme, juste comme ça, pas que j'avais rien à faire au contraire, mais parce que de flusher ma cervelle de ces idées en les couchants sur électrons agités va me permettre d'être plus concentré sur mon travail pour le reste de la journée. En théorie.

De plus, pour me tordre le cortex de manière significative, je vais aussi tenter d'aborder ces trois concepts dans leur interelation en évitant leur définition commune d'aujourd'hui, en les abordant dans la sémantique réelle de leur profonde signifiance. Tout le monde sait bien que de rédiger des phrases comme la précédante ne sert qu'à masquer son ignorance en proférant des mots trop riches qui tombent sur le coeur comme un glaçage exagéré sur un gâteau maison pas très réussi, mais j'assume la dichotomie entre le philosophe intellectuel idéaliste en moi et le cynique décapant qui l'envoi chier à tour de bras. D'ailleurs le cynique baise pas mal plus souvent que le philosophe, ce qui lui donne un avantage certain dans le département de la raillerie, me dois-je d'ajouter par intégrité intellectuelle.

Mais, je me dois de mettre une pause à votre lecture, parce que j'ai besoin d'aller prendre une douche. Pour vous, ce ne sera qu'un point au bout de cette phrase, mais pour moi ça sera un oasis de rafraîchissement et de bien être intense, mais je peux tu raconter n'importe quoi moi sans même vraiment faire d'effort, quand même, m'efforcais-je de constater alors. Alors. Dans ce petit point, il y avait une heure. Bon ça aide pas là que le dernier des épisodes des Invincibles ait terminé son téléchargement sur mon laptop pendant ma douche. Pas du tout. Je LOL tout seul dans ma cuisine là. C'est très bien fait comme petit divertissement ce truc. Ça essoufle la candeur intellectuelle des affaires de même. Me sens pas très allumé pour écrire ce que j'avais décidé d'écrire. Zut. Je faire quoi avec ça moi maintenant?

Je vais faire semblant que c'est une stratégie toute étudiée, je vais faire semblant que c'est un style que je tente de me donner, cette idée de publier la première partie le matin et la suite plus tard dans la journée. Hehe. Oui, je pourrais faire ça. Je ne vois pas vraiment ce qui va m'en empêcher... Tiens, je pourrais même prétendre que ce geste est tout à fait en concordance avec le sujet que je veux traiter. En tout cas, j'ai quelques heures pour trouver comment...

2005/09/21

 

La vraie vie est dans le gris

Je ne crois pas qu'on soit complètement maître de son destin. Ça voudrait dire qu'on peux tout contrôler, ce qui n'est pas le cas. Par contre, je suis convaincu qu'on est pas mal plus efficace qu'on peut le penser au préalable pour se prendre en main. Alors quand je me trouve laid le matin je fais quoi?

Je retourne dans la douche. Je refais du café. Je reboot la journée. J'enfile une de mes paire de jeans préféfée avec un t-shirt confortable (je n'ai pas de t-shirt pas confortables, pas de chance de me tromper). Je me dis que je suis chanceux de pouvoir travailler de la maison. C'est tout un privilège en cette journée qui débutait mal. Il fait beau. J'ai plein de raisons d'être heureux.

Mais je suis lucide. J'accepte qu'on peux se trouver moche des matins, que c'est normal. Je ne vivrais pas de psycho-pop du toujours content, toujours souriant, c'est tout ce que je déteste de la vie cette attitude de noir et blanc, de jamais de nuances. Quand j'aurais fini de régler quelques crises matinales concernant mon boulot (hey, le gars qui lit bon blogue perso et chez qui j'ai un serveur d'hébergé, c'est encore plus down que moi ce matin chez vous!) je vais vous parler d'intelligence émotionnelle. Un autre concept galvaudé que j'aimerais bien rebaptiser à son nom d'origine un peu poussiéreux mais plus porteur, la sagesse...

 

Y'a des matins...

Y'a des matins, comme lundi matin, ou je me lève, je me prépare, je me regarde et je me trouve beau. Je me sens un peu con quand j'y pense, j'ai toujours un petit sourire en coin et la commissure des yeux qui plisse un peu quand je réalise ce que je suis en train de penser, et je poursuis ma journée. Et général, ça ne change pas grand chose au cours de ma journée.

Y'a des matins, comme ce matin, ou je me lève, je me prépare, je me regarde et je me trouve laid. Je me sens un peu bizarre quand j'y pense, j'ai toujours une moue songeuse et la commissure des yeux qui plisse un peu quand je réalise ce que je suis en train de penser, et je poursuis ma journée. Et général, ça ne change pas grand chose au cours de ma journée.

Y'a des matins, je suis super heureux et rien ne peux me m'ébranler. Y'en a d'autres ou je suis fragile et tout me semble pire. Pourtant, il n'y a pas vraiment de raison ou de circonstances différentes entre lundi matin et ce matin... J'y réfléchis en ce moment. À clavier haut.

2005/09/20

 

Auto-dialogue assumé

Un truc intéressant de la solitude (de couple, parce que hein, avant que toute ma marmaille se couche, je ne suis pas solitude du tout, mes oreilles qui bourdonnent encore une heure après que tout le monde dorment vous le confirment), donc un truc intéressant avec la solitude c'est de dialoguer avec soi-même...

- Hum, 10h30. On devrait peut-être aller se coucher (mes voix sont comme ça, elle se parlent au "on").
- Non. Anyway, on s'endort jamais avant 1h du mat.
- Oui, mais si on se couchait plus tôt peut-être que...
- Ah come on. On a plein de blogues à lire en plus.
- Ah toi pis tes blogues, ça m'énerve! Allez on va se coucher là. Il est rendu 11h30!
- Calisse moi patience là.
- Écoute, on ne passe plus de temps ensemble au lit.
- Crisse moi patience!! Le self-sex c'est tout mignon quand c'est raconté par une femme, mais pas un homme, j'sais pas, ça perd son charme. Et j'ai vraiment pas envie là.
- Ah je parlais pas de ça, pervers.
- Moi non plus d'abord.
- Hey, il est minuit trente là, je pense qu'on est fatigué.
- Moi aussi, t'as raison.
- Ahhh. Je t'aime.
- Moi aussi, mais ça me rends un peu mal à l'aise de m'aimer de même.
- On ne serait pas dû pour avoir un corps féminin tout collé contre nous là?
- Me semble.
- Me semble.
- Mais tu sais, je te trouve superficiel quand tu penses des affaires de même.
- Moi aussi, tu sais que j'ai de la misère avec ça, cette dichotomie là.
- Bon je te gage que tu t'enlignes pour bloguer là dessus là. Pas ce soir!
- Ok, demain.
- Ok, demain.
- Tu dors là?
- Non, je suis toi-même le twit, si tu peux poser la question je peux répondre!
- Ah oui, c'est vrai. Ouais, j'pense que je suis fatigué là... ouais, j'pense que je suis fatigué.

Clac. Refermer le couvercle du laptop. Clic. Éteindre la lumière...

2005/09/19

 

Art Urbain + Dissidence Média

Star Aquademiettes

Au coin Mont-Royal/St-Denis ce midi. Pas certain que ça sera encore là demain matin!

 

Citation en titre

J'ai presque décidé de mettre cette phrase en sous-titre de mon carnet ici:
... parce que je pense que l'écriture permet une vraie reconstruction: elle redonne un sens à ce qui s'est effondré.
Nelly Arcan, dans une entrevue au VOIR, septembre 2001, au sujet de son mémoire de maîtrise, sur le rapport entre l'écriture et la folie. Tiens, ça doit rappeler à quelqu'un que j'aimerais bien lire le sien...

D'ailleurs, j'en suis à la moitié de Putain, je ne suis pas vraiment certain que j'apprécie. En fait, oui, j'apprécie le style, la manière dont c'est tissé, la forme me tanne un peu mais pas tant que ça, le fond et le propos reste intéressant. Je vais attendre de le terminer pour donner ma cote d'appréciation, mais c'est certainement un livre à lire, c'est de la littérature contemporaine québécoise qui vaut la peine. Dire que j'hésitait entre ça et soutien gorge rose et veston noir. Je sais, c'est pitoyable.

Mais je suis un insatiable curieux. Je risque même d'aimer ça aussi, malgré que sa chronique me tape sur les nerfs la plupart du temps (en passant vous avez vu la photo cette semaine! Rafaële, non! Please! Pas des souliers de même! Ça gâche toute ta pseudo-pause. Nu-pieds s'il vous plaît, un peu de décense quand tu t'étends sur ta hanche!). D'ailleurs, je ne suis pas d'accord avec Alex, ce n'est pas Matthieu qui devrait remplacer Rafaële. Non. Je ne sais pas qui encore, je n'ai pas eu la révélation, mais je travaille là dessus là.

Clara Ness? Marie-Sissi Labrèche? Jeune auteures en devenir, laissez-moi un commentaire ici comme seul pot de vin, je suis cheap de même, dans le sens de pas cher hein? Pas dans l'autre sens (non, je ne reservirais pas ici le même procédé que dans le billet précédant).
Voilà. C'est tout ce que je peux vous écrire entre la fin des devoirs et le début du dodo. J'ai reporté ma vaisselle juste pour vous écrire ça là, j'espère que vous appréciez.

 

Comme un cheveu sur la soupe

Depuis que je vous ai écrit que c'était surréaliste que la mère de mes enfants me déclare que j'avais l'ai d'un rocker, j'arrête pas de penser à ça. Je n'en dors pas, j'obsède, je me dis que vous devez avoir une image ternie de mon pauvre moi depuis cette déclaration choc. Hehe. Pantoute. J'vous niaise.

Mais malgré tout, vous ne pouvez pas saisir la pleine portée du commentaire sans un peu de contexte historique. Et puisque que c'est exactement le genre d'histoire colorée et sans grande importance pour l'amélioration de la condition humaine sur la planète, et surtout, surtout, parce que parler de moi c'est ce que je fais ici (pas juste ici, mais ici c'est moins pire, c'est un des objectifs de l'endroit) je vais vous déblatérer le pourquoi du quoi (c'est ça) et la manière du comment (ça se dit ça? ça s'écrit en tout cas).

Et après cette phrase d'une parenthèséitude assumée, oui, oui, si Nelly Arcan fait des phrases d'une page et demi (avec des virgules partout et pas des points) pour exprimer le train fou de ses pensées et nous plonger dans le délire qui habite sa putain, je peux bien (et même si je ne pouvais pas) vous faire sévir toutes les parenthèses qui sont dans mon cortex mémétique (buzzword!) digne du Xanadu de Ted Nelson (pas celui d'Olivia Newton-John). Je suis prétentieux de même...

Alors, alors, ou en étions nous avant ce paragraphe lui-même parenthèse? Avant cette élipse de précision, avant cette interruption au cours de mon récit? Si j'avais un éditeur, ce paragraphe aurait été scrappé. J'en ai pas. J'en veux pas. Désolé pour les puristes, mes billets sont truffés de rallongis et des fautes d'orthograppes aussi. Grappes parce qu'une ne vient jamais seule. Ça commence à ressembler à un gars qui ne veux pas vraiment raconter son histoire, qui tourne autour du pot (aux roses), qui étire le temps pour passer à un autre sujet là, finalement. Mais je ne suis pas si con, je sais bien que vous avez tout votre temps, non mais sinon, qu'est-ce que vous faites à lire mon blogue!

Donc. Dis-je. Écris-je. Il y a jadis longtemps, disons environ le 23 janvier 2003 pour prendre une date comme ça au hasard, mon couple foutait le camp et prenait l'eau de manière critique. En fait, le couple, parce que le mien il n'existait plus. Le notre non plus. Usé. Fatigué. Magané. Pas résisté. Dans des circonstances dignes d'une autre billet, j'étais amené à conclure que c'était kaput. On avait bien essayé de persévérer. On avait quand même réussi à faire trois magnifiques enfants, dans tous les sens du mot (seuqifingam?!). On avait quand même eu de belles années. Des moments fantastiques dans tous les sens du mot (seuqitsatnaf). On avait passé aux travers des automnes de difficultés et des printemps d'espoirs. Mais nous étions maitenant dans un hiver qui n'en finissait plus. Comme si l'été n'existait plus, dans tous les sens du mot (été).

Alors, disons comme ça le 23 janvier 2003, j'ai su que notre union, notre communion, entamée un 23 décembre 1991 sur des airs de Nirvana au chic Bar Chez Maurice de St-Lazare, où même les pseudo-cowboys modernes avec des bolos et des bottes qu'eux seuls savent porter, tout comme leur coupe Longueuil, où même ce soir là les cowboys s'entrechoquaient aux pseudo-grunges que nous étions, avec mes jeans mauves et mes bottes à 14 trous que seuls ceux-ci peuvent porter, tout comme leur coupe pearljamesque, mieux décrite comme cheveux longs laissés à eux même, ce soir là, à bout de souffle je dois l'avouer, ce soir là, nous nous sommes enfin embrassés, après des mois de convoitise commune, d'union d'âmes et de complicité. Tout ça là, c'était fini maintenant.

J'avais le souvenir des regards que nous nous échangions, ce soir là, ou elle m'avait téléphoné pour me dire, viens me rejoindre, j'y serais. Ça m'a marqué. Une femme qui prends les devants, plus vite que moi et mieux souvent, effrontément un peu, ça m'allume encore aujourd'hui (prenez-en note mesdames). J'avais remué ciel et terre, enfin pas vraiment mais quand même emprunté 40$ à mon frère et difficilement convaincu JF que sa Pinto tiendrait le coup, avec des arguments massue (je paye la bière, et en plus Isabelle sera avec son amie Claudine... tu sais, elle là!). Bon, même sans cet argumentaire solide il aurait probablement acquiescé, qu'est qu'un gars (de 19 ans) peux faire un dimanche soir à Châteauguay, quand la rivière est rendue tellement brune que plus personne ne va s'y faire pendre les pieds au bout du quai? Non mais. C'est ça. Nous nous sommes engouffrés dans sa mythique pinto blanche et jaune et avons affronté la route (45 minutes, on roulait pas pire vite) avec Jim Morrison qui défonçait les speakers. The future is uncertain and the end is always near...

Et bien sûr elle avait eu une bonne raison de me téléphoner. Elle voulait un lift... Elle est comme ça, elle demande, si elle a besoin. Raison de plus de convaincre mon comparse parce que j'avais déjà dis oui à la demoiselle et que je n'avais pas de voiture. Mais ça JF était pas obligé de le savoir avant qu'on parte (hehe, je pense qu'il viens juste de l'apprendre là pour être franc!). Arrivé à sa maison, curieusement située sur un rang pour une fille si urbaine (elle détestait la campagne) c'est sa mère qui viens nous répondre. Wow. Je connais dorénavant la provenance de ce sourire mortel. Heu, bonjour...soir... madame. Ah tiens, c'est toi ça Sylvain. Euh oui! Je t'imaginais d'une locution plus fluide pour avoir ainsi charmé ma fille, jeune homme. Zut. Je fais quoi là? Hehe. Mais c'est l'éclat de votre sourire qui m'assène madame, que je rétorque avec le plus beau des miens sur les lèvres. Clin d'oeil complice qu'elle me fait. Isa, tes amis sont arrivés! Ok, on arrive. Et là il y a eu comme un ralenti de la vie, elle descends les escaliers et j'entends Foxy Lady de Hendrix.

Sa mère, juste au moment ou nous franchissons le pas de la porte, me dit : Sylvain, prends en bien soin de ma fille. Et c'est à ça que j'ai pensé en premier ce 23 janvier 2003 au soir. J'ai tout essayé Louise. Mais j'ai pas réussi...


(la suite plus tard, c'est juste la moitié de mon histoire d'aujourd'hui ça... Ok, je pense qu'on est rendu plus tard, voici la suite)

Alors voilà. J'ai su. J'ai su que c'était fini. Comme ça. Sans tambours ni trompettes ni orgue lugubre ni violon lancinant. Elle n'était même pas là. Encore partie. Scénario des derniers mois et des suivants. Sauf que maintenant, moi aussi je partais. Et comme ça, comme pour refaire le scénario d'antan, nous partions. Nous étions encore dans la même maison, avec les même enfants, les mêmes tracas, les mêmes soucis, mais on savait que c'était fini. Si on ne savait pas complètement, on savait au moins assez. À 51% encore on doute. Mais rendu passé 80%, ça commence à être douteux comme retour. On se pardonne combien de fois avant de perdre le respect? On se déteste combien de temps avant d'abdiquer? Aujourd'hui, pour être plus pratique avec ma mémoire et pour que ça soit plus facile à raconter, je mets une date.

Mais ça avait commencé à partir il y a quelques années. Quand elle me disait, on s'est marié trop jeune. Je n'était pas prête. D'avoir eu notre fille, ça on ne le remettait jamais en question. Mais de s'être engagé devant Dieu et les hommes, à 21 ans, c'était trop. C'était étouffant. Alors elle est partie prendre de l'air. Moi aussi. En parallèle, nous nous sommes disjoint. Et le plus drôle de tout ça, c'est qu'elle changeait, moi aussi. Drôle pourquoi? Drôle parce qu'elle devenait de moins en moins celle que j'avais aimé à l'époque, de plus en plus vite. De mon côté, je retournais à ce que j'avais été avant elle, pas que j'abandonnais mes responsabilité au contraire, mais je retrouvais celui que j'étais, celui que j'avais perdu, celui que j'avais sacrifié (à tort) pour elle. Peut-être celui qu'elle avait aimé et perdu en chemin elle aussi.

Et je me suis mis à me laisser repousser les cheveux. J'ai maigri. J'écoutais beaucoup de musique, me suis racheté un discman (qui joue des CDs de mp3 quand même, j'avais pas de cash pour un ipod). Et je me suis mis à recommencer à sortir. Enlevé l'anneau à mon annulaire gauche, annulant ainsi la raison de sa dénomination, faire un doigt, c'est pas juste avec le majeur. On se séparait la garde des enfants tout en habitant dans la même maison, mais pas dans le même lit, oh non, pas dans les mêmes horaires, pas dans les même dispositions. Et pour fuir cette vie, parce que par grand bouts je devais résister pour ne pas m'enfuir à tous les jours, je devais m'occuper de mes enfants, je n'étais quand même pas pour capituler là dessus, c'était le plus important, la seule chose que je pouvais prétendre avoir un peu réussi, ces enfants, alors on s'évadait chacun son soir dans les bars de la ville, pour fuir la banlieue, pour fuir la vie trop lourde, pour fuir l'autre.

Ironie du sort, parce que le sort c'est ironique de nature, on se retrouvait à 500 pieds l'un de l'autre quand on sortait le même soir si on avait trouvé une gardienne. Elle au bar St-Laurent, coin St-Laurent et St-Viateur. Danser les rythmes du monde et coller sa peau sur des teints basanés, qui savaient danser toutes ces horreurs que je déteste, la salsa, le kompa, le merengue et ces musiques exotiques venait enterrer les platitudes qu'ils lui racontaient pour la séduire, elle en reine assumée les avaient tous à ses pieds. Ou ailleurs, sûrement. Un coin de rue plus haut, St-Laurent et Bernard, j'allais au Syndrome, recommandé par Fred, l'ex chum de la cousine de l'ex rencontré dans mon dernier souper de Noël avec sa famille. Bar alternatif, bruyant, j'allais me lancer dans le moshpit sur des riffs électriques, dévorer des yeux des suicide girls, des filles punk pas de seins, leur peau bardée de métal et d'encre, qui me crissaient des coups de pieds dans les chevilles quand je leur racontais mes âneries, coup de pieds qui voulaient dire embrasse moi l'idiot, arrête de parler.

Ça aura duré quelques mois de vie en pistes rectilignes, en parallélisme brut, pour qu'enfin on décide que c'était con de vivre dans la même maison en même temps (dans la même maison pas en même temps c'est difficile aussi, mais c'est terminé maintenant). J'ai recommencé à écrire, beaucoup. J'avais perdu ça aussi. J'ai fait le point sur ce que j'étais devenu, ce que j'avais compris, ou je voulais aller. En théorie. J'ai refait le plein d'ambitions, de rêves, d'espoirs. J'ai apprivoisé ma solitude (pas complètement) et j'ai trouvé que j'aimais bien ce que je devenais finalement. J'étais prêt à refaire ma vie. Lentement. Sûrement. J'avançais.

Parfois, comme samedi dernier, je vais encore dans le moshpit du Syndrome. Mais ce n'est plus comme avant. Parfois, quand je suis triste comme ce week-end, je me fais accroire que si je suis ben saoul, si je me garroche dans la mêlée du plancher de danse ou dans les bras d'une inconnue, je vais sevrer la douleur qui me hante, encore. Mais je pense que j'ai appris quelques leçons dans les dernières années. Quelques. Samedi, j'ai encore trop bu. Je n'ai pas vraiment apprécié le moshpit, ça ne me faisait plus d'effet. Je n'ai pas échoué dans les bras d'une jolie jeune inconnue, je n'en avais pas envie du tout. Pas du tout. J'avais des envies d'écrire, de vivre, de rire, mais samedi, je ne pouvais pas. Je vous raconterais une bonne fois pourquoi. Mais ça n'a aucun rapport avec la fille de Louise. Plus maintenant. Ça n'a aucun rapport avec mes cheveux longs non plus. Ça n'a aucun rapport avec la musique. Avec mon écriture récente oui. Mais ça vous savez tout ça...

2005/09/17

 

Tristesse, rage et détermination

À votre place, je ne viendrais pas dans le même moshpit que moi ce soir. Ça va fesser...

 

Sans raison

Ok. Donc. Mon kit de au-pire-je-dors-au-bureau est rendu sur le plateau. Pas que je pense que je vais dormir, mais au cas ou, c'est moins pire que l'alternative je-retourne-dormir-dans-ma-banlieue-lointaine-ça-coûte-40$-de-taxi. Mais bon. J'ai utilisé cette deuxième alternative souvent aussi, ça va juste dépendre de l'heure et de mon état. Tout ça c'est un peu difficile à prévoir là... L'autre avantage de mon pied-à-terre du plateau c'est qu'il restait de la Boréale rousse dans le frigo. C'est quand même pas à négliger.

Dédé Fortin hèle dans mes oreilles. C'est trop bon. Je m'approprie ses paroles. Ok, ok, dans mon cas c'est métaphorique et pas physique, j'vais pas mourrir ce soir, en tout cas j'ai pas envie du tout. Mais c'est joyeusement sombre cette chanson, je vous en partage un extrait. Dehors Novembre...

Ces derniers jours j'ai dû vieillir dont chu pas fier
Pour la paix avec ses regrets, ça prend du temps
Je me retrouve cent fois plus fatigué, trop fatigué mais moins amer

L'histoire du monde pis mon histoire sont mélangées
J'viens juste de r'vivre cent mille autres vies en une seconde
Toutes mes conneries pis l'ambition d'l'humanité
Ça r'vient au même, y'a pas d'coupable, y'a pas de honte

Mais chu heureux parce qu'au moins j'meurs l'esprit tranquille
J'vais commencer mon autre vie d'la même façon
J'vas avoir d'l'instinct, j'vas rester fidèle à mon style
L'entente parfaite entre mon coeur et ma raison

Oui, c'est ça. Demain matin, ou midi, j'sais pas trop. Entente parfaire entre mon coeur et ma raison. Mais là, ce soir, j'ai comme oubliée ma raison en banlieue, elle faisait pas partie du nécessaire dans mon sac à dos. Pas du tout. J'avais besoin de la laisser se reposer sans moi. Ah oui, ma balade du gars qu'essaye d'être pas trop con, c'est en plein sur cet air là que je l'ai composée (inconsciemment). Bon je vais essayer d'être un peu con là, pour faire différent. Juste un peu...

 

Ah oui...

Si vous voulez amarrer votre dérive à la mienne dans la métropole ce soir, faites moi signe par email, juste comme ça... Aucune promesse, sauf celle de vous lire. Le reste, c'est selon trop de facteurs variables pour vous expliquer ça ici...

 

Il fuckin pleut

Pis je vais me pitcher dedans comme si ça me dérangeait pas. Comme ça. Ouille. Plouf. Tout ça.

Je vais me mouiller. J'aime bien, c'est porteur de déborder et d'aller ailleurs. C'est risqué, presque.

Je vais affronter les éléments. C'est mieux que de m'affronter moi-même... anyway, pour l'instant.

Go. Go. Mais qu'est-ce que tu fais cimenté à ton clavier là?

Quit Thunderbird. Quit Adium. Quit iCal. Quit Windows Media player (y'a ben juste bandeapart.fm qui peux me faire installer ça sur mon ordi!). Quit Smultron mon éditeur texte préféré. Quit iTunes pour la musique. Switch a sony walkman qui joue les CD de mp3. On finit le verre de bière. Ben il en restait quand même pas mal, laissez-moi deux minutes...

Autobus à 18h42 l'autre côté du pont. Isabelle peut bien rien comprendre à mon horaire banlieusard de transport. Y'a rien à comprendre. On subit. On assume. Comme le reste ma belle. Sinon c'est le taxi. Mais je ne suis pas pressé. Sérieux, y'a pas un moshpit qui s'active avant 23h, non?

Encore Bonzaïon dans mes écouteurs. Hehe. Boisclair s'explique. Pauvre mec. Un jour je ferais de même. Un jour. Mon discman ironique à souhait me fait jouer j'essaye d'arrêter de Damien... Hehe. Comme si la technologie était neutre...

 

Les quatres dernières chansons choisies par hasard...

... par mon logiciel de musique (iTunes pour les curieux): Bonzaïon de Loca Locass. Saoul des Vulgaires Machins. Sortir trop tard des Vilains Pingouins. Ingurgitus de Groovy Aardvark. Non, non, j'y lis aucun message. Non, non. Comme si...

 

Divers délires et élixir d'angoisse

Ce soir, j'irais arpenter les rues de la ville,
sous la pluie, c'est parfait, comme si fébrile,
Montréal s'était fait décor idéal pour mes états d'âmes.

J'écris arpenter, échouer plutôt, parce que ma rage,
de plus je sais d'avance le lieu de mon naufrage,
pas tant le lieu que le type, moshpit massacre, tadam!

Bientôt je vais quitter le tranquille de ma banlieue,
pour me perdre, encore, dans la musique, les gens, les lieux.
J'ai besoin de flusher la douleur qui m'habite, c'est vrai.

Imbiber mon corps d'alcool, mes pensées de nuages décorer,
sortir mes vidanges le samedi, les éboueurs de l'âme implorer,
j'ai un deuil à avaler, si comme ça, d'un coup, je me sevrais.

J'ai intellectualisé ma douleur.
J'ai réfléchi et calculé ma peur.

Je me suis morfondu, quelques heures.
Maintenant, je vais évacuer mon coeur.

J'ai besoin de peau ou de tendresse, les deux,
je prendrais bien la première occasion si je peux.

Ma tristesse ne sera pas noyée de mes ébats,
dans ma tête, mon coeur, mon corps, moi.

Ce deuil qui d'une manoeuvre chirurgicale on abat,
je n'y croit point mais je l'attaque, comme si hors moi.

Le plus douloureux, je dois avouer, alors, c'est d'être lucide.
De savoir que des mes excès je ne trouverais que du vide...

De la solitude de mon état, pas vraiment d'autres choix.
Pizza all-dressed, bacon, oignons, anchois.

Mal de coeur. Prévu d'avance. Mal de tête. Aussi.
Mal à l'âme, déconvenance. Esthète déçu, mais si.

À peine une petite facette je peux partager avec autrui,
par ce moyen moderne, j'espère je me construit,
je me répand impunément devant vous, je vous instruis,
de ma déchéance émotionnelle, de mon état détruit.

Ne trouvez pas dans mes mots ainsi répandus,
trop de désespoirs, d'ampleur de désirs pendus,
je vous implore lecteurs, distance critique attendue,
la poésie de mes mots amplifie ce qui vraiment est entendu.

L'ordinaire du quotidien de la lourdeur de l'être,
le normal du malheur autre côté de la médaille maître,
flipside obligé, le pile du face, savoir reconnaître,
que la tristesse du bonheur n'est qu'idée contrefaite.

Si je m'expire en mots douloureux et langoureux,
si je calcule la portée de mes syllabes et de mes trop peu,
si je me délecte à vous communiquer mes tristesses de preux,
c'est que j'espère du moins, ensuite, s'entends, paraître heureux.

Que retenir de mes mots futiles, de ma dérision publique?
Que faire de ma confession, utile? De mon désir inique?

Rien. Rien. Non j'avoue rien. Vous êtes accessoires.
Sérieusement. Ça se passera quelque part ce soir.
Vous n'y serez pas. Je sais d'avance. Espoirs. Déboires.
Mauvais réflexes assumées. Encore à boire!

Encore. Jamais. Toujours. Éternité. Absolu. Espoir.
J'ai trop de trops en moi. Je broie du noir.

Trop de mots. Trop de rimes. Trop de frime.
J'ai la musique dans mes oreilles. J'affirme.

Je pars maintenant, je vous ai tout dit.
Demain, je vous promet, tout je dénie.

Ainsi perdu, j'ose espérer me retrouver. J'ose. Prose. Dose. Comatose. Rose. Chose. Cause.

Je suis le chevalier sans cause,
armé de son épée d'idéal et de son bouclier de roses,
chaque jour je me convainc,
que le dragon je vais occire demain.

Mais chaque matin,
chaque fois que je veux me prendre en main,
chaque fois que je le dis,
quand je me lève c'est aujourd'hui.

Alors je recommence. Chaque jour.
J'espère, demain, peut-être, toujours.

Mais, honnêtement, je peux vous dire?
Si dans mes mots, mes maux je peux maudire,
c'est ici que se retrouve, forcément, le pire,
pour de vrai là, au quotidien, mes angoisses sont délires.

Tant de mots. Tant de maux. Tant d'émo.
Pour rien. Pour me faire accroire que j'existe.
Ailleurs qu'en moi-même, que je persiste.

Coincé entre Descarte et Baudelaire.
Calcul philosophique et spleen, de l'air!

Coincé entre mon accent Québécois et l'idéal du langage,
idéaliste, oh oui, contemporain, j'espère ciboire!

Ici, j'avoue, j'ose être tellement plus que ce que j'oserais prétendre.

Ici, pour vous, prose cruellement intime et beaucoup trop tendre.

Ici, c'est fou, cause éternellement vaine, j'ose m'étendre.

Ici. Ailleurs. Heureux. Triste. Alors? Répendre.

Reprendre.

C'est tout.
C'est fou.

C'est certainment lucide, oui.
C'est probablement aride, aussi.
C'est vraiment déride, si, si.

Peu importe. J'ai une cicatrice au coeur qui saigne.

Et comme un idiot. Comme si je ne savais pas autrement.
Comme si j'ignorais les dommages. Je vais aller la noyer, prestement.

2005/09/15

 

Entre deux quais

Croisé Bruno cet après-midi. Au métro Mont-Royal. Chacun de son côté de la track. Lui vers le sud, moi vers le nord. Il était parti en France pour une semaine. Mais c'était comme s'il était parti hier. Il m'a dit, au travers les rails, entre deux métros : hey, t'as l'air d'un rocker avec les cheveux longs! Hehe. Cette fois, je ne me suis pas retenu. Devil Calisse! La langue sortie et tout. Avec un accent de Gonzo Gariépy de RBO, mais pas trop fort quand même. Hehe. Maudit blog, pas moyen d'être rebelle tranquille! On a bien rigolé quelques secondes, le temps que le métro arrive...

 

Jus de citron

Qu'est-ce que le bonheur. Merde. Et moi qui voulait ce soir répondre à une question facile de ma liste de billets à écrire, j'sais pas, quelque chose de léger comme qu'est-ce que l'amour. Ou à la question comment ça va? Je me suis fait poser cette question là aujourd'hui, de but en blanc, de vive voix, au téléphone. Bonne question. Ça va comme un blues de Led Zeppelin. Ouais. Comme The Lemon Song. Un peu down. Mais avec une ligne de basse hallucinante. Et le beat accélère, de la tristesse émerge une énergie brute. Puissante. C'est une peu comme ça que je me sens.

C'est conséquent avec mon comportement du moment. Manger de la pizza réchauffée et boire de la bière. Et écrire. Écrire. Une chance. Magnification du surmoi. Déversoir de désarroi, projection d'espoir. Pff. N'importe quoi. Oui. N'importe quoi. I should have listened, baby, to my second mind. C'est ça. The way you squeeze my lemon, I'm gonna fall right out of bed. Trop facile de faire le lien avec le billet précédant. Curieux quand même, le citron pressé, ça prends un tout autre sens en français. Squeeze my lemon. Faire couler le jus de mes amertumes, de mes regrets, des mes "et si". Jus acidulé. Je le croyais épuisé. Mais non, il est en moi, pas si loin, et c'est facile, qu'à revoir la mère de mes enfants pour le faire jaillir.

Comme ce soir. Rencontre de parents oblige (dans deux classes en même temps, ça ne se fait pas tout seul). Aye. Let me tell you baby, you ain't nothin but a two-bit, no-good wive. Ça fait longtemps que c'est dit ça. Très longtemps que c'est compris. Pourtant. Ça aura pris du temps pour s'en défaire. Pourtant, ça fait longtemps que j'en suis libre, non? Pourquoi elle me fait encore rager autant? Pas parce que je l'aime. Non, ça sérieusement, c'est pas ça. Parce qu'on a été si fort synthèse qu'on ne peut plus qu'être antithèse? Peut-être. Peut-être que c'est inévitable. Je ne sais pas. Pourtant, je suis si bien avec moi même. Très heureux. Très très. Alors je ne devrais pas m'en faire. Ce que j'ai fait. Je l'ai un peu ignorée. Ça l'énerve.

Elle me raconte tout pleins de choses, et ça ne peut pas me passionner. J'suis désolé. Ça peut juste pas. Je suis pas mal trop intègre pour feindre que ça m'intéresse même. Elle sait ça. Mais elle continue quand même. Neutralité tendue, mais neutralité visée. Départ pour l'école, à trois coins de rues de la maison, ça se fait à pieds. Ça va mieux. On se splitte les rencontres en deux. J'irais voir madame Josée, professeur de Jacob. Il est fier mon grand. Insécure un peu. Introverti aussi. Comme son père à cet age. Pensif, mesuré, mais bouillant à l'intérieur. Ça se sent, c'est un passionné. Comme son père. Et sa mère, aussi. Rencontre de routine, parce que ça va toujours bien à l'école pour Jacob. C'est un élève comme tous le profs en veulent. Curieux. Calme. Souriant. Retour à la maison.

Chemin du retour avec la mère de mes enfants et deux de mes enfants, les deux gars (ma fille gardait chez la voisine, elle est au secondaire, genre!). Allé chercher la mère en question dans la classe, elle jase tout le temps trop longtemps avec les profs. Ça m'a toujours énervé. Mais on ne va pas en faire un plat. Surtout pas devant les enfants, non. Tu sais quoi, t'as les cheveux trop longs, t'as l'air d'un rocker... Ha! Non mais. Qu'est-ce qu'il lui prends? Je lui fais un signe du devil avec mes doigts là, je sors ma langue et je lui réponds... yes madame! Non. Je ferme ma gueule, parce que j'ai appris quelques leçons quand même. Je fais juste un petit sourire en coin pour moi même. Je me dis que je vais vous raconter ça plus tard ce soir. Ça me console, c'était quand même une belle scène surréaliste.

Ma fille pleure. Sa mère est partie trop vite. Elle est fatiguée ma fille. C'est difficile à son age. Réajustements, horaires, hormones, tout. Je comprends ça. Je lui dis qu'elle peut bien pleurer sur mon épaule tant qu'elle veut. Elle ne se fait pas prier. Mais ça ne dure pas trop longtemps. Elle est forte ma fille. Comme son père. Et sa mère aussi. Elle essuie ses larmes et me raconte sa journée. Rien de trop dramatique. De la fatigue accumulée ma grande? Oui, peut-être. Papa, des fois c'est difficile. Je m'ennuie de maman, on ne la voit pas souvent. Ma grande, ça va aller. Ta mère achève l'école, je lui ai dis que je l'aiderait pour ça, tu comprends? C'est pas facile pour elle non plus. Mais papa, toi ça va? Oui, ça va. Ça va comme une locomotive. J'ai les charbons qui brûlent avec intensité. Mais les roues ne tournent pas immédiatement à toute vitesse. Mais c'est brûlant en moi. Je sais ça, je vois ta passion. Ah tu vois ça toi? Petit bout de femme en construction, tu vois ça?

Oui. T'es en paix. T'es calme. Tu prends bien soin de nous. Tu fais les devoirs avec nous. Tu fais de bonnes choses à manger. Tu fais toutes les choses de la maison qu'avant maman te reprochait de ne pas faire. Tu travailles fort. Tu nous aimes. En plus tu souris quand même pas mal souvent. C'est beaucoup mieux qu'avant!

Dis donc. T'es pas mal trop lucide pour une petite fille. Sourires. Petite fille. Qui devient grande. Mais encore toute petite. Elle s'endort paisiblement. Ma maison est tranquille. L'ex est partie. Pas si mal après tout. Les enfants dorment. Mon coeur bat au rythme de cette guitare électrique jaune. Lemon Song. Ouais. I should have quit you, baby, such a long time ago. I wouldn't be here with all my troubles, down on this killing floor. Je l'ai fait. C'était super dur. C'était la bonne chose à faire. J'en suis certain maintenant. Délit d'indépendance. Je suis en paix. Troublé à l'intérieur par tant de chardons ardents, tiraillé par des désirs d'absolus, d'absolus désirs, mais libéré de mes irrésolutions. Heureux finalement. Le bonheur, c'est la paix. Faudrait bien que j'écrive un billet là dessus...



2005/09/13

 

L'expression abusée de la soirée

Quand même. Utilisée quand même 5 fois dans mon dernier billet. C'est de l'abus, quand même.

 

Défaire, faire, refaire, son lit...

Sujet du soir, le lit. Parce que c'est quand même l'endroit ou je passe une partie de mon temps, ou j'aimerais en passer plus, mais pas nécessairement pour dormir... parce que j'aime bien lire au lit. Mais pas trop souvent avec mon laptop quand même, il chauffe pas mal.

La meilleure citation concernant le lit dans mes écrits sur ce blogue est la suivante (quand même 21 résultats!): Voilà. J'ai un lit qui me semonce de m'y échouer, je pense que je vais obtempérer. (référence)

Intéressant de constater que c'est mélangé avec la lecture cet amas de matelas et de couvertures. Une fois, il y a un certain temps (pour garder ça flou) une demoiselle qui faisait battre mon coeur m'avait avoué "je ne fais jamais mon lit". Je t'aime! Pas pu résister. Ça m'avait séduit tout plein. Vraiment. Quelle demoiselle de caractère quand même. Ne pas faire son lit, c'est admettre toujours pouvoir s'y échoir. Non mais, c'est vrai, dans cette rectitude du lit bien fait, lisse et droit, il y a une négation du désir. Je vous le dis!

Quand même, j'insiste que mes enfants fassent le leur, ça fait partie de la routine du matin. Ce qui me force à faire le mien pour être consistant un peu... Mais bon. Ce n'est pas si grave. Il m'attends là mon lit. Mais j'aime bien divaguer ici auparavant, parce que, sérieusement, il est un peu vide mon lit, vous savez? D'ailleurs, je me posais la question ce matin, ça prends combien de temps avant de se réaliser pleinement tout seul dans son lit double? Je veux dire, dormir au milieu là, pas sur un des côtés? J'ai quand même beaucoup d'années d'entraînement passées à ne pas prendre tout la place. Là je pourrais mais je ne pas. Belle phrase ça...

Et donc, oui, je suis tout seul dans mon grand lit. Pas toujours, c'est vrai parce que j'ai souvent un petit qui vient m'y rejoindre la nuit, quand ils sont avec moi. Surtout le plus petit Benjamin. Et il a les coudes pointus! Je le retourne en général dans son lit, je l'accompagne, je le borde et je regagne mon oasis de paix. Pour un temps. Parfois j'éclaire mon plafond avec mes yeux qui ne ferment pas. Trop souvent. Malgré ma fatigue, je ne peux pas me coucher tôt. Impossible. Entre autre parce que le soir quand tout le monde est couché, c'est un temps précieux à moi, ça m'appartiens oui. Je suis tout sourire à penser à ça. C'est un bel équilibre celui que j'ai entre mon temps juste à moi et celui avec mes enfants. Sérieusement, c'est idéal, je ne changerais pas ça pour rien au monde. Vraiment idéal, maintenant. Bon, ça accroche encore parfois avec leur mère, mais de moins en moins souvent, de plus en plus paisiblement.

D'ailleurs, j'ai pas eu souvent de femmes couchées dans mon lit dans ces deux dernières années. Non mais. Pas que je n'ai pas partagé de lit là, on s'entends, mais pas celui là. Pas le mien. J'avoue il était tout plein de fantômes de mon ex. En fait la seule fois qu'une autre femme a dormi dedans j'ai dormi dans le salon. C'était cet hiver. Elle avait dormi dans mon lit avec son fils. C'était mieux comme ça je pense. Je fais attention à ça, surtout pour mes enfants. Mais là, j'ai fait le grand ménage. Mais là c'est ma maison juste à moi maintenant. Souvent mes enfants sont pas là. Alors je pourrais bien refaire une invitation au voyage dans mon lit. Mais ça ne sera pas facile. Parce que je suis difficile!

Viens te coucher là! Attends, je suis encore en train de blogguer. Fermes la lumière! C'est parce que mon roman est passionant, vraiment, tu comprends? Non! Viens sur mon épaule. Allez. Tout près. Viens. Tu veux encore faire l'amour! Oui. Encore. Encore. Et c'est pour ça que tu es dans mon lit. Parce que tu sais que je blogue, tu sais que je lis, tu sais que je baise avec toi à la folie. Tu sais que parfois je ne dors pas. Tu sais que parfois je te regarde dormir. Tu sais que parfois je ne suis pas levable. Tu sais que parfois je me couche trop tard. Tu sais que j'ai envie de toi. Juste de toi. Je suis comme ça. Romantique et idéaliste. Tu n'es pas jalouse de mes relations virtuelles, romanesques ou des inquiétudes qui me rongent. Tu me prends comme ça, comme je suis, dans mon lit. Et le matin, tu déposes tes lèvres sur ma peau. Je ne peux m'empêcher de sourire. Impossible. Et on se fait tout un petit-déjeuner. Avec des petites patates grillées.

 

Cours de français... avec blogue!

Daniel enseigne un cours de français au collégial de création littéraire (ou du moins de son étude) et le sujet est les blogues - blogues à part. J'ai comme de raison porté ma candidature comme grenouille de laboratoire. Ça va être intéressant! C'est peut-être même une première mondiale (non mais quand même, peut-être!)... peut-être pas non plus.

 

Dans la zone

J'ai pris tous mes soucis,
foutus j'sais pas où mais ailleurs que dans ma tête.
J'ai botté mon derrière aussi,
fallait bien parce qu'elle me terassait cette bête.

J'ai enligné la musique, baraque, barnak, crinquée, carnage,
dans mes écouteurs.
Volume au maximum, grunge, schlingue, guitare, garage,
énergie qui fait peur.


Mes doigts sur le clavier,
trashent frénétiquement mes touchent qui s'enflamment.
Mes yeux sur l'écran rivés,
assassinent les tâches à faire si froidement, sans âme.

Dans la zone, concentré, machoires, serrées.
Possédé, en transe, godspeed, éclairs, assuré.

En feu. Rien. Ne. Peut. M'arrêter.

2005/09/12

 

Si certains de vos blogs préférés vous manquent aujourd'hui...

C'est à cause que plusieurs sont hébergés chez Dreamhost:
Serious electricity problems in the Los Angeles area took our entire network off-line for a few hours. Service is currently being restored.

Power to our data center has now been restored and our network is back up. Our servers and equipment are being powered on gradually to avoid potentially damaging power spikes. Barring any complications, your websites and email will be fully operational again very soon.

For more info, blog.dreamhost.com is back up now. The DreamHost web panel is still down, hopefully it will be brought up after all customer sites are restored.
Ce message d'intérêt pubgeek est une comandite de afroginthevalley.com, le blog ou je ne publie jamais de poésie (mais ici je ne publie pas de hacks de configuration de serveur, deal?). D'ailleurs si vous cherchez un hébergeur je vous les recommande, ça fait très très longtemps qu'ils n'ont pas eu de pépins, et là c'est pas de leur faute... contactez moi je peux avoir des rabais et j'ai un kickback quand je réfère quelqu'un (pour m'acheter des trucs que je ne me payerais pas sinon)...

 

Y'a des matins...

Où je suis vraiment con. Mon selfcentrisme me surprends moi-même. Dis-je tout heureux d'aller lire un email reçu (ping le petit M dans ma barre est bleu, un courriel sur mon compte gmail). C'était effectivement le commentaire que je m'étais moi-même laissé sur mon dernier billet. Non mais. Un chien qui court après sa queue, c'est ça l'expression? Duh! Ça doit être le cancer de l'ego, plus nombriliste que ça, tumeur.

 

Au détour du matin

Tombé sur Kayenne. J'avais dévoré son petit livre noir qui avait été accouché à une vitesse folle et fébrile, trouvé aussi ce matin ses automatextes. Ça se lit très bien tout ça, ça se relie très bien, c'est pourquoi lie et je relit. Entre lier et lire, quoi d'autre qu'un peu de dyslexie matinale?

 

Silence, la fin.

Minuit passé. Ma journée de silence est terminée. Pas si silencieuse après tout. Mais quand même profonde. Lorsqu'il y a moins de bruit, on peux entendre les chuchotements beaucoup plus clairement. On peux saisir ses intuitions. On peux réaliser que cette nuit on avait rêvé, réveillé troublé, parce que je ne rêve jamais d'habitude. On peux enfin entendre et comprendre ce qu'on savait déjà mais qu'on avait pas ou mal compris. Aujourd'hui, dans mon silence à moi, j'ai eu la paix. Ce n'est rien de mystique, au contraire c'est tout pragmatique.

Assis dehors, le vent bourrasque dans les grands arbres de ma cours de banlieue. La luminosité de mon écran fait contraste dur avec la nuit très sombre qui m'entoure. Le gris argenté de mon portable tranche de luminescence sur ma table de patio en pvc d'un vieux blanc fatigué. Trois choses importantes sont arrivées aujourd'hui. Trois fois la paix. Avec mon passé. Avec mon présent. Avec mon futur. Je pense que je vais y prendre goût à ce silence qui m'effraie tant. Ça rends les mots plus conséquents ensuite. Moins vains, plus vrais.

Trois fois la paix. J'ai ragé en fin de matiné. J'ai persévéré en je me suis résolu et réglé une situation tendue en début d'après-midi. J'ai pleuré en fin d'après-midi, sans amertume mais en profondeur. Ce soir je me suis affairé à rendre ma demeure paisible aussi pour ceux qui m'entourent. J'avais très envie de vous raconter milles choses futiles aujourd'hui. Il y en avait 997 sans importance. Trois, c'est un chiffre que j'aime. C'est le nombre de mes enfants. C'est le chiffre qui deux fois de suite compose mon age. C'est le nombre de paragraphe de ce billet. C'est la trinité. J'ai toujours cru que mon chiffre c'était deux. Maitenant c'est trois.

2005/09/11

 

Silence, la suite.

C'est très difficile le silence pour un gars comme moi. Mais ça fait du bien.
Words like violence
Break the silence
Come crashing in
Into my little world
Painful to me
Pierce right through me
Can’t you understand
Oh my little girl

All I ever wanted
All I ever needed
Is here in my arms
Words are very unnecessary
They can only do harm

Vows are spoken
To be broken
Feelings are intense
Words are trivial
Pleasures remain
So does the pain
Words are meaningless
And forgettable

All I ever wanted
All I ever needed
Is here in my arms
Words are very unnecessary
They can only do harm

Enjoy the silence
Depeche Mode, Enjoy the Silence.

 

Silence chaortique

Aujourd'hui, c'est silence.
Silence dans ma maison, sans enfants.
Pas de musique, pas de radio ni de balado.

Silence ici, du moins pour un temps,
j'apprends voyez-vous, je n'en sais rien.
Pas de lecture, journal, roman ou blogue.

J'apprivoise mon propre silence.
Je ne suis pas très bon avec le silence.
Euphémisme pour dire pas mal nul, oui.

Mais je sais que ça s'apprends.
Je sais que c'est bénéfique, ce recul.
Le recul de l'absence de mots dans le temps.

En attendant, c'est la cohue dans ma tête,
un vacarme assourdissant d'idées et de pensées.

Profiter de ce silence pour faire du ménage.
Dans ma maison, dans ma vie, dans ma tête.

Mon coeur lui, je l'aime bien chaortique.
En fait, il ne serait être autrement.

C'est lui qui brisera le silence que ma tête réclame.
C'est lui qui me fera sortir de ma torpeur.

Mais pas tout de suite.

Il est bien en bride pour l'instant.
Pour l'instant.

Et j'ai trop de mots déjà échappés ce matin.

2005/09/10

 

Se Déambuler

J'ai commencé ma journée comme ça moi aussi. Pareil presque. Déambulé pour aller m'acheter ma chère Presse du dimanche. Ensuite déguster un bagel bénédictine divin, avec juste assez de sel (c'est à dire beaucoup) dans l'onctueuse sauce, des fruits des plus frais. J'ai même aimé la chronique de Rafaëlle Germain ce matin, c'est tout dire. C'était poétique et sensible pour une fois.

Pensé quelques instants que je pourrais rester dans ma maison tout seul, c'est tout neuf comme effet et très plaisant, mais envie de déambuler à pied avec de la musique dans les oreilles au soleil. Le hic avec la banlieue, c'est que ce n'est pas fait pour s'y promener à pied. En voiture, en bicyclette, mais pas à pied. Croiser quelqu'un sur le trottoir désert (quand il y en a un) est presque malaisé.

Fais mon sac avec l'essentiel. Déambuler, on sait quand ça commence mais pas quand ça fini. J'ai commencé hier en après-midi, aussi bien continuer. Vêtu de mes jeans préférés du moment j'ai terminé la toilette matinale qui avait été escamotée because j'avais faim. Mis mes verres de contacts. Enfilé mon t-shirt Bérurier Noir. Mes lunettes soleil de rocker mélo. Mes Etnies de vieux skater. Zut j'ai maigri. Je suis rendu entre deux trous de ceinture là. J'opte pour un peu trop lousse plutôt qu'un peu trop serré.

Lecture d'un peu de carnets avant de partir. De jolis mots aujourd'hui. Alex est en forme. Je l'ai toujours dis que c'était bon pour l'écriture le spleen. L'identité comme je l'aime chez Tony Tremblay. En courtepointe, en mosaïque, en vitrail. Une lettre d'une douceur extatique par ci. Quelques retours sur les yulblogs de la semaine. Quelques pépites conservées dans mes signets. Bon il fait trop beau pour s'attarder devant l'écran!

Sac sur le dos. Musique dans les oreilles. Dernier tour pour fermer les fenêtres et vérifier la maison. Il fait froid le soir ces temps-ci. Ramasse un skate en passant sur le bord de la porte. J'ai le choix il y en a trois et pas un enfant pour suggérer que je prenne le sien parce que c'est le plus cool. J'opte pour celui de Jacob, c'est le plus vieux board, avec les roues plus grosses un peu et le bois usé à mon goût. C'est la planche qui boardslide le mieux. Vérification de dernière minutes des options de transport en commun. J'opte pour la 74 de la STL qui est à 15 min de marche, de l'autre côté de la rivière des Milles-Îles.

La soleil est radieux. Je décide de descendre à Laurier pour faire un peu de planche jusqu'à mon repaire mont-royalien. La musique à fond. C'est grisant. J'ai très envie d'écrire. J'ai décidé de ne m'attendre à rien, hier et aujourd'hui. Demain non plus. C'est surprenant comment c'est difficile au début, tout aussi surpris de la facilité de s'y laisser aller ensuite. Aucune idée de la suite. D'habitude ce sont mes plus belles journées. Sans intentions, j'évite de saboter les cours des choses.

Je ne crois pas que le bonheur viens de la naïveté. Parce que ça me prends beaucoup d'efforts pour arrêter de le poursuivre, ce n'est pas naïf du tout comme processus. Mais je suis d'accord que ça demande l'abandon. Je sais très bien que c'est quand j'arrête de le poursuivre qu'il me rattrape. La vie est un anneau de moebius.

Archives

2003-01   2003-10   2004-03   2004-07   2004-08   2004-11   2004-12   2005-01   2005-03   2005-04   2005-05   2005-06   2005-07   2005-08   2005-09   2005-10   2005-11   2005-12   2006-01   2006-02   2006-03   2006-04   2006-05   2006-06   2006-09   2006-12   2007-02   2007-06   2007-07   2007-12  

This page is powered by Blogger. Isn't yours?