Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2006/02/28

 

Amour sans titre

Je n'ai pas souvenir de comment j'ai appris à manifester l'amour.
Ce fût probablement douloureux. Ou pas. Aimer inconditionellement.
Effectivement. Pragmatiquement. Aimer pour de vrai. Rationellement.
Aimer avec raison et avec folie. Aimer comme la nuit, comme le jour.

Aimer avec précaution. En fait précautionner avant de déclarer passion.
Brûler mais doucement, ne pas se faire feu d'artifice, plutôt braise.
Ardente et forte. Faire fi d'artifice et grimace à la chance, treize.
S'ancrer dans le réel de la chair qui souffre, qui jouit, sans modération.

Doucement souffler sur le tison avant de se faire bûcher passionnel,
parce que la blessure de la brûlure est bien peu si la flamme se retire,
ne pas promettre se qu'on ne peut faire, les promesses point ne s'étirent,
ne pas décider sans accomplir, être conséquent de conséquences, décisionnel.

Et ensuite plonger. Parce que l'occasion fait le larron. As they say.
Parce que celle qui se fait cueillir et vous récolte, aussi, synchrone,
c'est elle qui sait se recueillir et se révolte, si peu alors, anachrone.
C'est elle. Sans doutes. Aucun. Certitude. Alignement. Elle : l'odyssée.

Comment distinguer celle de passage de la potentielle vraie, la promise?
Comment des muses, pourtant intenses, fortes, immenses, passions, réelles...
Comment savoir celle qui sans réduire, médire, détruire, ces autres elles,
va s'élever en elfe sylvestre dans ma forêt et régner sans fautes omises?

Pourrais-je des amours vrais pourtant du passé discerner celle de l'avenir?
Je dois avouer, qu'à cet exercice écrit je me suis soumis pour le plaisir,
que mes interrogations, littéraire à peine, ne sont ainsi que pur loisir,
je sais, je sais, je sais, je sais, tant de conviction pour autant d'à venir.

Elle est. Près de moi. Sait me construire, dans mes douleurs, mes peines,
sait me réconforter, sait me deviner, sait me faire rêver, se projeter.
Sait ce qui est vrai, intuitivement. Sait me désamorcer, sait quoi rejeter.
Tant de savoir, pourtant, s'y voir, s'amorcer sur des demi-pensées, à peine.

Se deviner. Se rencontrer, encore et encore. Proximité, surnaturelle, réelle.
Se connecter. S'enraciner. En corps à corps. Proximité, survoltée, irréelle.

Pince-moi je rêve. C'est impossible. Encore. Dziit. Électrique de toi, de moi.
Perce-moi, j'arrive. C'est comme ça. Encore. Dziit. Écclectique c'est moi, émoi.

J'ai aimé pour de vrai. Et j'ai aimé vraiment. Mais aimer la vérité, jamais autant.
J'ai aimé jadis sans ivraie. Aimé passionnément. Mais aimer comme elle, jamais avant.

Elle décharge ces maux que je pensais d'amour : trop, plus, jamais, capituler, retour.

Elle me charge de ces mots que je trouvais si lourds : complètement, à la folie, toujours.

Léger. Rempli. En paix. Complet. Fort. Assuré. Souriant. Implacable. Imperturbable. Aimé.

2006/02/23

 

Lettre à mon fils

Dans le cadre d'un projet dans la classe de mon fils Jacob, la professeur nous avait demandé d'écrire une lettre d'amour à notre enfant, pour la st-valentin. Mais vu qu'il était avec sa mère la semaine dernière, j'ai pu lui écrire cette semaine, les familles disjointes c'est commun maintenant, la moitié de la classe passait cette semaine à l'exercice au lieu de la précédente. Mon imprimante était défectueuse, ça m'a permis d'écrire une lettre manuscrite, ce que je n'avais pas fait depuis au moins 10 ans sinon plus... ça m'a fait tout drôle, j'aimerais bien être un petit oiseau à la fenêtre quand le professeur va lui lire sa lettre demain. Je la poste ici, pour qu'un jour peut-être, il tombe dessus et se remémore ces mots... je devais écrire cette lettre toute la semaine et c'est seulement ce soir que j'ai pu le faire, j'en suis maintenant si heureux...

Voici quelques phrases de ton papa parfois dans la lune,
qui avait oublié de faire ses devoir, pourtant,
cette lettre, cette missive, ce témoignage important,
pour mon garçon fameux d'une imagination peu commune.

Peu commune ça veut dire qu'il est rare de rencontrer,
autant d'imagination, de bon coeur, d'honnêteté,
de persévérance, de talent en dessin, de bonheur entêté,
de création en LEGO, de joie de lire des aventures, d'en raconter.

Je me souviens de ta naissance comme si c'était hier,
de ta grande soeur encore petite qui te tenais dans ses bras,
de tes sourires, de tes yeux brillants, abracadabra,
la magie de ton arrivée juste avant noël, j'étais si fier!

Tu as grandi, t'étais curieux, avec tellement de questions,
moi je m'étais dis, auparavant, que je répondrais à toutes,
pourquoi ceci, comment celà, mes certitudes... mes doutes,
ta grande mémoire, de mots compliqués ou même très longs.

À peine quatre ans, tu savais lire, non mais quel choc!
Ton premier mot, lu sur une boîte était... ziploc.

Tu aimes la science, l'histoire, la lecture, les mathématiques,
le soccer, le skate, le snow, les activités qui bougent,
les choses tranquilles, les jeux de mots, le bleu, le rouge,
donjons et dragons, Amos Daragon, l'ordinateur, la musique.

Sourire en coin, parfois gêné, toujours avec tous, sympatique,
fier de tes notes, de tes bons coups, de ta persévérance,
sage souvent, parfois un peu moins, petites errances,
toujours intègre, tu aimes la justice, pas les problématiques.

Je manque de mots, c'est quand même un peu dramatique,
je t'aime tant, je te le dis souvent, je sais que tu l'entends.
Cette fois je te l'écris, pour que tes amis, sachent autant,
que ton papa, il te vante ici, profites-en : t'es magnifique!

Mon petit chevalier, les cheveux en bataille, intelligent,
l'oeil vif, le coeur droit, tout à construire... parfois j'suis exigeant.

C'est parce que je sais ce dont tu es capable, mon fils.

Je manque de mots, mais pas d'espoir, non au contraire,
quand je me vois dans toi, je t'aime tant, je suis si fier!

Je rêve avec toi de lendemains, je me remémore tous nos hiers,
tout mon trésor, toute ma richesse, petit bout de tout ce que j'espère.

C'est grâce à toi, ta soeur, ton frère, que je peux porter l'étendard et être... un père.

2006/02/17

 

Écrire pour écrire...

J'ai déjà dit que quand je suis trop dans le jus je blogue pour sortir la pression? Quand je suis juste assez dans le jus, oubliez ça, je ne peux pas écrire. Mais ce matin, j'ai besoin d'une valve, j'ai écrit un contrat hier (projet très intéressant, mais écrire des contrats et faire des plans de projets, même si c'est ma job, j'aime pas vraiment ça mettons, créativement). Ce matin je termine la rédaction d'une proposition pour un autre projet très intéressant (concernant les jeux sur internet) et ça me tente "tout autant pas" que mon doc de hier.

Je sais qu'après, je vais être tout libéré et rempli du sentiment du devoir accompli, que je vais avoir fait une bonne job, mais là, j'me fais chier. Alors je blogue en rébellion à l'écriture plate. Et j'écoute Atari Teenage Riot, ça vous donne une idée de mon mood (ben si vous savez quel genre de musique que c'est, en gros, c'est du digital hardcore, du techno-punk des années 90, mettons que ça fesse)...

2006/02/02

 

Question de quartier

Sorti mercredi soir avec des clients de l'ouest canadien pour le boulot. J'avais pas choisi le resto, on s'est retrouvé au W&G sur Crescent. Trop grand. Trop bruyant. Trop américain. Bouffe très moyenne, pour le prix.

Je savais d'avance que je n'étais pas pour aimer. Jamais aimé ce quartier. Les seuls trucs intéressants du coin pour moi sont les 2-3 pubs irlandais qui font des chicken pot pies hallucinants, avec de la Guiness draught. Jamais aimé cette rue sinon. C'est trop flashant, trop clinquant. Ça veut trop paraître. Quitté le resto en marchant tranquillement, parti tôt, avant tout le monde, pour aller faire un tour à la cabane pour les yulblogs. En marchant le long de Sherbrooke, j'anticipais déjà St-Laurent. Juste un petit coin de rue ou deux un peu guindés mais déjà plus sympas.

Température presque printannière, cheveux au vent, manteau ouvert. D'un pas tranquille je savourais cette rue que j'aime tant... petit arrêt pour une bière, question de dire bonjour en passant au quelques personnes encore présente à 23h (petite soirée!)... Plaisir de poursuivre ma marche vers le nord, de croiser Duluth, Rachel, Marianne (me suis toujours imaginé que c'était deux soeurs), jusqu'à Mt-Royal. Direction est, je reconnais ce bout de rue ou j'ai marché très souvent dans la dernière année. Mon reflet dans les vitrines sombres est souriant, malgré la fatigue.

J'ai faim. Il me reste 2$ dans le fond de la poche. C'est assez pour un hot-dog Mt-Royal près de Christophe-Colomb. Il fait un peu plus froid. Je marche encore quelques coins de rues, jusqu'à l'appart qui est maintenant presqu'autant le mien que le sien. Je prends quelques secondes pour apprécier ce quartier que j'habite maintenant, l'appréciant tout autant que ma banlieue nord, poursuivant sa découverte par les voisins, les passants, les restos, les fruiteries, le préposé du vidéo du coin qui nous reconnait maintenant, le dépanneur ou le proprio est gentil, pas celui en face ou il est crosseur...

C'est mon quartier. Je l'aime, presqu'autant que celle avec qui je l'habite maintenant.

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