Le pragmatique romantique

Ne sais-tu pas que l'âme des poètes est torturée,
Que leur coeur est un dédale de romantisme mais d'amertume,
Que leur survie est autant des tristesses que des joies de la plume?
Ne sais-tu pas que leur miel tout aussi fiel, ambiguité?

Ne sais-tu pas qu'ils sont complexes et imprévisibles,
Que leur charme est malédiction de même que bonheur,
Que les volcans qui les habitent, sources de feu et de tumeurs?
Ne sais-tu pas que tu dois les fuirs, leur ego est invincible.

Ne sais-tu pas que mes cicatrices me font souffrir,
Que mon passé me hante, mes rêves sont troubles, je n'ai pas de repos,
Que mes idées vacillent, ma raison défaille, cheval au galop?
Ne sais tu pas que mes tempêtes sont féroces, je n'arrive pas à me fuir.

Ne sais tu pas que mes élans de grandeur sont risibles,
Que si je m'emporte ce n'est que du vent, que je tombe si vite,
Que mes ardeurs sont trompeuses et mes promessses que des mythes?
Ne sais tu pas que ma présence folle est nuisible?

Ne sais tu pas que les flammes qui t'ont allumée m'ont déjà consummé,
Que je suis maintenant de marbre et que tu ne peux rien y faire,
Que je me sens sot de ne t'avoir pas t'avoir mis en garde de mes misères?
Ne sais tu pas que je suis mort à toi, que j'y suis condamné?

Ne sais tu pas que derrière mon sourire il y a mer de tristesses,
Qu'aucun de tes mots ou de tes clins d'oeil ne saura épancher mon désert,
Que l'absinthe ou le vin ne font qu'endormir pour quelque temps mes calvaires?
Ne sais tu pas que je suis un gouffre sans fond, triste détresse.

Maintenant tu sais, j'en suis désolé.

Composé un soir de tristesse et de vide par Rubyjam.