Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/07/15

 

De la séduction, prise deux.

Donc. Où en étions nous avant de tomber sur la dérision de l'homme moyen tel que démontrée dans mon précédant billet... Ah oui, justement, la dérision de l'homme moyen. Y'a vraiment pas de hasard dans la vie, parfois c'est un peu plate à constater.

Au préalable j'aimerais clarifier que je ne tente pas de prouver quoi que ce soit ou d'établir des grandes théories, d'avoir une meilleure opinion qu'un autre ou de réussir à complètement circonscrire la question. Pantoute, j'ai zéro prétention. En fait c'est faux, mais j'ai zéro prétention dans le cadre de cette réflexion à clavier haut. Ailleurs j'en ai tout plein. Mais pas là.

Alors s'il-vous-plaît, les "même Sylvain est" blablabla et "tel que chose lui disait dans ses commentaires" et "blablabla", pleeease! On est pas des enfants d'école. Il n'y a pas de score de l'argumentation. On tisse une réflexion en public, soit. Que chacun y apporte sa couleur et son contraste, tant mieux. Bon maintenant que ça c'est réglé, en tout cas, c'est relatif, mais maintenant je pense que je peux élaborer un peu sur ledit sujet en titre.

Donc, pour débuter un peu de méthode. Évitons les généralisations. Je pense que c'est ça qui m'a fait réagir de manière si virulente. Je déteste viscéralement les grosses généralisations faciles. C'est probablement pour ça que le festival juste pourrir je le déteste tant. Mais restons concentrés sur notre sujet. Sujet qui je le rappelle à l'auditoire qui serait tenté de s'endormir là, oui vous mademoiselle dans la deuxième rangée je vous vois très bien bâiller, la séduction. Vous savez que vous êtes mignonne comme ça avec le maxillaire si détendu? Allez coquine, je butine et cabotine et Pépino et Capucine.

Donc, disais-je. Écrivais-je mais je parle en même temps à voix haute dans ma tête, vous faites ça vous? Ah oui, ah oui. Bon citons donc un passage afin d'avoir un peu de viande (maigre) à se mettre sous la dent d'anthropologue improvisé :
C'est ce qui se passe quand on est sous le charme. Nous perdons notre intelligence, notre esprit de synthèse et on se laisse guider par nos désirs et nos passions.
Ben non. Ben pas moi. Ben pas en général. Ben c'est pas mon objectif et en général je suis pas mal pas pire quand j'ai des objectifs. C'est pas toujours vrai, parce que vous savez, les choses toujours vraies, il n'y en a pas tant que ça. Mais c'est pas mal vrai. Pourquoi? Parce que je suis plusse meilleur? Pantoute. Parce que je me laisse beaucoup guider par mes désirs et mes passions avant, pas après! Ce qui permet d'avoir l'intelligence et l'esprit de synthèse disponible sur le fait! J'ai découvert ça il y a un bout de temps.

Moi, c'est cette séduction qui me plaît. Celle qui est assumée mais en sourdine. Celle de l'assurance, celle qui ne fait pas tapage, celle d'une certaine réserve. Celle qui n'a pas besoin de mettre le volume à 10. Le subtil parfum des agrumes, pas du channel numéro 5 de chez La Baie. Les yeux pétillants. Les siens et les miens. Les demis-mots. Les sourires en coin. La confiance. Pas celle de la supériorité, parce que la séduction demande un peu de vulnérabilité pour être crédible et sensible. La confiance de celui qui sait qui il est. De celle qui sait ce qu'elle veut et surtout ce qu'elle ne veux pas. C'est une question de charisme.

Est-ce que ça veux dire que c'est toujours en sourdine? Non du tout. Parfois c'est fanfare. Mais comme toute pièce musicale bien exécutée, ça ne commence pas par le solo de la fin. Parfois c'est le boléro de Ravel, c'est long, lent, langoureux. Merde quand même le boléro de Ravel, c'est pas fort. Je recommence. Parfois c'est comme le blues de Stevy Ray Vaughn, qui étire les notes en complaintes et la basse qui pompe le sang et les percussions qui éclatent à temps. Un peu mieux je pense. Parfois c'est un punk/ska sans détour, trompettes et 3/4 de temps et trois accords et deux patterns de basse à répétition, fini en trois minutes tout le monde essoufflé et en sueur.

Mais si t'es gaga en partant, peut-être que la demoiselle ça va lui faire un peu plaisir, mais sérieux, ça fait pas long feu. C'est incroyable quand même les douceurs que j'ai reçues parce que je savais lire le pacing et suivre le tempo. Oui, ça s'apprends. Oui, parfois ça s'apprends en se cassant la gueule complètement et en ayant l'air fou. Oui, ça s'apprends et ça progresse la confiance qu'on développe en soi quand on est observateur et sensible un tant soit peu. Faut d'abord apprendre à se la fermer un peu et écouter. Ça je suis poche là dedans (un peu, ok, juste un peu!). Faut apprendre à lire entre les lignes. Ça je suis pas mal pas pire. Faut apprendre à rire de soi-même aussi.

Faut apprendre à être relax. Faut apprendre qui on est pour de vrai. C'est pour ça que les hommes plus matures ont ce je ne sais quoi qui les avantages tant. Hehe, faut que je prêche pour ma paroisse un peu, je n'ai plus la prime vingtaine! Hum là j'aurais quelques anecdotes à raconter pour illustrer mon propos, mais je pense qu'on va garder ça pour plus tard. Quand même.

C'est une thématique qui mérite d'être explorée à fond. Parce que non, ça me rends quand même un peu séduisant tout ça? Je fais des efforts là mesdames pour vous aligner mes jolis mots et avoir l'air de savoir pour de vrai ce que j'avance. Pfffft. Pas du tout. Mais il paraît que ça fait partie de mon charme...

Autofiction Matthieu tu disais? Moi j'appellerais ça de la construction par projection, c'est tu comme l'inverse? Tu deviens ce que tu veux être, ce que tu prétends être. Faut juste pas prétendre trop fort et suivre le beat. Et accepter de se tromper. Me semble que c'est sexy l'humilité, non?

Allez, faites moi l'honneur de vos commentaires, j'suis full curieux comme diraient mes jeunes pousses.

Comments:
euh.....j'avais jamais perçu ça comme de la dérision moi. J'avais simplement lu la descritpion d'un état qui arrive parfois qu'on soit un homme ou une femme.

Ca m'arrive parfois de me retrouver toute bête et complètement rapapla devant un homme. Faut même pas forcément qu'il soit beau pour ça.

Mais je te donne totalement raison sur un point. Ca ne fait pas long feu. J'ai pas du tout envie d'aller voir comment je peux être nulle et quel cafouillis peut sortir de ma bouche devant un homme qui me fait perdre tous mes moyens. Et j'ai surtout envie d'aller conquérir ailleurs si le mec me considère la machoire béante et la coulée de bave aux commissures. Au mieux, je suis un peu flattée. Petite douceur sur l'égo, qui ne dure même pas. Sans plus.

La séduction, la vraie, celle dont j'ai envie, celle qui m'allume va beaucoup plus loin que ça. Et elle a une portée beaucoup plus vaste.

Ca ne m'empêche cependant pas de ravoir parfois 6 ans devant un type. De begayer, de cafouiller. De trouver ça normal. Stupide, mais normal :) Et d'attendre que ça passe! ;-)
 
Hier avec des amis on parlait de 'stratégies' de séduction et de 'lire les signaux'. Ça m'a fait rire. Ça m'a rappelé que récemment ce sont des choses que je n'avais pas eu à faire (remarquer mes séances de séduction n'ont mené à rien de concret, mais ça n'a rien à voir, croyez-moi sur parole...)

Non sérieux, il y a un sentiment merveilleux à être avec quelqu'un, être point, naturelle, passionnée si on l'est, réservée si on l'est, à être prise dans le feu de l'action et dans la conversation. Et se réveiller soudain après quelques heures et se dire 'Euh, je pense que je suis noyée dans ses yeux là coudonc...' et de même pas se demander si lui ou elle elle a envie, ne même pas essayé de lire les signaux parce que c'est tellement évident. Pas parce que c'est fanfare. Mais parce qu'il ou elle se noit aussi... doucement.

Ce n'est même plus de la séduction. C'est une pente douce. C'est le sens suprême de la Rencontre. Sans stratégie et sans signaux, et....

Bon peut-être que je rêve en couleurs, mais je reste convaincue que c'est possible!
 
Moi j'ai trouvé le texte si bien écrit que j'ai à peine fait attention au contenu...(shame on me, I know)
J'vais relire et j'vais essayer de penser un commentaire qui se tient mieux que ça quand je serai mieux réveillée et quand je vais revenir de mon examen plus tard...
 
Ouains bon...je vois pas trop ce que je pourrais ajouter de plus. Sinon que la séduction, qu'elle soit en surplus ou en rupture de stock dans une relation, ça n'est jamais un gage de durabilité (ni d'éphémérité non plus).
Je pense aussi et surtout, que dépendamment de l'âge (mais pas juste de l'âge on s'entend), la séduction est très nettement définie différamment. À 20 ou à 40, on allume pas ni de la même façon, ni avec les mêmes éléments.
Et au-delà du comment et du pourquoi, moi ce qui m'exaspère surtout, et là j'ai l'impression de me répéter, c'est vraiment mais vraiment la recette, tsé celle avec des gros sabots? Les règles de l'art suivies à la lettre et dans l'ordre siouplaît...là je dors, non je ne dors pas, je suis partie depuis un bout déjà.
Pis je vais jouer le jeu que tu veux pas qu'on joue juste parce que ça me fait plaisir:
"Me semble que c'est sexy l'humilité, non?"
J'en ai déjà lu un (je vais pas le nommer) qui disait qu'une fille qui se trouve belle c'est minimum deux fois plus bandant...
Comment? Ah! C'est pas pareil pour un gars...zut! pas moyen de généraliser! :-p

Pis euh...je sais pas mais moi, ça m'est déjà arrivé d'être gaga devant un gars, d'être complètement déstabilisée par son charme même si ça faisait un bon bout que j'étais avec steady. C'était pas toujours comme ça, mais j'pense pas que les situations de "gagaisme" ne se produisent qu'en des périodes données et bien définies et dans des circonstances spécifiques.

Finalement, j'en ai rajouté pas mal (lire assez), mais bon, full curieux qui veut des commentaires il va quand même pas se plaindre alors j'en profite tout plein, pis me sens même pas coupable ;-p
 
Magique, c'est vrai, c'est une question de perspective.

Catherine, je pense que c'est la différence entre la "séduction active" et "l'attirance". Tel que tu me le citais hier. Je pense d'ailleurs que mon procahain texte sur le sujet va emprunter cet angle, merci pour l'amorce de réflexion!

Pasacale, c'est très vrai, la séduction dépends beaucoup du contexte. On est bien d'accord que les recettes, ça ne donne pas de grands feux d'artifices. Et on peut être humble et se trouver beau, c'est pas une contradiction.

Finalement, je ne vais certainement pas te reprocher tes commentaires, ni sur le fond ni sur la (longue) forme, c'est toujours plaisant à lire!
 
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