Aujourd'hui, j'ai 33 ans. Ça commence à faire vieux non? Surtout quand ma fille fête ses 12 ans le même jour. Oui, oui, c'était mon cadeau de fête de 21 ans. Le plus beau que je n'ai jamais reçu. Ça permet de répondre "toi aussi" quand elle me sert un "bonne fête", comme ce matin.
Aujourd'hui, j'ai 33 ans. C'est encore très jeune, non? Surtout que hier j'étais à l'hôpital pour visiter mon père qui viens d'avoir une opération à coeur ouvert à 59 ans. Il se remet très bien. C'est le beau cadeau que je n'ai jamais reçu. Ça permet de répondre "moi aussi" quand il m'a dit "je suis très content de te voir", comme hier après-midi.
Aujourd'hui, j'ai 33 ans. J'ai Hey Jude dans la tête, parce que c'est la chanson de mon père, celle qui fait que mon nom complet c'est
Jude Sylvain Carle. D'ailleurs Rubyjam ça vient un peu de là, je voulais un "y" comme dans Sylvain et un "j" comme dans Jude. Quelque chose de concis et distinctif. Mais revenons ce qui joue dans ma tête, particulièrement le passage suivant :
And any time you feel the pain, hey, Jude, refrain
Don't carry the world upon your shoulders
Well don't you know that its a fool who plays it cool
By making his world a little colder
J'étais comme ça avant, le confort par le froid. J'ai appris ça de mes parents, par mimétisme. J'ai eu des excellents parents, aujourd'hui je le sais. Mais j'ai détesté d'eux pendant tant d'années leur neutralité. Leur
correctness. Leur
on-ne-se-mèle-pas-de-la-vie-des-autres et leur
on-ne-pose-pas-de-questions... Avec les années j'ai compris que c'était parce qu'ils n'avaient pas appris autrement. Qu'ils étaient toujours d'humeur égale, mais plutôt bonne. Que les
sans éclats ça à l'avantage des
sans drames. Que les
sans excès ça à l'avantage d'être
sans gueule de bois.
Je me suis rebellé très fort contre ça à une époque. Ça aura été formateur. Plus maintenant. Je garde un petit côté rebelle en moi mais juste par plaisir... et par peur de veillir ;-)
En fait, je n'ai plus vraiment peur de vieillir, j'ai juste peur d'être vieux. À 25 ans j'étais déjà vieux. Maintenant ça va mieux. J'aime ce que je deviens. Ça c'est un autre beau cadeau... je décide maintenant de ce que je veux prendre sur mes épaules, ce n'est plus la vie, ou le destion qui le fait pour moi. J'accepte les fardeaux que je veux porter, ce qui me rends beaucoup plus solide, patient et persévérant. Et le romantique au fond de moi à appris un peu d'intelligence du coeur, il sait qu'aimer c'est une décision encore plus qu'un sentiment. L'intellectuel dans ma tête a aussi appris la passion de l'intelligence, je l'espère.