Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/11/15

 

Une fois par semaine n'est pas coutume...

Ouah. Dites donc. C'est tranquille par ici! Le pire c'est que j'ai plein de billets qui s'empilent dans ma tête là! Sérieusement, j'avais beaucoup plus de temps pour écrire quand j'étais célibataire... Hehe. Ça ne me manque pas du tout, d'être célibataire là, pas d'écrire. Ça me manque ça. Mais c'est combiné à la saison des examens à l'école (on a eu de pas mal bonnes notes, on est fiers!) et aussi au fait que je débute plusieurs très gros nouveaux projets au travail. Donc, tout ça ensemble, ça occupe. Mais là, juste là ce soir, je me vole du sommeil parce que mes doigts ont trop envie de danser sur le clavier. Un ska frénétique sur trompette silencieuse (tout le monde dort ici, même le chat).

La bouilloire frémit à peine sur le feu, je me prépare une tisane. Avant j'aurais bu de la bière, maintenant j'en bois moins. Je suis encore plus idéaliste qu'avant. C'est même rendu que je fais du compost. Un gars de banlieue creuse comme moi avec une éthique de d'habitant du plateau, c'est logique. Mais j'avais jamais fait ça avant. Je me demande bien d'où ça peut me venir de telle idées? Au citron alors. La tisane là, pas la fille en dessous du point d'interrogation. Elle me fait vivre de belle chose cette femme. Vraiment. Je ne pensais pas que j'étais rendu là. On a fait les étapes normale d'un couple qui apprend à se connaître. Mais un peu vite. On est comme ça. Excessifs un peu. Lucides tout de même. Très. Mais passionnés. Pas vraiment de demi-mesures. Mais pas des doubles quart de mesures non plus. Rien de tout cela. Unadultered en anglais.

Une de ces étapes était la rencontre de ses parents. Je vous raconte ça? C'est ça que j'avais promis la dernière fois, je devrais. Je suis allé chez ses parents dans une banlieue sud-est (moi qui connaît plutôt la sud-ouest) samedi il y a deux semaine (ça vous donne une idée du backlog de billets que j'ai dans la tête). Je m'attendais à ce que ça soit smooth, quand même, elle m'avait dit que ses racines étaient évidentes et limpides, j'étais donc bien disposé et ready to go (je reviens mon eau bouille comme c'est pas permis... ok de retour, je fais tremper ma poche dans l'eau bouillante, hey la lectrice là, la poche de thé, pas de pensées abscontes!) Donc, disais-je, écrivais-je plutôt, j'avais le coeur ouvert à l'inconnu, ma belle dame m'ayant fait un topo plus que favorable de sa relation harmonieuse avec sa famille...

Mais tout de même, c'est toujours un peu énervant ces affaires là, et pour rajouter un quotient de difficulté de 1.5 à la pirouette, son père avait décidé que ça serait une bonne occasion pour installer les pneus d'hivers sur la voiture de Yannick. Bon. Moi qui n'est pas trop manuel de base, mais pas poche non plus, c'était quand même pas de la mécanique, juste un changement de pneus, boulons rouillés ou pas, je n'était pas pour me dégonfler comme ça (jeu de mot poche, de tisane). Alors nous arrivons sur les lieux du crime, passionnel, et je serre la main de son père (charmant) de manière vigoureuse (non mais les mains molles, ça me dégoûte! ça commence bien, il a une bonne poigne). Sa mère est très contente de nous voir aussi, je perçois tout de suite d'où Yannick tient son petit air de sauterelle gailuronne.

Donc les pneus. Repeints en plus, d'un joli argenté dans le truc métallique au centre (j'sais pas comment ça se nomme, les fin finauds vous pouvez toujours faire les frais dans mes commentaires avec la bonne réponse). La vraie question, c'était de savoir s'il était pour me jaser ça à n'en plus finir (et me rendre mal à l'aise), ne riens dire du tout et travailler dans un mutisme de garagiste professionnel (et me rendre mal à l'aise) ou encore me poser 2000 questions (et me rendre... vous voyez mes appréhensions là je pense). Bon, le scénario macho pourrait arriver, la fille et la mère sont à l'intérieur pour parler de je ne sais quoi et je suis seul dehors avec son père. Mais pas stressé. C'est très rare que je suis stressé maintenant. Avant tout le temps, mais maintenant, pffft! Alors quel scénario? Rien de tout ça. Juste le bon ton.

D'entrée de jeu il me taquine, en tant que professeur (à la toute récente) retraite, il me dit que les "pousseux de crayons comme nous ce n'est pas nécessairement habile avec des outils, ça serait normal". Quand même, je me débrouille pas mal. Et puis ça fait des années que je ne crayonne plus, je clavière. Mais il avait raison sur le fond si ce n'est sur la forme. Alors les pneus facile. La conversation facile. De retour à l'intérieur. Promenade au sous-sol (et retour dans le temps) par les vieux trucs d'adolescence de Yannou. Cassettes (the cure, the police, béru, the smiths, niagara, alouette). Livres. Et photos. Il y a quelque chose de très particulier de voir la femme qu'on aime par le regard passé de ses parents et amis au travers la pellicule fixée par les âges. Coquine enfant. Jeune ado caractérielle. Ado plus âgée déterminée. Ravissante jeune femme. Photo d'ici, de Belgique, de France, du Mexique, elle a eu la chance de voyager beaucoup avec ses parents. Et je découvre aussi au fil de la conversation avec ses parents que son imagination et sa verve sont des racines profondes aussi. Et ensuite la bouffe!

Gourmands. Nous sommes tous les deux gourmands. Nous fûmes rassasiés. Trucs belges délicieux (c'était quoi déjà le nom?) en sauce. Discussions animés, questions justes assez personnelles (mais pas trop) sur mes enfants, mon travail, mes intérêts, mes projets. Elle est radieuse à mes côtés. Je sais, je sais, je suis d'un ton des plus sirupeux là, mais que voulez-vous. C'est ça que je vis et j'ai rarement écrit de la fiction ici. Musique au salon ensuite. Hehe. Les champs élysés de Dassin. Je vais chercher ma version punk dans la voiture (sur mon laptop), appréciée je crois par sa mère, qui danse sans contrefaçon et sans gêne, elle fait comme chez elle je crois. Son père relance le débat sur les blogues et de quelle manière il croit que ça change le paysage social (et littéraire, et politique, peut-être). Un homme intelligent (et en plus si il me lit, ça va être flatteur ça comme commentaire non? téteux vous dites? ah zut!).

La soirée passe en trombe. Bisous, bisous, bonne route. Je conduis. Calme, à mes côtés, ma flamme fait encore des flammèches. Belle soirée. Difficile à saisir l'essence même. Mais c'est tout aussi bien, avec les flamèches à mes côtés, ça exploserait. Ouais, ça a effectivement explosé, mais un peu plus tard dans la nuit là, on a attendu d'être arrivé. Me souviens plus vraiment si on a dormi. Mais là je ne suis pas pour raconter ça ici là, tout d'un coup que sa mère viendrait lire! Quoi donc? Ah oui, c'est vrai on est quand même dans la trentaine hein. Et elle était très contente de voir sa fille si heureuse, en effet. Mais bon, c'est ma belle-mère maintenant, je peux bien avoir un rapport d'une petite gêne avec elle non? Euh, ben non. Pas vraiment, c'est pas mon genre. Mais la belle-mère là, les petits enfants, on va attendre un peu ok? Non mais j'en voudrais d'autres moi des enfants. Sérieux. Mais pas tout de suite. On veut faire le tour du monde dans la prochaine année. Vivre la vie. Doucement. Férocement. Passionnément (ah zut, un ou deux n?). Fébrilement.

Et je veux lui réciter des poèmes à quatre heures du matin. Et je veux continuer la liste des 40 affaires épeurantes et romantiques que j'ai à lui dire. Et je veux parler avec elle toute la nuit et tout le jour et l'écouter et composer mes rimes dans les siennes. Dans la liste des 40 affaires pathétiquement romantiques, le numéro neuf (de mémoire) c'était notre épitaphe. C'est ça, les mots écrits sur notre tombe. "Et si vous tendez l'oreille, passants, vous entendrez encore les murmures de leur complicité". Quelque chose du genre. J'aime pas à moitié. C'est toujours intense. Non mais d'une douce intensité. Comme de la braise ardente. Oui, c'est ça. Je brûle d'elle de manière ardente. Ah dites donc, ça pourrait faire un pas pire poème ça! Mais je dois aller dormir maintenant. Faut que je fasse des réserves, on se retrouve jeudi soir!

Comments:
Sympa la rencontre des beaux-parents, j'ai hâte de lire celle avec ses beaux-parents. :P

On se dirige vers un petit souper simple pour dimanche, ça ben de l'allure de faire ça en ville, parce que ta banlieu est loin de la mienne hihihi... (Yannou, si tu savais pas qu'on planifiait d'envahir ton petit espace.. ben oups!.. :P
 
Hey Jude (pour ceux qui savent pas que tu t'appelles aussi comme ça Sylvain, ben là, c'est fait; présentation à tout le monde: Sylvain s'appelle aussi Jude, de son premier prénom pour vrai, nommé par son papa enthousiaste de la musique du temps de la naissance de son fils, comme dans "heeey Jude, don't let me down...", bon, voilà, pardon, long préambule), alors je voulais simplement dire: le bon plat belge, c'est des chicons-grattins. Des rouleaux d'endives recouverts de béchamel et gratinés. Simple. J'en ferais aux enfants, tu verras, mais sans endives, juste du jambon, parce que les enfants n'aiment pas les endives, trop amères. Oh, que je suis bavarde. Mais ça, tu le sais déjà.

Jef: pas de problèmes, c'est assez grand pour vous, chez moi, tu verras ;)
 
Ah oui, les chicons-grattins. Délicieux. Et ce dimanche ce fût la saucisse et la bière belge (de la Leffe, woohoo!) chez ses grand-parents pour dîner. Le gastronome que je suis ne se peut plus!
 
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