Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/10/26

 

Synchronicité, première partie.

C'est arrivé comme l'automne de cette année. En même temps en fait. Rapidement, de manière définitive. À la différence qu'au lieu de rendre gris et froid comme le ciel, ça m'a rendu rouge. Comme les feuilles, tiens. Celles qui ont eu le temps de changer de couleur avant de tomber. Oui, CFD, on s'est effectivement premièrement rencontré par carnets interposés. C'était un peu inévitable. Elle a pointé la cime de son iceberg de sens par ses mots et ses créations rendues disponibles sur internet. En deux hyperliens, j'étais arrivé chez elle.

Une jeune femme intelligente et sensible me suis-je dis à la lecture de ses mots. Garder l'oeil ouvert. On ne sait jamais. J'ai toujours l'oeil ouvert pour l'intelligence et/ou la sensibilité, peu importe le sexe ou l'âge de l'émetteur. On a tissé quelques commentaires ensembles, dans nos jardins respectifs. On s'est retrouvé sur MSN. Si le cliché des boomers était la première date au drive-in, celui de notre génération sera celui des conversation clavardées jusqu'à tard dans la nuit, seuls mais ensemble. Ou l'inverse.

(22:09:38) elle@clavardage.com: allo
(22:09:47) moi@clavardage.com: hey!
(22:09:50) moi@clavardage.com: bonsoir
(22:10:06) elle@clavardage.com: bonsoir toi-même
(22:10:08) elle@clavardage.com: hehe
(22:10:15) elle@clavardage.com: ça va?
(22:10:27) moi@clavardage.com: oui, très bien
(22:11:04) elle@clavardage.com: ça fait drôle de chatter avec un personnage de blog (pour moi tous ces individus que je ne connais pas mais que je connais par leur blogs sont des personnages)
(22:11:25) elle@clavardage.com: tu étais en train d'écrire, je gage
(22:12:03) moi@clavardage.com: pas encore en train d'écrire mais pas loin

Et je l'ai invitée à aller prendre un verre. Ici, dans ce carnet, dans une enfilade de commentaires sur je ne me souviens plus quel sujet. Comme ça. De même. Dans ce lieu public. Bravade de ma part, boutade à moitié, sourire en coin, assuré. Faut pas trop s'y fier à mon sourire en coin assuré. Mais cette fois, je ne sais pas comment ou pourquoi, ça lui a plu, elle me l'a dit ensuite. Et puisque je vous raconte cette histoire, c'est parce qu'elle a dit oui. Avec mon horaire, ça m'a demandé quelques jours de patience avant de pouvoir la rencontrer. Ce soir là, encore sur MSN, on a synchronisé notre rencontre.

(23:14:48) elle@clavardage.com: t'es dans ta cachette secrète
(23:14:48) moi@clavardage.com: je viens de finir ma journée de travail là!!
(23:14:52) moi@clavardage.com: c'est ça
(23:14:55) elle@clavardage.com: oh!
(23:15:00) elle@clavardage.com: ayoye
(23:15:00) moi@clavardage.com: au coeur du pseudo plateau
(23:15:07) moi@clavardage.com: non mais excellente journée
(23:15:10) elle@clavardage.com: à côté de chez nous finalement
(23:15:14) moi@clavardage.com: :)
(23:15:20) moi@clavardage.com: c'est ça que je te demandais ;)
(23:15:28) elle@clavardage.com: ok d,acc, tu veux continuer la conversation au billy kun?
(23:15:33) moi@clavardage.com: cool
(23:15:36) moi@clavardage.com: oui
(23:15:39) elle@clavardage.com: ou chez Baptiste?
(23:15:44) elle@clavardage.com: hey! c'est cool!
(23:15:47) moi@clavardage.com: ha pas facile!
(23:16:02) moi@clavardage.com: t'es dure avec moi!!
(23:16:31) elle@clavardage.com: ?
(23:16:37) moi@clavardage.com: je file plus chez Baptiste d'émo mais plus chez Bily d'ego...
(23:16:47) moi@clavardage.com: ça dépends lequel de moi tu veux rencontrer!
(23:16:49) elle@clavardage.com: ca veut dire quoi ce charabia?
(23:16:54) moi@clavardage.com: :P
(23:17:03) elle@clavardage.com: ben je veux rencontrer toi
(23:17:07) elle@clavardage.com: comme tu te sens
(23:17:14) moi@clavardage.com: ok le vrai moi il va pas trop chez Bily
(23:17:19) moi@clavardage.com: plus chez Baptiste
(23:17:24) elle@clavardage.com: mon nouveau motto c'est d'essayer de prendre le monde comme ils sont!
(23:17:33) moi@clavardage.com: prometteur
(23:17:40) moi@clavardage.com: en tout cas
(23:17:40) elle@clavardage.com: ok
(23:17:47) elle@clavardage.com: quand?
(23:17:54) moi@clavardage.com: moi je promets jamais rien qu'y est pas moi
(23:17:55) elle@clavardage.com: (moi je suis là en 2 min)
(23:17:59) moi@clavardage.com: 30 min?
(23:18:03) elle@clavardage.com: ok
(23:18:06) moi@clavardage.com: 23h45?
(23:18:11) elle@clavardage.com: oui
(23:18:13) moi@clavardage.com: a la porte ou au bar?
(23:18:13) elle@clavardage.com: c'est bon
(23:18:22) elle@clavardage.com: à la porte ok
(23:18:41) elle@clavardage.com: comme ca si y a un show on pourra faire un repli stratégique
(23:18:50) moi@clavardage.com: ok, moi jeans mateaux noir pas en cuir rayures rouges au manche et sourire niais...
(23:18:52) moi@clavardage.com: ok
(23:18:56) moi@clavardage.com: aux manches
(23:19:06) elle@clavardage.com: ben je pense qu'on va se reconnnaitre, non?
(23:19:10) moi@clavardage.com: ben oui
(23:19:23) moi@clavardage.com: je dis juste ça pour faire correct
(23:19:35) moi@clavardage.com: mais je vais te reconnaitre c'est certain

Pour être certain qu'elle sache bien à qui elle avait affaire, je suis arrivé en retard. On s'est reconnu. On se connaissait sans se connaître. C'était plein chez Baptiste. On est allé au Zinc. L'ambiance de la place était moche mais on était pas là pour l'ambiance de la place. On a parlé. Rarement rencontré quelqu'un aussi capable de m'écouter autant et de me faire la répartie de la même quantité et qualité de mots. Première chose qu'on s'est rendu compte c'est qu'il était 3h30 du matin, qu'on parlait encore et qu'on souriait tout plein. Ok, c'était cool, oui très, bye, on refait ça, quand est-ce, j'sais pas, mais on refait ça certain (dès qu'on peut!) ok bye, bisous, bisous, sur les joues, hey, t'es chouette! J'ai ensuite marché sur Mont-Royal vers mon lit de fortune au bureau. J'ai tellement bien dormi.

Nous avons discuté pendant la semaine, virtuellement. Et rendu au jeudi ou je peux enfin sortir, je l'ai relancée le matin, pour préparer la soirée. Mais elle allait voir un spectacle, seule quand même. Ça serait pour une autre fois. Mais plus tard en soirée elle apparaît en ligne. Je suis encore au bureau. Je me demandais ou j'étais pour sortir et avec qui. Là je savais en cet instant ou je voulais aller et avec qui. Drette là comme on dit. On est retourné chez Baptiste, on a eu plus de chance que la première fois pour se trouver une place pour se perdre dans nos mots. Première chose qui nous surprends, il est 3h30 du matin, les lumières s'ouvrent et le serveur nous dit qu'il faut partir là... On sort dehors. On continue de parler un peu. Alors on va au ciné samedi? Oui, oui! On ira voir les poupées russes tiens. Bonne idée. Je la serre dans mes bras. Je hume son odeur encore plus enivrante que la bière rousse et le whisky que nous avons bu. Nous nous quittons ainsi. Pas touché le sol entre Chez Baptiste et mon pied-à-terre du plateau, un lit gonflable dans mon bureau ou je dors de mieux en mieux me semble, c'est ce que je me disais ce soir là en m'endormant le sourire aux lèvres.

Samedi. J'avais pris toute une cuite la veille, avec Alain et Patricia, et je me suis levé à midi. J'avais un email d'elle, qui me proposait d'aller marcher un peu sur la montagne avant d'aller au cinéma. Wow. Marcher sur le Mont-Royal. Full romantique peut-être? Alors je me suis extirpé de mon lit (j'ai lu le email sur mon cell, d'un seul oeil ouvert), extirpé de mon mal de tête de lendemain de veille et extirpé de ma banlieue. Rencontre coin St-Denis/Mt-Royal. Marche. Placote. Hume son odeur particulière, des épices que je connais mais que je ne replace pas. Mystère que je désire vraiment résoudre. Et sentir et ressentir. Grande marche sur la montagne. Zéro stress. Plein, tout plein de calme. Je ne suis pas pour l'embrasser sur la montagne, ben trop cliché pour moi, lui tenir la main sous les feuilles rouges. Tsé. Quand même. On va acheter nos billets ensuite à l'ex-centris (je sais, je sais, j'ai pas fait exprès pour choisir ce lieu, c'est arrivé de même, je vous jure) pour la représentation de 19h quelque. Marche sur St-Laurent. Envie commune de sushis. Constatation commune que nos envies sont très communes, synchro et qu'autant nos mots que nos goûts s'harmonisent à merveille. Souper délicieux. Elle est tellement belle que je me dis en moi-même. Elle a sourit, ça a du résonner un peu jusque de l'autre côté de la table.

Cinéma. Film sur l'amour. Et les clichés. Un très bon film. Narration intéressante. Visuellement très beau aussi. Aussi agréable que l'auberge espagnole du même réalisateur. Chaque fois que j'incline ma tête pour lui chuchoter un mot, son odeur m'assassine. Je me meurs d'elle. Le film se termine. Générique. Quoi de plus cliché que d'embrasser une fille au cinéma. Dans cette salle là en plus pour moi? Après un film sur l'amour et les clichés? C'est trop pour moi, mon ironique me lacère l'intérieur et me harcèle. Do it! Go go! Come on! Je m'approche. Je la regarde dans les yeux. Hey, quoi de plus ironique que d'embrasser une fille au ciné après un film sur... Je plonge. Elle est surprise. Agréablement surprise. Elle sourit. Nous sortons. Marchons encore, sur St-Laurent. Elle me prends la main. On va où? J'sais pas. Deux, trois endroits qui ne nous tentent pas. Trop bruyants. Ah j'ai une idée qu'elle dit. Le Mhotel. Un bar très mellow sur Rachel. C'est relax et sympa. OK. Go. Bonne idée. J'ai hâte de raconter ça demain matin. Ah oui, hier, j'ai fini la soirée au Motel avec une fille. Hehe. Ambiance lounge et ambiance techno smooth. On bascule. On s'embrasse. Encore. Encore. Encore. Et on parle. Encore, encore, encore. Une heure du matin. On va où là? Où tu veux. Je te suis. Je vais la suivre n'importe où. N'importe où, je m'en fout. Ok alors. Elle me sourit. Je t'amène chez moi.

(À suivre)

Comments:
Et en passant, "synchronicité" c'était mon titre! Pas le tiens! :P
 
Le monde est petit, et dans le fond, y'a un lien parisien entre mon post de "synchronicité" et elle, à vrai dire, deux liens mêmes. Définitivement synchrone. Full.
 
Y'a Jung qu'y'a mal aux os en ce moment...
Et tellement, mais tellement de couleur dans tes mots qu'on se croirait dans un paradis émotif. Que du pastel, et des bases, aussi. Des pastels basics, tient. Et la vie se vit. Et vos mots sont dits. Et beaux. Un baiser orange, une main bleue dans une verte, des sourires rouges clairs et des yeux pairs. Vraiment, vous me colorez.
 
Oh wow, l'amour sur le Net. C'est très romantique tout ça.

Bravo, j'espère que ça va durer.

la petite Vanille :)
 
Quelle belle transparence, et ce, des deux côtés. Tampis pour les rumeurs! ;-) Tant mieux pour vous!

L'élan semble sain et sans ambiguité, lucide et serein. C'est très beau de vous lire!
 
Hahaha!
Spectaculaire!
Montée dramatique, puis fondante, puis Dzim-boum! Révélation (pour ne pas dire orgasme) simultanée.
Un coup (de plus) à entrer dans la légende.
Il ne manque plus, maintenant, qu'un blog branché pour en faire une nouvelle et linker les deux à la fois.
Avec nos voeux de bonheur, évidemment. :-)
 
De liens en liens, soudain, on comprend mieux cette envie folle de Miss Vickies au jalapeno !!!
 
Ah bin ah bin!!!!

Quel plaisir de lire par ici! :-)
A l'aube de novembre, le mois des morts, alors que tout s'éteint, ici c'est plutôt la (re?)naissance. Et vraiment, c'est tout beau, tout doux et chatoyant!

Je suis bien contente pour vous! :-)
 
Joli petit post plein de sourires et d'espoir:)
contente pour vous
 
agreable a lire, rien de tel qu'un amour naissant, encore mieu si detaillé online. j'aime bien le cote live de la chose. J'espere que vous aller blogguer la suite de cette relation de maniere parallele.

let love rule !
 
L'automne n'a jamais été aussi beau et prometteur à Montréal, je crois.
Quel ciel fait-il ailleurs sur la planête? Est-ce que vos ondes d'amour se répercutent jusqu'en Chine? Jusque sur Mars? Espérons-le, car c'est beau et chaud.
Longue vie et bienvenue dans la famille des amoureux heureux.
 
bon.. on dirait qu'on a plus vraiment besoin d'aller jouer au pool pour que tu me compte tout ça !! héhé, quoi que j'ai eu l'exclusivité de ce petit bout de vie quand nous étions au Rubens :P

Vraiment content pour toi vieux.. mais faut quand même qu'on aille jouer bientôt !
 
Pour une conception du monde permettant la synchronicité, visitez: http://www3.sympatico.ca/j.begon
 
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