Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/10/03

 

Deux histoires de bécique

J'ai tellement d'histoires à raconter, mais c'est celles là que je vais raconter maintenant... Parce que j'ai mal à deux morceaux de mon anatomie, qui ont trois lettres et qui commencent par "c". Dont mon cou, mais c'est le moins pire. Voilà. Je résume ma fin de semaine à deux morceaux d'anatomie. Pourtant, c'était pas une fin de semaine de "c". Mais on va commencer comme ça. Ça sent le billet-fleuve là, vous êtes prévenus. Mais bon, ça fait longtemps (longtemps, longtemps, quelques jours, pffft!).

J'ai eu envie de vous raconter ces histoires là, suite à la constatation de mon innocence intense, à subir les conséquences d'une idée pas si bonne mais finalement pas si pire. C'est un peu l'histoire de ma vie, je suis le genre de gars idéaliste et de principe mais qui arrive en retard pareil. Souvent. Et puis je ne fais même pas semblant d'avoir une bonne excuse.

Alors, après ma soirée de samedi pour la fête de Seb (très sympa, Martin et Annelise y étaient aussi), petite soirée de banlieue remplie de discussions allant du l'autorité cognitive des blogs à la discipline constructive pour les enfants (d'où l'analogie du balcon, au troisième étage, qui n'a pas de barricade, comme exemple de comment la discipline aide à explorer les possibilité de croissance), je suis allé coucher au bureau, encore. Je commence à m'y faire là, d'avoir un pied à terre montréalais. Même chose vendredi, après avoir été prendre un verre impromptu avec Yannick en fin de soirée (discussions intéressante, dont le rapport des hommes et des femmes, que je doit commenter un moment donné).

J'y dors très bien au bureau, sinon je n'irais pas, installation de fortune oui, mais confortable (faut que je fasse attention à ce que j'en dis, j'ai une coloc de bureau qui lit mon blogue, hello Stéphanie!). Dimanche matin brunch de geeks avec la gang de Ile-Sans-Fil parce que technologiquement aussi je suis un idéaliste. Ensuite je me dis que je devrais bien retourner dans ma banlieue un peu. Alors sous le soleil radieux du dimanche, je retourne en transport en commun. Mais je manque mon autobus. Et là le prochain est dans une heure. Merde. Je ne vais certainement pas passer une heure à attendre l'autobus. Je vais marcher. De Montréal à Laval. Et à Laval, je vais me trouver un magasin de vélo et faire le trajet sur roues. Ouais, bon projet. En théorie.

Parce que le magasin de vélo en question est fermé le dimanche. Pas possible d'investir mes billets verts (avec la face de la reine, eurk) dans leur boutique. Et encore 45 minutes avant l'autobus. Mais puisque c'est dans Pont-Viau (je sais c'est plein de préjugés là) il y a un genre de pawn shop semi-legit avec un grand rack de vélos de l'autre côté de la rue. Ok, tant pis. Je déteste ce genre de commerce, mais je craque, j'ai très envie de faire du vélo depuis de semaines, et j'ai jamais eu l'occasion. Bon il y a un Minelli pas pire, 100$? Les cables sont solides, dérailleur en ordre... ok, ok. Ajustement du guidon un peu croche. Juste le siège qui devra être changé pour un plus confortable, deal pas pire que j'me dis...

Ça sera un bon trajet, mais je ne m'inquiète pas trop, je suis relativement en forme, j'ai fait du roller et du skate pas mal tout l'été, côté cardio et endurance, pas de poblème. J'étais pas trop habillé en conséquence, mais pas si pire non plus, jeans et t-shirt à manche longue, sac à dos avec mon laptop, lunettes soleil et souliers confortables et solides. Alors go. Pédale. Apprivoise la bête à corne. Elle se comporte bien. Le siège n'est pas parfait et le frein arrière accroche juste un peu, ajustement à faire rendu à la maison, rien de bien grave, je pense que j'ai fait un bon deal. C'était même écrit "nous collaborons avec les policiers" dans le magasin, pour faire accroire aux naïfs comme moi que c'est pas du stock volé. Non, peut-être pas. Peut-être aussi...

Je décide de piquer tout de suite vers l'est par le boulevard Concorde pour aller rejoindre la 335 qui monte directement vers Bois-des-Filion, c'est Papineau qui devient la 19 qui devient la 335 pour vous donner une idée. Mais voilà qu'à la hauteur de concorde, c'est encore la 19, et c'est pas mal trop autoroute pour y faire du vélo (j'm'imagine coincé entre le muret de béton et un vanne de 50 pieds, non merci, je suis téméraire mais pas si con)... Alors je longe le tout par des petites rues, ça me rallonge considérablement mais après la 440, je vais pouvoir rejoindre le tronçon principal et faire de la route, je déambule bucoliquement parce que hein, il fait vraiment beau! Et c'est parfait parce que je pense à deux milles affaires en même temps, mon cerveau étant plusieurs engrenages de plus fébrile que mes jambes, particulièrement en cet après-midi.

Après moult zigzags de petites rues à éviter les culs de sacs (et à me sortir de quelques-uns en me disant que mon vélo de montagne serait content de faire un peu de trail, même une toute petite de rien!) je réussis à rejoindre la jonction de la 440, enfin faire de la grande route. J'ai déjà mal au derrière. J'avais pas encore remarqué, ma tête étant trop occupé ailleurs, c'est très rare que je me soucie de mon postérieur (la dernière fois c'était parce qu'un gars arrêtais vraiment pas de me le regarder dans un bar, ça m'énervait un peu, j'aurais ben mieux aimé qu'il me regarde dans les yeux et m'apprécie pour mon intelligence et mon charisme, pas pour mes mollets d'adonis ou mon cul de dieu grec déchu... hey là je niaise hein, j'ai vraiment pas un derrière si remarquable du tout, mon ex arrêtais pas de dire que j'avais pas de fesses, en tout cas pas assez à son goût, mais bon elle avait une fixation sur les siennes, quand même, et là en ce moment je suis tellement conscient de la longueur de cette parenthèse, c'est du délire d'aparté et ça me fait un plaisir immense de parler des fesses de mon ex et c'est bien parce que je sais qu'elle ne lit pas ce blog régulièrement, je pourrais feindre avoir oublié si jamais elle m'en reparle, non mais sommes toutes, n'étant plus ensemble depuis maintenant pas mal longtemps, cette histoire probable de postérieur posthume me perdra presto quand elle pestiférera probablement plus tard propos piquant parce que publication non appropriée. Voilà, prose de fin de parenthèse, prochain paragraphe de palabre à partir).

Bon donc, toute ma matière grise maintenant fixée sur ma matière basse, ma situation de siège semble empirer. Par surcroît, j'avais oublié, je demeure dans les basses laurentides. Ce qui veut dire que c'est plus bas que les hautes, mais ça monte pareil. Tout le temps, doucement, du genre qu'en voiture on s'en rends même pas compte du tout, en voiture, que ça file comme si de rien, en voiture, on dépasse les cyclistes qui peinent et qui ont mal au derrière comme ça, en voiture. Bon. Inventaire physique, parce que ça fait un bon 45 minutes que je pédale là, ça devrait être comme si de rien n'était, je suis bien capable de faire 2-3 heures intenses d'habitude. Mollets de roc. Genoux flexibles à souhait. Cuisses solides et tendues. Postérieur en compote. Bas du dos solide, c'est ce soir qu'il va se plaindre si jamais il décide. Dos mouillé, j'ai un sac à dos pas mal trop rempli qui l'étouffe, mais ça va. Épaules solides, le cou est un peu dérangé de se placer ainsi, mais puisque j'ai la tête dure, il en a vu d'autres, et puis du vélo c'est moins pire que le moshpit sur le cou. Et ma tête. Dans ma tête une vieille histoire de vélo, qui date de, heu, des années de cégep, et là ça commence à être un peu difficile là, ces années là. Parce que chaque fois que je rencontre des étudiants du cégep, je me dis que je suis rendu vieux, parce que je les trouve si jeunes... Mais je vais quand même vous raconter cette autre histoire de bécique, enchâssée dans celle-ci, parce que ça me tente.

Mais pas tout de suite, je suis rendu au bureau là, et je dois travailler, hein? Alors la suite plus tard! Désolé, ce n'est pas un processus volontaire, c'est juste une question d'horaire...

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