Le pragmatique romantique

Ou l'inverse.

2005/04/03

 

Sur un foutu plateau ou les mémoires affectives

J'aurais bien aimé commencer ce billet en écrivant "je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à elle en cet après-midi pluvieux". Mais c'est faux. Je sais très bien pourquoi. Sorti de mon semi-repaire sur le plateau, quartier qui m'appartient maintenant même si je suis un semi-transfuge-450-fini (on en reparlera), j'arpentais mont-royal avec "whole lotta love" de ledzep dans les oreilles. Je me cherchais un spot pour acheter des sushis, que j'avais envie de manger depuis vendredi. Vendredi soir, j'ai dis à une fille (par msn quand même) : "je suis jaloux que tu manges des sushis". Et ensuite: "j'ai envie de manger des sushis. ou alors toi". Elle m'a répondu "t'es con ;)". Une chance qu'il y avait le smilie, parce que c'était vraiment con comme réplique... mais je mange des sushis là en vous écrivant ça, vous savez ce que ça veux dire... Mais bon j'avais pas envie de parler de cette fille là, je voulais vous parler de l'autre, Sophie. Celle qui est revenue me hanter tantôt pour deux chansons dans mes oreilles.

C'est parce qu'avec mes cheveux trop long, j'étais sorti donc pour me procurer du poisson cru, mort et froid sur riz et algues. Et je suis passé devant le très plateautois Bily Kun. C'est là que Sophie m'a dis qu'elle me quittais il n'y a pas si longtemps. Que ma situation était trop compliquée. Que la sienne aussi. Elle m'a dis ça comme ça, après le souper très correct à la pizzaiole. Je le savais de toute façon. Mais je n'osais pas le réaliser. C'était quand même la première fille à qui j'avais dit "je t'aime" depuis mon Isabelle de toute ma vingtaine. C'était la fille avec qui j'avais passé un merveilleux jour de l'an à l'urgence de l'hopital Children parce que son garçon était malade. C'était celle qui m'avait invité à alle voir un documentaire à l'ex-centris sans me dire au préalable qu'elle avait travaillé sur ce film et qu'elle connaisait la plupart des gens du documentaire. C'était celle qui m'avait dit "les foufounes électriques" quand je lui avait demandé ou est-ce qu'on pourrait aller prendre un verre après notre souper au café du théatre du nouveau monde (ça m'avait *vraiment* impressioné comme réponse, elle me plaisit tout plein et elle voulait aller aux foufs... cool!!). C'était elle qui m'avait dit après quelques super chouettes rencontre "pourquoi tu ne m'embrasses pas?". J'avais besoin de me faire poser ces questions là (je l'ai bien sûr embrassée après, parce que c'était génial comme question et tout plein de sincérité et de franchise amusée). On ne s'était rien promis d'autres que de se le dire si ça n'allait pas. Elle a affronté mon ex en pleine face un dimanche de crise. Elle a affronté mes incertitudes et mes imbroglios. Je l'ai vraiment aimé. Elle était tout plein de choses auxquelles j'aspirait. Je suppose que je devais lui faire du bien aussi.

Mais ce fatidique soir au Billy Kun, elle m'a laissé. Nous sommes allés chez elle. J'ai dormi une dernière fois avec elle. On a fait l'amour comme pas possible. C'était génial. Elle m'a dit "c'était pas supposé, mais c'était très bien...", avec son fatidique sourire. Le lendemain matin nous avons déjeunés ensembles. Comme plein d'autres matins dans les mois précédants. Son petit bout de bonhomme était super de bonne humeur. On s'est embrassé dans le couloir comme les autres matins, comme si j'étais pour revenir le soir même. Nous savions tous les deux que ça ne serait pas le cas, mais sans vraiment savoir pourquoi on a fait abstraction de tout ça. C'était jamais compliqué avec Sophie, c'était tellement paisible, même ses pires histoires elle me faisaient rire. Puis les semaines banales ont passées. Il y a quelques semaines on s'est ré-écrit. On s'est manqués terriblement. "ce soir j'avais envie de t'inviter à boire du vin parler de nos enfants de nos enfants intérieur et se fondre dans les bras de l'un et de l'autre. sophiexxx". Merde. J'ai lu ça le lendemain. J'espère qu'elle me pardonnera de l'avoir publié ici... Ça me tiraille de penser à ça. Moi j'allais au party des yulblogs. J'ai été malade en plus. Je pense que je buvais ma tristesse de Sophie. Ensuite je l'ai vomi. Maintenant, ça va mieux, mais ce foutu bar branché, il me rends nostalgique à chaque fois que je passe devant. Elle était vraiment très bien cette Sophie. Je suis un peu triste là. Mon écran est un peu brouillé là. Mais bon, je suis un grand garçon. Ça passe ces trucs. D'ailleurs de vous l'écrire ça fait immensément du bien. Je lui avais envoyés ces paroles des cowboys fringuants, parce que mon gars écoutait ça tout le temps, sans savoir...

Si je m'arrête un instant
Pour te parler de ma vie
Juste comme ça tranquillement
Pas loin du Carré St-Louis

C'est qu'avec toi je suis bien
Et que j'ai pu' l'goût de m'en faire
Parce que tsé voir trop loin
C'pas mieux que r'garder en arrière

Malgré les vieilles amertumes
Et les amours qui passent
Les chums qu'on perd dans' brume
Et les idéaux qui se cassent

La vie s'accroche et renaît
Comme les printemps reviennent
Dans une bouffée d'air frais
Qui apaise les coeurs en peine

Ça fait que si à' soir t'as envie de rester
Avec moi, la nuit est douce on peut marcher
Et même si on sait ben que tout dure rien qu'un temps
J'aimerai ça que tu sois pour un moment...

... Mon étoile filante

Et pis là j'ai braillé pour de vrai, comme un imbécile. De même. Des gros sanglots. Ça fait du bien, je pense.

Comments:
Je suis tombée là-dessus alors que je cherchais l'adresse du Billy Kun pour une amie venue me rendre visite de France.

J'ai un blues pas possible aujourd'hui. Sans doute la pluie. Sans doute le vent. Sans doute l'automne et un dur retour du Pérou ensoleillé et en plein air.

J'ai pas envie de bosser. J'ai peur de tout rater. J'ai rencontré l'homme de ma vie et ça me fiche les boules, j'ai envie de fuire à toutes jambes.

D'habitude je suis gaie, je vais de l'avant et je sais que me poser des questions n'avance à rien. J'ai manqué le travail pour aller mieux, et maintenant je me sens coupable !

Allez, je suis conne, je suis avec un homme merveilleux, je reviens d'un voyage formidable et je fais un boulot qui me laisse organiser mon emploi du temps comme je veux ;-).

J'adore la chanson "Mon étoile filante", j'ai envie de l'écouter...

Merci pour ce moment de nostalgie largement partagé (même si ce n'est pas vraiment justifié pour moi! Qu'est ce qui me prend ? C'est la pluie ?).

Je vous salue.
 
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