J'aurais bien aimé commencer ce billet en écrivant "je ne sais pas pourquoi j'ai pensé à elle en cet après-midi pluvieux". Mais c'est faux. Je sais très bien pourquoi. Sorti de mon semi-repaire sur le plateau, quartier qui m'appartient maintenant même si je suis un semi-transfuge-450-fini (on en reparlera), j'arpentais mont-royal avec "whole lotta love" de ledzep dans les oreilles. Je me cherchais un spot pour acheter des sushis, que j'avais envie de manger depuis vendredi. Vendredi soir, j'ai dis à une fille (par msn quand même) : "je suis jaloux que tu manges des sushis". Et ensuite: "j'ai envie de manger des sushis. ou alors toi". Elle m'a répondu "t'es con ;)". Une chance qu'il y avait le smilie, parce que c'était vraiment con comme réplique... mais je mange des sushis là en vous écrivant ça, vous savez ce que ça veux dire... Mais bon j'avais pas envie de parler de cette fille là, je voulais vous parler de l'autre, Sophie. Celle qui est revenue me hanter tantôt pour deux chansons dans mes oreilles.
C'est parce qu'avec mes cheveux trop long, j'étais sorti donc pour me procurer du poisson cru, mort et froid sur riz et algues. Et je suis passé devant le très plateautois Bily Kun. C'est là que Sophie m'a dis qu'elle me quittais il n'y a pas si longtemps. Que ma situation était trop compliquée. Que la sienne aussi. Elle m'a dis ça comme ça, après le souper très correct à la pizzaiole. Je le savais de toute façon. Mais je n'osais pas le réaliser. C'était quand même la première fille à qui j'avais dit "je t'aime" depuis mon Isabelle de toute ma vingtaine. C'était la fille avec qui j'avais passé un merveilleux jour de l'an à l'urgence de l'hopital Children parce que son garçon était malade. C'était celle qui m'avait invité à alle voir un documentaire à l'ex-centris sans me dire au préalable qu'elle avait travaillé sur ce film et qu'elle connaisait la plupart des gens du documentaire. C'était celle qui m'avait dit "les foufounes électriques" quand je lui avait demandé ou est-ce qu'on pourrait aller prendre un verre après notre souper au café du théatre du nouveau monde (ça m'avait *vraiment* impressioné comme réponse, elle me plaisit tout plein et elle voulait aller aux foufs... cool!!). C'était elle qui m'avait dit après quelques super chouettes rencontre "pourquoi tu ne m'embrasses pas?". J'avais besoin de me faire poser ces questions là (je l'ai bien sûr embrassée après, parce que c'était génial comme question et tout plein de sincérité et de franchise amusée). On ne s'était rien promis d'autres que de se le dire si ça n'allait pas. Elle a affronté mon ex en pleine face un dimanche de crise. Elle a affronté mes incertitudes et mes imbroglios. Je l'ai vraiment aimé. Elle était tout plein de choses auxquelles j'aspirait. Je suppose que je devais lui faire du bien aussi.
Mais ce fatidique soir au Billy Kun, elle m'a laissé. Nous sommes allés chez elle. J'ai dormi une dernière fois avec elle. On a fait l'amour comme pas possible. C'était génial. Elle m'a dit "c'était pas supposé, mais c'était très bien...", avec son fatidique sourire. Le lendemain matin nous avons déjeunés ensembles. Comme plein d'autres matins dans les mois précédants. Son petit bout de bonhomme était super de bonne humeur. On s'est embrassé dans le couloir comme les autres matins, comme si j'étais pour revenir le soir même. Nous savions tous les deux que ça ne serait pas le cas, mais sans vraiment savoir pourquoi on a fait abstraction de tout ça. C'était jamais compliqué avec Sophie, c'était tellement paisible, même ses pires histoires elle me faisaient rire. Puis les semaines banales ont passées. Il y a quelques semaines on s'est ré-écrit. On s'est manqués terriblement. "ce soir j'avais envie de t'inviter à boire du vin parler de nos enfants de nos enfants intérieur et se fondre dans les bras de l'un et de l'autre. sophiexxx". Merde. J'ai lu ça le lendemain. J'espère qu'elle me pardonnera de l'avoir publié ici... Ça me tiraille de penser à ça. Moi j'allais au party des yulblogs. J'ai été malade en plus. Je pense que je buvais ma tristesse de Sophie. Ensuite je l'ai vomi. Maintenant, ça va mieux, mais ce foutu bar branché, il me rends nostalgique à chaque fois que je passe devant. Elle était vraiment très bien cette Sophie. Je suis un peu triste là. Mon écran est un peu brouillé là. Mais bon, je suis un grand garçon. Ça passe ces trucs. D'ailleurs de vous l'écrire ça fait immensément du bien. Je lui avais envoyés ces paroles des cowboys fringuants, parce que mon gars écoutait ça tout le temps, sans savoir...
Si je m'arrête un instantPour te parler de ma vieJuste comme ça tranquillementPas loin du Carré St-Louis
C'est qu'avec toi je suis bienEt que j'ai pu' l'goût de m'en faireParce que tsé voir trop loinC'pas mieux que r'garder en arrièreMalgré les vieilles amertumesEt les amours qui passentLes chums qu'on perd dans' brumeEt les idéaux qui se cassentLa vie s'accroche et renaîtComme les printemps reviennentDans une bouffée d'air fraisQui apaise les coeurs en peineÇa fait que si à' soir t'as envie de resterAvec moi, la nuit est douce on peut marcherEt même si on sait ben que tout dure rien qu'un tempsJ'aimerai ça que tu sois pour un moment...... Mon étoile filanteEt pis là j'ai braillé pour de vrai, comme un imbécile. De même. Des gros sanglots. Ça fait du bien, je pense.